Au fil de l’Évangile du lundi : Nous pouvons briser les cycles de la haine

Commentaire du lundi de la 11ème semaine du temps ordinaire. " Si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.". Vivre la loi du Christ en plénitude implique de savoir pardonner, en renonçant si nécessaire à exiger que la justice soit appliquée de manière "millimétrique" lorsque quelqu'un nous a causé du tort.

Évangile (Mt 5:38-42)

En ce temps- là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Œil pour œil, et dent pour dent.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ;
mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,
tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice
et prendre ta tunique,
laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas,
fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ;
à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »


Commentaire

Dans l'Évangile d'aujourd'hui, le Seigneur nous fait voir que pour être sel de la terre et lumière du monde, nous devons faire vivre la justice à travers l'amour. Vivre la loi du Christ en plénitude implique de savoir pardonner, en renonçant si nécessaire à exiger que la justice soit appliquée de manière "millimétrique" lorsque quelqu'un nous a causé du tort.

Dans ses paroles, Jésus fait allusion à la loi du talion : œil pour œil et dent pour dent. Dans le livre de l'Exode, cette loi est mentionnée pour réglementer la manière dont la justice était rendue, en évitant qu'elle ne devienne une vengeance disproportionnée : on ne pouvait pas aller trop loin, en demandant le double, ou sept ou dix fois plus, mais la punition serait égale à l'infraction. Le même livre dresse une longue liste de délits possibles (rendre quelqu'un borgne, battre un esclave, être encorné par un bœuf, etc.) et de la manière dont il faudrait les réparer.

La solution que Jésus nous propose est avant tout casuistique. C'est une loi d'amour, qui nous montre la voie pour parvenir à une justice durable. Cette voie est celle du pardon. Logiquement, dans la mesure du possible, les dommages doivent être réparés. Mais parfois, même si l'autre personne est repentante, elle n'est pas en mesure de réparer toutes ses erreurs. Et il se pourrait qu'en réclamant impitoyablement justice pour nous-mêmes, nous perdions la capacité de guérir la relation et perpétuions les cycles de la haine.

Le Seigneur nous invite à regarder la situation de chacun. Souvent, pour provoquer sa conversion, il vaut mieux lui laisser le manteau de notre miséricorde, qui couvre ses fautes, et continuer à marcher patiemment avec lui pendant autant de kilomètres qu'il faudra pour qu'il reprenne ses esprits.

Rodolfo Valdéz // Photo: daniel Apodaca - Unsplash