Au Centre de Formation en Hôtellerie de Kimbondo, nous assimilons les compétences nécessaires pour créer une atmosphère propice au bien-être des personnes. C'est beaucoup plus que savoir cuisiner ou nettoyer du linge, etc. L'objectif final auquel renvoient tous les aspects de l'hôtellerie, ce sont toujours les personnes à qui ce travail profite.
Il n'est pas étonnant alors, qu'à l'approche de Noël, nous préparions aussi à l'école tout ce qui renforce son visage festif et de famille.
C'est à partir de là que nous avons eu l'idée de fêter Noël avec les enfants de l'orphelinat de la Fondation pédiatrique de Kimbondo, qui ne se trouve pas très loin d'ici. Nous nous sommes encouragées à constituer un petit fonds, selon les possibilités de chacune, afin de produire des viennoiseries et de madeleines à leur apporter.
Bénédicte, une des résidentes, s'est chargée de mobiliser ses collègues de promotion pour la collecte des dons. Certaines autres apprenantes ont bien reçu l'initiative, et se sont montrées très généreuses et disponibles pour collaborer, par exemple Daniella ou encore Princesse, des stagiaires, qui ont montré tout leur enthousiasme.
Nous avons réussi à réunir un peu d'argent, et quelques objets matériels tels que des vêtements, des jouets pour les enfants, du savon, du sucre, etc.
Le matin du 23 décembre, nous nous sommes mises au travail de production des madeleines. Les apprenantes étaient très heureuses d'y collaborer car pour certaines d'entre elles, c'était leur première fois de produire de la pâtisserie à l'École. Nous avons fini autour de 14 heures. Bien que nous étions très fatiguées physiquement, nous étions très contentes, surtout en voyant le fruit de notre travail.
Arrivées à l'orphelinat, nous avons été reçues par le prêtre responsable de l'orphelinat et par quelques garçons, parmi les grands enfants de l'orphelinat. Ils nous ont aidées à décharger le véhicule et nous nous sommes dirigées vers la Néonatologie où se trouvent les enfants de 0 à 5 ans. Certains parmi eux souffrent de quelques handicaps et sont immobilisés sur leurs lits. Ils nous ont accueillies avec une chanson de bienvenue. L'ambiance était très chaleureuse, et nous étions émues !
En rentrant à l'école, les commentaires fusaient de partout. Nous avions passé quelques jours sans cours, mais au lieu de les employer à nous promener ou collées au téléphone, il y a eu cette belle idée de faire passer un bon moment aux autres. Et cela nous a rendues heureuses nous mêmes !
Pour Daniella, c'était une toute nouvelle expérience, car elle n'a jamais été dans ce genre d'endroits. Et elle disait : " J'ai beaucoup aimé le moment qu'on a passé ensemble avec les enfants. Surtout, j'ai été très impressionnée par leur attitude, en les voyant contents. La situation dans laquelle ils vivent ne les empêche pas de sourire, d'être accueillants, toujours en mode amusement. J'ai réalisé combien j'étais chanceuse de grandir sous le toit familial auprès de mes parents, de les voir se battre pour moi et pour mes frères. Par contre ces enfants n'ont pas eu cette chance. Pour moi, ils ont le droit de vivre comme nous et doivent savoir qu'ils ne sont pas seuls au monde, que nous pensons à eux ".
Albertine pour sa part, raconte: " En voyant leur attitude, j'ai vite compris qu'ils avaient besoin des gens qui soient là pour eux dans des moments forts de leur vie. Ils sont comme tout autre enfant, ils ont besoin qu'on les aime, qu'on leur montre de l'affection, de l'amour, de l'attention. Ils étaient tellement tous affectueux et accueillants. Tout le monde a bel et bien le droit d'être heureux ! Même les plus vulnérables, les handicapés. Bref, le bonheur est fait pour tous !
" Et cette visite n'était pas seulement préparée matériellement, elle était aussi préparée spirituellement : rendre visite aux vulnérables c'est plus qu'aller à la Messe ! Car à chaque fois que nous aidons les autres, c'est à Dieu que nous le faisons ! Dieu nous veut du bien et on doit aussi vouloir le bien aux autres ! "
Pour sa part Gradie a commenté : " cette visite m'a été très bénéfique. Elle m'a ouvert de nouveaux horizons : voir qu'il y' a de personnes qui vivent dans des conditions difficiles et qui pourtant sont joyeuses. Les enfants de l'orphelinat m'ont appris qu'on peut être dans la joie sans avoir des biens matériels, car le bonheur de l'homme ne dépend pas de l'avoir, mais plutôt de ce qu'il a au-dedans de lui ! L'unique chose que je pourrai leur apporter serait mes compétences. Car le milieu où ils vivent n'est sont pas tellement bien entretenu ; ils sont de ce fait exposés à de nombreuses maladies. Pour cela, je proposerai qu'au moins une fois la semaine on les aide pour l'entretien des locaux afin de pouvoir assurer leur bien-être ".
Bénédicte disait : " Ce jour-là à l'orphelinat, ma conception de la vie avait totalement changé. Ces enfants n'avaient pas grand-chose sur le plan matériel mais ils avaient quelque chose que beaucoup des personnes riches n'ont pas : le bonheur, la joie de vivre qu'aucune richesse du monde ne peut acheter. Et cette très grande richesse qu'ils ont, ils la partagent gratuitement à toutes les personnes qui passent par-là.
" Ils m'ont fait comprendre qu'on pouvait être heureux avec peu. L'essentiel sera d'être vrai avec soi-même pour mieux vivre avec les autres. (…) je vous invite à aller au moins une fois par an dans un orphelinat, pour aider, mais aussi pour se procurer le bonheur que dégagent ces enfants ".