Un confinement… surchargé!

Quand les mesures de confinement ont été décrétées, toute la société a dû se mettre sur pause. Enfin, presque toute.

Quand les mesures de confinement ont été décrétées, toute la société a dû se mettre sur pause. Enfin, presque toute. Quelque part dans la petite ville de Beloeil, une famille de sept comptait plutôt utiliser cet arrêt général pour réaliser une panoplie de projets plus ou moins imposants…

Il est vrai que nous avons toujours aimé « avoir des projets ». Surtout l’été, quand il fait beau et chaud. Ces jours-là, toute la famille peut passer douze heures dehors à travailler (ou à jouer, chacun selon son état!) avant de s’apercevoir qu’il est rendu vingt heures et que les enfants n’ont pas encore soupé ni pris leur bain…

Quand le confinement est arrivé, nous avons tous été obligés de rester à la maison pour plusieurs semaines. Pour nous, cette obligation était un feu vert pour entamer notre longue liste de projets que nous ne pouvions pas faire entre l’école à la maison, la formation professionnelle de Papa, la Coop des enfants le vendredi et les cours de piano hebdomadaires donnés par Mamie.

Maintenant, nous avions du temps!

Une fois terminé les retouches de plâtre et de peinture à l’intérieur de la maison, nous avons attaqué les travaux d’extérieur : repeindre le module de jeu et la clôture du jardin; retourner la terre, creuser les sillons et faire des semis pour le potager; rénover et agrandir notre vieux poulailler pour le transformer en un petit condo (de cent cinquante pieds carrés) pour nos quatre poules; construire une petite clôture et une tonnelle pour mettre un peu d’ombre dans le coin de lecture; faire le tour de la ville pour récupérer une douzaine de pneus usagés, les décorer et y planter des fleurs et des fraises; arracher les trop nombreux pissenlits qui colonisaient en toute quiétude notre gazon depuis le début du printemps; et, comme si le temps pouvait se multiplier à l’intérieur de lui-même, construire un autre « petit » poulailler de douze pieds de long pour nos bons amis qui nous en avaient passé la commande…!

Dans les premiers temps, tout était plaisant : Papa était à la maison, le soleil se joignait souvent au rendez-vous et… on avait du temps! Mais à mesure que les semaines et les longues heures de travail passaient, nous nous sommes aperçus que le confinement ne pouvait pas balayer « la vraie vie » et ses réalités quotidiennes : la routine s’est tranquillement installée, la fatigue s’est subtilement fait une place de plus en plus récurrente, et le stress pour terminer les travaux d’envergure est venu ajouter son grain de sel dans notre menu peut-être trop épicé par bouts…

S’il est essentiel pour un couple et une famille de bien communiquer pour faire face aux exigences du quotidien, la mesure doit être doublée quand on se retrouve confinés. Ainsi, quelques étincelles ou « saintes altercations » nous auront permis de bénéficier de quelques belles leçons d’humilité et de compréhension mutuelle. Par exemple, Papa a compris la distinction entre minutie et perfectionnisme, et Maman « un peu trop pressée d’en finir » a réalisé que derrière un tutoriel de quinze minutes se cache en réalité un travail de deux semaines…!

Bref, nous espérons avoir un tant soit peu grandi en sagesse...

Par ailleurs, au-delà de nos projets et de notre vie de famille quotidienne, nous avons découvert la grande capacité d’adaptation et de créativité des êtres humains face au changement, même aussi majeur et soudain qu’un confinement général.

Comme tant d’autres personnes, nous nous sommes tournés vers la technologique pour pallier aux restrictions qui empêchaient tout rassemblement du jour au lendemain. Ainsi, le virtuel a permis de concrétiser des initiatives et des gestes d’une charité bien réelle.

Entre autres, nous avons pu bénéficier d’une messe hebdomadaire sur Zoom avec une communauté provisoire d’une trentaine de familles d’un peu partout au Québec; nos enfants ont pu continuer leurs leçons de musique avec leur Mamie par écrans interposés; nous avons participé autant que possible à un groupe de chapelet quotidien avec quelques autres familles, donnant aux enfants un rendez-vous imbibé de prière avec leurs amis; et nos enfants ont eu la chance d’écouter des histoires et des contes lus par une très généreuse amie de la famille plusieurs soirs par semaine.

Somme toute, nous pouvons dire que nous avons passé un bon temps de confinement, durant lequel nous allons avoir fêté les 12 ans de notre ainée, les 8 ans de notre troisième fille et les 40 ans de Papa.

Et au final, nous avons réalisé la valeur de plusieurs aspects de la vie normale que nous prenions peut-être pour acquis auparavant : la présence réelle du Seigneur dans l’eucharistie, ou encore la chaleur du contact humain avec les membres de notre famille élargie, avec nos amis, notre communauté.

Alors vivement le déconfinement pour profiter avec une fraîcheur renouvelée de la vie d’un quotidien « normal »!


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