Qu’est-ce qu’un sacrement ?Quels sont les sacrements de l’Église ?

« Les sacrements - centre de la vie chrétienne - sont les moyens par lesquels Dieu communique sa grâce, se rend présent parmi nous et agit en notre vie. Les sept sacrements de l’Église, avec la force du Saint Esprit, prolongent dans l’histoire l’action salvifique et vivifiante du Christ » (Pape François, Audience Générale du 8 janvier 2014).

Sommaire

1. Qu’est-ce qu’un sacrement ? Combien il y en a t-il ?
2. Sacrements du Christ et de l’Église
3. Sacrements de la foi et du salut

1. Qu’est-ce qu’un sacrement ? Combien y en a-t-il ?

Le Christ agit désormais par les sacrements, institués par Lui pour communiquer sa grâce… Ils réalisent efficacement la grâce qu’ils signifient en vertu de l’action du Christ et par la puissance de l’Esprit Saint.

Les sacrements sont des signes efficaces de la grâce, institués par le Christ et confiés à l’Église, par lesquels la vie divine nous est dispensée. Les rites visibles sous lesquels les sacrements sont célébrés, signifient et réalisent les grâces propres de chaque sacrement. Ils portent du fruit en ceux qui les reçoivent avec les dispositions requises

Les sacrements sont des signes sensibles (paroles et actions), accessibles à notre humanité à travers lesquels le Christ agit et nous communique sa grâce.

Il y a sept sacrements dans l’Église : le Baptême, la Confirmation ou Chrismation, l’Eucharistie, la Pénitence, l’Onction des malades, l’Ordre sacerdotal et le Mariage

Cf. Catéchisme de l’Église, n. 1131, 1084, 1113

Méditer avec saint Josémaria

Que le Christ est bon, d’avoir laissé les sacrements à son Église ! — Ils portent remède à chacun de nos besoins.

- Vénère-les et sois-en reconnaissant au Seigneur et à son Église.

Chemin, 521

Quand on veut vraiment lutter, on met en œuvre les moyens appropriés. Et les moyens n'ont pas changé en vingt siècles de christianisme : prière, mortification, et fréquentation des sacrements. Comme la mortification est aussi une prière — la prière des sens —, nous pouvons définir ces moyens en deux mots : prière et sacrements.

J'aimerais considérer avec vous maintenant les Sacrements. C'est pour nous la source de la grâce divine et la merveilleuse manifestation de la miséricorde de Dieu à notre égard. Méditons lentement la définition que nous donne le Catéchisme de saint Pie V : Certains signes sensibles qui produisent la grâce, en même temps qu'ils la représentent et la mettent sous nos yeux. Dieu Notre Seigneur est infini ; son amour est inépuisable, sa clémence et sa pitié à notre égard n'ont pas de limites. Il nous concède sa grâce de bien d'autres manières, et pourtant Il a institué, expressément et librement — Lui seul pouvait le faire —, ces sept signes efficaces pour que, d'une manière permanente, simple et à la portée de tous, nous puissions participer aux mérites de la Rédemption.

Quand le Christ passe, 78.

2. Sacrements du Christ et de l’Église

Le Concile de Trente, au fil de la doctrine des Saintes Écritures et de la Tradition apostolique, a professé que les sacrements ont tous été institués par notre Seigneur Jésus-Christ.

L’Église a reconnu peu à peu ce trésor reçu du Christ et en a précisé la "dispensation", comme elle l’a fait pour le canon des saintes Écritures et la doctrine de la foi, en fidèle intendante des mystères de Dieu.

Ainsi, l’Église a discerné au cours des siècles que, parmi ses célébrations liturgiques il y en a sept qui sont, au sens propre du terme, des sacrements institués par le Seigneur

Les sacrements sont "de l’Église " en ce double sens qu’ils sont "par elle" et qu’ils existent "pour elle".

