Pourquoi avoir décidé de participer à ce séjour humanitaire au Liban ?
J’avais déjà passé un mois au Liban en 2021 dans le cadre de mes études à la Sorbonne pour apprendre l’arabe. J’avais alors eu un vrai coup de cœur pour ce pays, son histoire, ses traditions et j’ai immédiatement su que j’y retournerai un jour ou l’autre. Quand j’ai été informé de l’organisation de ce séjour humanitaire, j’ai immédiatement sauté sur l’occasion non seulement de retourner là-bas, mais aussi de me rendre utile et de donner de mon temps pour faire quelque chose de bien.
Justement, quel était l’objectif de ce séjour ?
L’objectif était double : un objectif humanitaire consistant à venir prêter main forte aux sœurs de la Congrégation Des Sœurs Des Saint-Cœurs pour rénover un foyer pour enfants en difficultés ; un objectif culturel consistant à découvrir un pays dont la culture et l’histoire sont très riches. Notre temps là-bas était donc partagé entre visites, randonnées, rencontres et travaux de bricolage. Je me suis d’ailleurs vu attribuer la fonction de « responsable travaux » !
Aviez-vous un talent particulier pour le bricolage ?
Non, pas du tout ! Mais à défaut d’expérience, j’étais très motivé ! Plus sérieusement, le gros de notre travail consistait à gratter, à poncer et à repeindre les locaux d’un centre d’accueil pour qu’à leur retour en septembre, les enfants qui le fréquentent, puissent disposer de beaux locaux. Cette impression de faire quelque chose d’immédiatement utile est à n’en pas douter le meilleur des moteurs ! Et la mission était rendue d’autant plus facile que les sœurs qui étaient sur place ont été formidables avec nous et extrêmement reconnaissantes.
Et que faisiez-vous donc quand vous retiriez votre casquette de « responsable travaux » ?
Plein de choses ! La 1ère semaine nous avons fait beaucoup de visites d’églises et de villages, accompagné par un prêtre maronite, marié, avec qui nous avons eu des discussions passionnantes qui nous ont permis de mieux comprendre l’histoire chrétienne du Liban. Nous avons également participé, auprès de jeunes libanais de l’association Citizens (NDLR : Citizens est un programme qui propose à des jeunes de mener des actions concrètes pour construire le Liban dont ils rêvent), à certaines actions notamment de nettoyage d’espaces naturels. La deuxième semaine, nous avons fait une marche de trois jours dans la Vallée de la Qadisha – la Vallée Sainte – à la découverte des ermitages, guidé par un français vivant au Liban depuis plus de 40 ans.
Que retenez-vous de ce voyage ?
Tout ce que j’ai appris des très nombreuses rencontres que j’y ai fait ! Le formidable dévouement des sœurs qui nous ont accueillis, l’immense culture du prêtre maronite qui nous a permis de mieux appréhender le monde chrétien au Liban, l’incroyable vie de notre guide dans la vallée sainte : chaque rencontre a été profondément édifiante. Tout le temps passé avec les jeunes libanais dont certains rêvaient de quitter le Liban tandis que d’autres – notamment ceux de l’association Citizens – avaient à cœur d’être les acteurs d’un futur meilleur, m’ont également marqué. Au contact de toutes ces personnes, j’ai pu mieux mesurer ce que signifiait être chrétien aujourd’hui dans certaines régions du monde.
Diriez-vous de ce voyage qu’il vous a changé ?
Non, car je n’étais pas non plus complètement indifférent à ce qui se passe dans le monde avant cela. Mais je reconnais en revanche que cette confrontation avec l’altérité, ces rencontres avec des personnes qui vivent d’autres choses, ont à coup sûr contribué à ouvrir mon regard, à approfondir ma compréhension de ce qui se passe dans cette région du monde et à élargir mon cœur.
Retournerez-vous au Liban ?
Je l’espère. Et en attendant, je continue de prier pour ce magnifique pays et pour toutes les personnes que j’y ai rencontrées et qui ont à cœur de contribuer à construire le Liban dont ils rêvent.