La joie au cœur, le bienheureux Alvaro del Portillo s’est rendu à l’Oratoire St-Joseph au mois d’avril 1983. Il arrivait de Rome et tenait à rendre visite à son ami saint Joseph. Rien d’étonnant quand on connaît sa grande dévotion envers le père adoptif de Jésus qu’il considérait comme un modèle de paternité.
Il aurait été d’accord avec le pape François qui écrit, dans sa lettre apostolique Patris corde : « Avec un cœur de père : c’est ainsi que Joseph a aimé Jésus (…) Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu. » Et il ajoute un peu plus loin : « On ne naît pas père, on le devient. Et on ne le devient pas seulement parce qu’on met au monde un enfant, mais parce qu’on prend soin de lui de manière responsable. Toutes les fois que quelqu’un assume la responsabilité de la vie d’un autre, dans un certain sens, il exerce une paternité à son égard. (…) Être père signifie introduire l’enfant à l’expérience de la vie, à la réalité. Ne pas le retenir, ne pas l’emprisonner, ne pas le posséder, mais le rendre capable de choix, de liberté, de départs. »
Voilà pourquoi on reconnaît chez le plus proche collaborateur et premier successeur de saint Josémaria une figure paternelle. Don Alvaro, comme on l’appelait affectueusement, a bien suivi l’exemple de saint Joseph en prenant soin de la petite famille de l’Opus Dei au sein de l’Église catholique. Il a aimé ses « enfants » avec un cœur de père, bien identifié lui aussi à la volonté de Dieu.
Un pasteur dont le regard rayonnait de bonté et de paix
Étonnamment, on retrouve chez les deux hommes des qualités semblables. Saint Joseph a été un homme fidèle, silencieux, discret, obéissant et bienveillant. Un homme d’une grande disponibilité qui a pleinement adhéré au projet de Dieu sur sa vie et dont l’esprit de service ne fait aucun doute. Saint Josémaria parlait de lui comme d’un homme bien ancré dans la réalité, « fort, aimable et efficace ».
Quant à Don Alvaro, béatifié le 27 septembre 2014 à Madrid, ceux qui l’ont connu se souviennent d’un pasteur dont le regard rayonnait de bonté et de paix. Un regard serein, affectueux, humble, paternel et très attentif aux personnes. La douceur de son sourire, dit-on, infusait la sérénité dans les cœurs et a mené bien des gens à Dieu.
Toujours prêt à servir, il a été prudent, droit, juste et fort pour résister aux contrariétés physiques et morales. Tout comme saint Joseph, duquel il écrivait en mars 1989: « On voit en lui un exemple magnifique de réponse à l’appel de Dieu : il a été entièrement fidèle pour réaliser la mission pour laquelle il avait été choisi, celle de veiller sur Jésus et Marie. Et nous, chrétiens, devons répondre au plan de Dieu sur chacun de nous avec le même dévouement, sans rien garder pour soi et sans restriction. »
Saint Joseph, patron et protecteur du Canada et saint
Patron des travailleurs
À ce double titre, il protège notre pays et il nous aide à découvrir et à approfondir le sens du travail. Le pape François écrit justement à ce sujet, dans Patris corde : « À notre époque où le travail semble représenter de nouveau une urgente question sociale (…), il est nécessaire de comprendre, avec une conscience renouvelée, la signification du travail qui donne la dignité (…).
« La personne qui travaille, quelle que soit sa tâche, collabore avec Dieu lui-même et devient un peu créatrice du monde qui nous entoure. La crise de notre époque, qui est une crise économique, sociale, culturelle et spirituelle, peut représenter pour tous un appel à redécouvrir la valeur, l’importance et la nécessité du travail pour donner naissance à une nouvelle “normalité” dont personne n’est exclu. »
Au cœur de la mission du bienheureux Alvaro se trouvait justement cette réalité, qui est la raison d’être de l’Opus Dei : rappeler aux femmes et aux hommes de notre temps l’immense valeur de leur travail quotidien, lieu de leur rencontre avec Dieu et chemin privilégié pour devenir des saints et des apôtres en collaborant avec Dieu au salut du monde.
Ainsi, on peut dire aussi bien de saint Joseph que du bienheureux Alvaro qu’ils ont été des hommes discrets qui nous indiquent un chemin sûr de sainteté dans la simplicité et la quotidienneté de notre vie.
Mais laissons le dernier mot à Don Alvaro : « Tournons-nous vers saint Joseph que nous vénérons et aimons tant : contemple-le tout à côté de l’Enfant et de son Épouse, et renouvelle humblement ta résolution de servir, peu importe le coût, jusqu’à ton dernier souffle. »