L’exaltation du Christ sur la Croix

Le 7 août 1931, saint Josémaria entend clairement dans son cœur cette phrase de l’Evangile : « Et moi, lorsque je serai élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes ». L’abbé Pedro Rodriguez, directeur du département d’ecclésiologie de l’Université de Navarre, est l'auteur d'une étude sur cet évènement.

L’étude peut être lue dans son intégralité sur www.romana.fr, (n° 33) ou encore à l'adresse https://www.romana.fr/art/33/8.0/1. Extraits.

L’expérience du 7 août 1931

Le 7 août 1931, durant la Sainte Messe, au moment d’élever l’Hostie après la consécration eucharistique, les paroles de l’évangile de saint Jean, chap. 12, v. 32, se gravèrent comme au fer rouge dans l’âme de Josémaria Escriva. Elles lui vinrent « à l’esprit avec une force et une clarté extraordinaires », écrivit‑il ce même jour. Il les « entendit » selon la version latine de la Vulgate : « Et ego, si exaltatus fuero a terra, omnia traham ad meipsum ».

Il avait alors 29 ans et il n’y avait pas encore trois ans qu’il avait fondé l’Opus Dei. Ce fut là une expérience mystique de son esprit, semblable à d’autres qui s’étaient produites et se produiraient encore dans la vie du bienheureux : l’irruption du divin dans son âme sous la forme deloquela oulocutio divine. Un premier mouvement de crainte devant la Majesté de Dieu fut suivie de la paix du « Ne timeas ! », c’est Moi. « Et je compris que ce seraient les hommes et femmes de Dieu qui élèveraient la Croix avec les doctrines du Christ au pinacle de toute activité humaine… Et je vis triompher le Seigneur, attirant à lui toute chose. »

Josémaria Escriva, comme il l’a souvent lui‑même expliqué, vécut cette expérience surnaturelle dans un horizon clairement de fondation, c’est‑à‑dire en étroite relation à l’esprit de l’Œuvre que le Seigneur lui avait confié.

Une explication de cette locution

On trouve dans les notes en bas de page que Monseigneur del Portillo a préparées pour un document publié en avril 1934, un commentaire et une interprétation du passage correspondant qui nous semblent intéressants pour bien des raisons, entre autres (et non des moindres) parce qu’ils montrent la « réception » par les premiers membres de l’Opus Dei du sens spirituel du texte que leur proposait le fondateur.

« Le Seigneur, avec ces paroles que nous a transmises saint Jean dans son Évangile, affirmait que quand il mourrait au haut de la Croix, l’œuvre de la Rédemption se réaliserait : c’est là le sens littéral. La lumière nouvelle que le Père [saint Josémaria] a vue dans cette annonce du Seigneur était :nous devons mettre le Christ au sommet de toutes les activités humaines honnêtes, travaillant au milieu du monde, dans la rue — nous sommes des gens de la rue — pour coracheter avec Jésus, pour réconcilier les choses du monde avec Dieu, pour que le Seigneur attire tout à lui. Et comment mettrons‑nous le Christ au sommet de toutes les activités humaines ? En accomplissant notre travail ordinaire, chacun le sien, du mieux que nous pourrons, même du point de vue humain, par amour pour Dieu : c’est là que se trouve le cœur de l’Œuvre. C’est la sanctificationde toutes les activités humaines : c’est changer toutes les occupations du monde (toutes, écrit le Père : notre apostolat ne connaît pas de limites) en quelque chose de saint, et en un moyen de sanctification pour nous et pour les autres. »