"L'arme de l'Opus Dei, c'est la prière"

A l’occasion du 110 ème anniversaire de saint Josémaria, le 9 janvier, nous mettons en ligne ce souvenir de Joseph, qui a bien connu le fondateur de l'Opus Dei.

Joseph, à l'université.

Ayant rencontré l’Opus Dei au cours de mes études à Rome, je pris un jour la décision de m’engager dans l’Œuvre, sans trop savoir, à vrai dire où Dieu m’amènerait, mais en Lui faisant confiance.

Après plusieurs années alors que je terminais ma Maîtrise de Mathématiques, peu avant mon dernier examen, on me demanda, de la part de saint Josémaria, si cela me ferait plaisir de poursuivre mes études en France. Il s’agissait de contribuer au travail apostolique dans un nouveau pays : dans ton nouveau pays, me disait-il, si tu le souhaites. Naturellement je répondis oui. Je ne connaissais pas un seul mot de français, mais, à l’âge que j’avais à l’époque, cela me paraissait facile et fascinant, tant sur le plan humain que sur le plan surnaturel.

Quelques jours avant mon départ pour la France, saint Josémaria me fit savoir qu’il voulait me voir, pour me donner sa bénédiction. Il me reçut, avec un autre étudiant, qui comme moi partait pour la France pour aider dans le travail apostolique qui commençait. Nous nous rendîmes au siège central de l’Opus Dei, non loin de la petite villa où pour la première fois j’avais pris contact avec l’Œuvre. Son accueil était comme toujours affectueux et très surnaturel. Son amour de Dieu, sa vibration et son zèle des âmes, étaient évidents : on sentait, on voyait, qu’il était très uni à Dieu. En même temps il était très humain et très naturel. Il nous parla, bien entendu de la France et nous expliqua l’importance du travail que l’on allait réaliser, car, disait-il, « le prestige culturel de ce pays est très grand et les idées qui viennent de la France ont toujours une grande influence, si elles sont bonnes pour le bien, mais malheureusement aussi pour le mal si elles sont perverties ».

Il nous fit ensuite visiter le siège central de l’Opus Dei en nous expliquant tel ou tel détail, de tel tableau ou de tel objet, qui avaient un lien avec l’histoire de l’Œuvre.  Nous arrivâmes alors dans l’oratoire du Conseil Général, très grand et très beau, présidé par une représentation de la Pentecôte. Là aussi il nous expliquait chaque chose et répondait à nos questions. A un certain moment, il nous dit :

–        Savez-vous quelle est l’arme de l’Opus Dei ? 

–        Le travail, répondis-je, sans y penser deux fois.

–        Non, me dit-il, en me reprenant affectueusement. L’arme de l’Opus Dei c’est indiqué là.

Et de sa main, il me montra une phrase qui était gravée en latin sur l’une des parois. Elle était tirée des Actes de Apôtres et disait que la première communauté chrétienne était réunie dans la prière, dans la fraction du pain et dans la doctrine des Apôtres.

–        Vois-tu ? me dit-il. L’arme de l’Opus Dei est la prière. Si vous êtes des âmes de prière, l’Opus Dei se fera, même si vous allez rencontrer des obstacles et des difficultés. En revanche, si vous n’êtes pas des âmes de prière, votre apostolat sera un échec, même si, grâce à votre travail professionnel, vous parvenez à occuper des places importantes dans la société.

A ce moment là revint avec force à mon esprit le souvenir de la première salle d’étude du centre de l’Opus Dei où j’étais allé au début de mes études. La prière, l’union avec le Christ, était bien le secret de cette impression délicate et forte que l’on ressentait, de ce que saint Paul appelait, en écrivant au Corinthiens : lebonus odor Christi, la bonne odeur du Christ.