Vie de Marie (I) : l’Immaculée Conception

Pour nous aider à vivre l'année mariale voulue par le prélat en action de grâce pour le 14 février 1930, nous commençons une série de textes sur la vie de la Vierge Marie.

L’histoire de l’homme sur terre est l’histoire de la miséricorde de Dieu. De toute éternité, Il nous a choisis, avant la création du monde, pour que nous soyons saints et immaculés en sa présence, par l’amour. (Eph. 1,4)

Malgré cela, tentés par le démon, Adam et Eve se sont rebellés contre le plan divin : vous serez comme Dieu, vous connaîtrez le bien et le mal. (Gn 3,5), leur avait suggéré le prince du mensonge. Et ils l’ont écouté. Ils n’ont pas voulu être débiteurs de l’amour de Dieu. Ils ont essayé d’obtenir, par leur propres forces, la joie à laquelle ils avaient été appelés.

Mais Dieu n’en est pas resté là. De toute éternité, dans sa sagesse et son amour infini, en prévoyant que les hommes feraient un mauvais usage de leur liberté, il avait décidé de devenir l’un d’entre nous par l’intermédiaire de l’Incarnation du Verbe, deuxième personne de la Trinité.

C’est pourquoi, en s’adressant à Satan, qui avait tenté Adam et Eve, il lui déclara : Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance (Gn 3,15). C’est la première annonce de la Rédemption, dans laquelle on peut entrevoir la figure d’une Femme, descendante d’Eve, qui sera la Mère du Rédempteur, et qui, avec Lui et en Lui, écrasera la tête du serpent infernal. Une lumière d’espérance s’est allumée pour le genre humain, à l’instant même où nous péchions.

"Ils ont essayé d’obtenir, par leur propres forces, la joie à laquelle ils avaient été appelés"

« Ils ont essayé d’obtenir, par leurs propres forces, la joie à laquelle ils avaient été appelés ». Ainsi commençaient à s’accomplir les paroles inspirées – écrites de nombreux siècles avant que la Vierge Marie ne vienne au monde – que la liturgie met sur les lèvres de Marie : Yahweh m'a possédée au commencement de ses voies, avant ses oeuvres les plus anciennes. J'ai été fondée dès l'éternité, dès le commencement, avant les origines de la terre. Il n'y avait point d'abîmes quand je fus enfantée, point de sources chargées d'eaux. Avant que les montagnes fussent affermies, avant les collines, j'étais enfantée. Lorsqu'il n'avait encore fait ni la terre, ni les plaines, ni les premiers éléments de la poussière du globe. (Prv 8, 22-26)

Dès lors, la Rédemption est en marche. Ensuite, petit à petit, les prophètes, inspirés par l’Esprit Saint, ont dévoilé les traits de cette fille d’Adam que Dieu – en prévision des mérites infinis du Christ, Rédempteur du genre humain – préserverait du péché originel et de tout péché personnel, et comblerait de grâce pour faire d’elle la digne Mère du Verbe Incarné. 

Elle est la Vierge qui concevra et donnera la lumière à un Fils, qui sera appelé Emmanuel. Elle est signifiée en Judith, l’héroïne du peuple hébreux, qui a obtenu la victoire sur un ennemi puissant, à tel point que, plus qu'à toute autre personne, on peut lui adresser ces paroles : Tu es la gloire de Jérusalem; tu es la joie d'Israël; tu es l'honneur de notre peuple…Bénie sois-tu de la part du Seigneur tout-puissant, à jamais. (Jdt 15, 9-10)

Admiratifs devant la beauté de Marie, les chrétiens lui adressent tout type de louanges, que l’Eglise recueille dans la liturgie : tu es un jardin clos, une source scellée, porte du Ciel, Tour victorieuse contre le Dragon infernal, paradis de délices planté par Dieu, étoile amie des naufragés, Mère très pure…

J.A. Loarte