Nativité de Marie. Que lui offrir?

Le 8 septembre, l’Église fête la Nativité de Sainte Marie, son “anniversaire”. Voici quelques textes de saint Josémaria qui nous permettent de penser à notre amitié avec Notre Mère du Ciel.

Photo : L'arbre de Jessé, autel de la chapelle d'Amorsbrunn (Amorbach, Forest of Odes Bavaria),
La Sainte Vierge au centre, Saint Joachim à gauche et Sainte Anne à droite

Ce qui fait plaisir à maman

L’attitude de chacun de nous avec sa propre mère peut nous servir d’exemple et de modèle pour notre amitié avec Marie, la Dame « au Doux Nom ». Nous devons aimer Dieu avec le cœur avec lequel nous aimons nos parents, nos frères et sœurs, les autres membres de notre famille, nos amis ; car nous n’en avons pas d’autre. C’est donc avec ce même cœur, que nous fréquenterons Marie.

Comment se conduit normalement un fils ou une fille avec sa mère ? De mille façons, mais toujours avec affection et confiance; une affection qui s’exprimera différemment, au cas par cas, au fil de notre vie, sans aucune froideur, à travers nos habitudes familiales touchantes, avec ces petits gestes quotidiens que l’enfant a nécessairement et qui manquent à sa mère lorsqu’il lui arrive de les oublier : un baiser, une caresse en partant où en rentrant, un petit cadeau, des mots doux.

Quand le Christ passe, 14

”Demeurez près d’Elle”

Revenons à notre expérience quotidienne, à notre relation avec notre mère sur terre. Que veulent-elles surtout de leurs enfants, chair de leur chair et sang de leur sang ? Leur plus grand désir c’est de les avoir tout près d’elles. Quand les enfants grandissent et qu’ils ne peuvent plus le faire, elles attendent impatiemment leurs nouvelles, elles sont touchés par tout ce qui les concerne : depuis une légère maladie jusqu’aux faits les plus importants.

Amis de Dieu, 289

Un moment de conversation confiante

C’est parce que Marie est Mère que notre dévotion à son égard nous apprend à être enfants, à aimer pour de bon, sans mesure; à être simples, sans les complications nées de l’égoïsme, parce que nous ne pensons qu’à nous-mêmes; à être joyeux, en sachant que rien ne peut détruire notre espérance. Le commencement de ce chemin menant jusqu’à la folle de l’amour de Dieu est un amour confiant envers la Très Sainte Vierge Marie. C’est ce que j’ai écrit, il y a déjà bien longtemps, dans le prologue à des commentaires du saint rosaire. Depuis lors, j’ai pu m’assurer bien souvent de cette vérité. je ne vais pas faire ici de grands raisonnements pour commenter cette idée; le vous inviterai plutôt à en faire l’expérience, à la découvrir vous-mêmes en recherchant avec amour la compagnie de Marie, en lui ouvrant vos cœurs, en lui confiant vos joies et vos peines, en lui demandant de vous aider à connaître et à suivre Jésus.

Quand le Christ passe, 143

Prier plus attentivement

Dans nos relations avec notre Mère du Ciel, il y aussi ces gestes de piété filiale qui expriment notre attitude habituelle envers elle. Bien des chrétiens ont adopté l’ancienne coutume du scapulaire, ou bien ils ont pris l’habitude de saluer — point n’est besoin de mots, une pensée suffit — les représentations de Marie qu’il y a dans tout foyer chrétien ou qui ornent les rues de bien des villes; ou encore de dire le chapelet, cette merveilleuse prière, où l’âme ne se lasse point de redire toujours les mêmes choses, pas plus que ne s’en lassent les amoureux quand ils s’aiment, où elle apprend à revivre les moments saillants de la vie du Seigneur; ou bien, enfin, ils ont pris l’habitude de vouer à Notre Dame un jour de la semaine, justement celui où nous sommes réunis, le samedi, en lui offrant un petit quelque chose et en méditant plus particulièrement sur sa maternité.

Il existe bien d’autres dévotions mariales. Point n’est besoin de les énumérer maintenant. Il ne faut bien sûr pas toutes les intégrer à la vie d’un chrétien — croître en vie surnaturelle est tout autre chose que d’accumuler des dévotions purement et simplement—mais je puis vous assurer aussi que celui qui n’en pratique pas au moins quelques-unes, celui qui ne montre pas d’une façon ou d’une autre son amour à Marie, n’a pas la plénitude de la foi.

Quand le Christ passe, 142

Et si je lui demandais un cadeau ?

Adresse-toi à la Sainte Vierge et demande-lui de te faire, comme fruit de son amour pour toi, le cadeau de la contrition, du regret de tes péchés et des péchés de tous les hommes et toutes les femmes de tous les temps, dans une douleur d'Amour.

