Fioretti avril 2021

La vie avec le Christ est toujours en "présenciel"

Un christianisme à distance n’existe pas

Regina caeli du 18 avril 2021 :

« “Regardez mes mains et mes pieds” – dit Jésus. Regarder ce n’est pas seulement voir, c’est plus, cela implique aussi l’intention, la volonté. C’est pourquoi c’est un des verbes de l’amour. La maman et le papa regardent leur enfants, les amoureux se regardent mutuellement ; le bon médecin regarde le patient avec attention. Regarder est un premier pas contre l’indifférence, contre la tentation de détourner son regard devant les difficultés et les souffrances des autres. Regarder. Est-ce que je vois ou est-ce que je regarde Jésus ?

[…] En invitant les disciples à le toucher, pour constater qu’il n’est pas un esprit, Jésus leur montre, ainsi qu’à nous, que la relation avec Lui et avec nos frères ne peut pas rester “à distance”. Un christianisme à distance n’existe pas, un christianisme qui reste sur le plan du regard n’existe pas. L’amour exige le regard, mais aussi la proximité, le contact, le partage de la vie. Le bon samaritain ne s’est pas limité à regarder cet homme qu’il a trouvé à moitié mort sur le chemin ; il s’est arrêté, il s’est penché, il lui a soigné ses blessures, il l’a chargé sur son cheval et l’a amené à l’auberge. C’est ainsi avec Jésus : l’aimer signifie entrer dans une communion de vie, une communion avec Lui. »

Ne confondons pas l’avenir avec une projection à travers un miroir

Aux membres du Centre pour la théologie et la communauté, le 15 avril 2021 :

« Sortir à la rencontre du Christ blessé et ressuscité dans les communautés les plus pauvres nous permet de retrouver notre vigueur missionnaire, car c’est ainsi que l’Église est née, à la périphérie de la Croix. Si l’Église ignore les pauvres, elle cesse d’être l’Église de Jésus et elle revit les anciennes tentations de devenir une élite intellectuelle ou morale, une nouvelle forme de pélagianisme ou de vie essénienne.

De même, une politique qui ignore les pauvres ne pourra jamais promouvoir le bien commun. Une politique qui ignore les périphéries ne pourra jamais comprendre le centre et confondra l’avenir avec une projection à travers un miroir.

Une façon d’ignorer les pauvres c’est de déprécier leur culture, leurs valeurs spirituelles, leurs valeurs religieuses, soit en les rejetant, soit en les exploitant à des fins de pouvoir. Le mépris de la culture populaire est le début de l’abus de pouvoir.

En reconnaissant l’importance de la spiritualité dans la vie des peuples, on régénère la politique. »

Ne devenez pas des prêtres entrepreneurs

Homélie de l’ordination de neuf diacres du diocèse de Rome, le 25 avril 2021 :

« S’il vous plaît, détournez-vous de la vanité, de l’orgueil de l’argent. Le diable entre “par les poches”. Pensez à ça. Soyez pauvres, comme est pauvre le peuple de Dieu saint et fidèle. Des pauvres qui aiment les pauvres. Ne soyez pas des arrivistes. La “carrière ecclésiastique“… Alors tu deviens un fonctionnaire, et quand un prêtre commence à faire l’entrepreneur, que ce soit de la paroisse ou du collège…, où que ce soit, il perd cette proximité avec le peuple, il perd cette pauvreté qui le rend semblable au Christ pauvre et crucifié, et il devient l’entrepreneur, le prêtre entrepreneur et non le serviteur.»