En 1948, son fils Giusto, le père de Toni, reprit l'entreprise qui était devenue entre-temps l'un des plus importants employeurs de la ville. Plus tard, Giusto créa d'autres sociétés, dont certaines en Suisse.
Le jeune Toni put observer ce que cela signifiait de fonder et de diriger une entreprise. Bien que sa passion professionnelle était l'ingénierie, ces expériences lui donnèrent certainement un sens de l'entrepreneuriat. Cela devrait plus tard lui apporter un bénéfice inattendu.
sa sensibilité et motivation sociales avaient des racines familiales
En 1972, au moment de créer une fondation caritative d'envergure internationale, il s'inspira de l'esprit de sanctification du travail et de magnanimité qu'il avait appris du fondateur de l'Opus Dei, comme il le faisait déjà en tant qu'ingénieur. Mais il était également aidé par l'esprit d'entreprise qu'il avait pour ainsi dire respiré chez lui. Son œuvre de charité chrétienne était non seulement inspirée par la bonne volonté et une haute conviction éthique, mais elle tenait également compte des principes de l'économie et de la finance. Toni se familiarisa avec ce domaine en très peu de temps, ce qui allait s’avérer être un facteur décisif pour le succès durable de sa fondation. Il devint ainsi un pionnier dans le domaine de la coopération au développement.
D'autre part, non seulement la qualité de sa gestion, mais aussi sa sensibilité et motivation sociales avaient des racines familiales. En fait, la famille Zweifel se distinguait aussi par sa bienfaisance. Le grand-père Federico s'efforçait d'assurer l'éducation humaine et morale de ses employés, principalement des femmes, en veillant à ce qu'ils puissent vivre dans des conditions dignes. Son fils aîné, du même nom et premier successeur, était président de la Croix-Rouge à Vérone pendant la guerre et soutenait généreusement d'innombrables personnes tombées dans l'extrême pauvreté. Le fils cadet, Giusto, qui dirigea l'entreprise après la mort de Federico junior, avait une relation chaleureuse, presque amicale, avec les 250 employés et les connaissait tous par leur nom. Il était également connu pour sa générosité. Une fois, bien qu'il ne soit pas catholique, il paya de sa poche une opération des yeux à Zurich pour un prêtre de sa ville.
il s'inspira de l'esprit de sanctification du travail et de magnanimité qu'il avait appris du fondateur de l'Opus Dei
Pour un autre prêtre, qui était malade dans un village de montagne, il fit installer un téléphone pour qu'il puisse lui parler quotidiennement ; plus tard, il l'envoya dans une clinique pour qu'il s’y fasse soigner à ses frais. Anna Rosa, la sœur de Toni qui reprit l’entreprise après la mort de son père Giusto, hérita elle aussi de ce souci du bien-être des employés.
Toni a ainsi poursuivi et l’activité commerciale et la tradition sociale de sa famille. Mais il les a combinées d'une manière totalement nouvelle. Si ses ancêtres étaient des "entrepreneurs bienfaiteurs", lui est devenu un "bienfaiteur entrepreneurial". Il a harmonisé l'idéal humaniste chrétien avec le professionnalisme économique, le rendant ainsi très efficace. Cela se reflétait notamment dans ses efforts pour promouvoir une mentalité professionnelle, voire entrepreneuriale, parmi les nécessiteux eux-mêmes. Ainsi, ces derniers ont été capables de gagner leur vie et celle de leur famille, ainsi que de transmettre leurs connaissances à d'autres personnes dans le besoin.
Il s'efforçait notamment de promouvoir une mentalité professionnelle, voire entrepreneuriale, parmi les nécessiteux eux-mêmes
Avec son professionnalisme humanitaire d'inspiration chrétienne, Toni a aidé d'innombrables personnes à vivre mieux et plus dignement. En même temps, il a ainsi créé un monument durable et d’une portée mondiale à la famille Zweifel.