Avec cette disposition-là, ose ajouter : Ô ma Mère, ma Vie, mon Espérance, conduisez-moi par la main... et si en ce moment quelque chose déplaît à Dieu mon Père, obtenez-moi la grâce de le découvrir, afin qu'à nous deux, nous nous en débarrassions.

Et poursuis, sans crainte: — Ô très clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie, priez pour moi, afin qu'en accomplissant la très aimable Volonté de votre Fils, je sois digne d'obtenir les promesses de Notre Seigneur Jésus-Christ et d'en jouir.

Forge, 161

Devenir meilleur pour être à même de mieux servir les autres

On ne saurait entretenir cette relation filiale avec Marie tout en ne pensant qu’à soi, à ses soucis personnels. On ne saurait être dans l’intimité de la Sainte Vierge et s’enfermer dans d’égoïstes problèmes personnels. Marie nous conduit à Jésus, et Jésus est primogenitus in multis fratribus, le premier-né d’une multitude de frères. Connaître Jésus, par conséquent, c’est réaliser que notre vie ne peut choisir d’autre orientation que de nous donner totalement au service des autres. Le chrétien ne peut se contenter de s’arrêter à ses problèmes personnels, car il doit vivre en liaison avec l'Église universelle, en pensant au salut de toutes les âmes.

Aussi, même les affaires que nous pourrions considérer comme les plus intimes et privées — le souci de notre progrès intérieur — ne nous sont pas personnelles, car la sanctification est un tout indissociable avec l’apostolat. Nous devons lutter dans notre vie intérieure pour développer en nous les vertus chrétiennes, en pensant au bien de toute l'Église, car nous ne pourrions pas faire le bien et faire connaître le Christ s’il n’y avait en nous un effort sincère pour incarner pratiquement dans notre vie l’enseignement de l'Évangile.

Si nous sommes imprégnés de cet esprit, nos prières, même lorsqu’elles concernent au départ des sujets et des propos en apparence personnels, finissent toujours par s’orienter vers le service des autres. Et si nous avançons, la main dans la main, avec la Sainte Vierge, Elle nous fera ressentir notre fraternité avec tous les hommes, puisque nous sommes tous les enfants de ce Dieu dont Elle est Fille, Epouse et Mère.

Quand le Christ passe, 145

Qu’elle sache toujours qu’elle est notre Mère

Méditons fréquemment tout ce que nous avons entendu sur notre Mère, dans une prière paisible et tranquille. Et tout se posera petit à petit dans notre âme afin que nous n’hésitions pas à la solliciter surtout quand nous ne saurons pas à qui nous vouer. Certes, c’est bien dans notre intérêt personnel, n’est-ce pas ? Ceci dit, les mamans ignorent-elles que leurs enfants sont normalement un peu intéressés et qu’ils vont les trouver souvent en dernière instance ?

Elles en sont convaincues et cela ne les dérange pas : ce sont bien des mères et sous cet apparent égoïsme, leur amour désintéressé perçoit notre affection filiale et notre confiance assurée. .

Je ne tiens pas, ni pour moi, ni pour vous, à ce que notre dévotion envers Sainte Marie se borne à ces appels pressants. Je crois cependant que nous ne devrions pas nous sentir humiliés si cela nous arrivait à un moment donné. Les mères ne comptabilisent pas des détails d’affection de leurs enfants; elles ne jaugent pas à l’aune de critères mesquins. Elles savourent comme du miel la moindre preuve d’amour, et elles se mettent en quatre pour donner bien plus qu’elles ne reçoivent. Si sur terre, nos chères mamans agissent de la sorte, imaginez ce qu’il nous est permis d’attendre de notre Mère Sainte Marie.

Amis de Dieu, 280

M’offrir moi-même en cadeau

Maintenant encore, matin et soir, non pas un jour, mais de façon habituelle, je renouvelle cette offrande que mes parents m’ont apprise : Ô Ma Souveraine, ô ma Mère, je m’offre entièrement à vous. Et comme preuve de mon affection filiale, je vous consacre aujourd’hui mes yeux, mes oreilles, ma langue, mon cœur... N’est-ce pas là, en quelque sorte, un début de contemplation, la preuve manifeste d’un abandon confiant ? Ceux qui s’aiment que se disent lorsqu’ils se retrouvent ? Comment se comportent-ils ? Ils sacrifient tout ce qu’ils sont et tout ce qu’ils ont pour la personne qu’ils aiment.

Amis de Dieu, 296

Toute journée est mariale

Ne ménageons pas nos gestes d’affection les jours de fête de Notre Dame; élevons plus souvent notre cœur vers elle pour lui demander ce dont nous avons besoin, en la remerciant de sa sollicitude maternelle et constante, et en lui recommandant les personnes que nous aimons. Ceci dit, si nous tenons à nous comporter en fils, tous les jours seront une occasion propice pour aimer Marie, comme tous les jours le sont pour ceux qui s’aiment vraiment.

Amis de Dieu, 291