Ils existent "par l’Église" car celle-ci est le sacrement de l’action du Christ opérant en elle grâce à la mission de l’Esprit Saint. Et ils existent "pour l’Église", ils sont ces " sacrements qui font l’Église " (S. Augustin, civ. 22,17; cf. S. Thomas d’Aquin, s. th. 3, 64, 2, ad 3), puisqu’ils manifestent et communiquent aux hommes, surtout dans l’Eucharistie, le Mystère de la Communion du Dieu Amour, Un en trois Personne

Les trois sacrements du Baptême, de la Confirmation et de l’Ordre confèrent, en plus de la grâce, un caractère sacramentel ou " sceau " par lequel le chrétien participe au sacerdoce du Christ et fait partie de l’Église selon des états et des fonctions diverses.

Cette configuration au Christ et à l’Église, réalisé par l’Esprit, est indélébile. Elle demeure pour toujours dans le chrétien comme disposition positive pour la grâce, comme promesse et garantie de la protection divine et comme vocation au culte divin et au service de l’Église. Ces sacrements ne peuvent donc jamais être réitérés.

Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, n. 1114-1121

Méditer avec saint Josémaria

L'Église, unie au Christ, naît d'un Coeur blessé. De ce Cœur transpercé de part en part, nous arrive la Vie. Comment ne pas rappeler ici, ne serait-ce qu'au passage, les sacrements, à travers lesquels Dieu agit en nous et nous fait participer à la force rédemptrice du Christ ? Comment ne pas rappeler avec une gratitude particulière le très Saint Sacrement de l'Eucharistie, le Saint Sacrifice du Calvaire et son constant renouvellement sous une forme non sanglante dans notre Messe ? Jésus s'offre à nous comme aliment : parce que Jésus est venu à nous, tout a changé, et nous recevons des forces — l'aide de l'Esprit Saint — qui comblent notre âme, dirigent nos actions, notre manière de penser et de sentir. Le Cœur du Christ est pour le chrétien une source de paix.

Quand le Christ passe, 169.

Nous parlions de lutte, tout à l'heure. Mais la lutte exige de l'entraînement, une alimentation adéquate, une médecine urgente en cas de maladies, de contusions, de blessures. Les sacrements, médecine principale de l'Église, ne sont pas superflus : quand on les abandonne volontairement, on ne peut plus suivre le chemin du Christ. Nous en avons besoin comme de la respiration, comme de la circulation du sang, comme de la lumière, pour bien évaluer à tout moment ce que le Seigneur veut de nous.
Pour mener une vie ascétique, le chrétien a besoin de force; et cette force, il la trouve dans son Créateur. Nous sommes l'obscurité, et Lui est la plus brillante des lumières ; nous sommes la maladie, et Lui est la santé robuste; nous sommes la pauvreté, et Lui est l'infinie richesse; nous sommes la faiblesse, et Lui est le soutien, quia tu es, Deus, fortitudo mea, parce que Tu es toujours, ô mon Dieu, notre force. Rien sur terre ne peut s'opposer à l'ardent désir du Christ de répandre son sang rédempteur. Mais notre petitesse humaine peut nous voiler les yeux au point de ne plus apercevoir la grandeur divine. D'où la responsabilité de tous les fidèles, et spécialement de ceux qui ont la charge de diriger — de servir — spirituellement le Peuple de Dieu, de ne pas obturer les sources de la grâce, de ne pas avoir honte de la Croix du Christ.

Quand le Christ passe, 80

3. Sacrements de la foi et du salut

Le Christ a envoyé ses Apôtres afin que " en son Nom, ils proclament à toutes les nations la conversion en vue de la rémission des péchés " (Lc 24, 47). " De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit " (Mt 28, 19). La mission de baptiser, c’est-à-dire la mission sacramentelle, est implicite dans la mission d’évangéliser, parce que ce sacrement est préparé par la Parole de Dieu et par la foi qui est consentement à cette Parole

Le but des sacrements est de sanctifier les hommes, d’édifier le Corps du Christ, enfin de rendre culte à Dieu ; mais, en tant que signes, ils ont aussi un rôle d’enseignement. Non seulement ils supposent la foi, mais encore, par les paroles et par les signes, ils la nourrissent, ils la fortifient, ils l’expriment ; c’est pourquoi ils sont dits sacrements de la foi "

La foi de l’Église est antérieure à la foi du fidèle, qui est invité à y adhérer. Quand l’Église célèbre les sacrements, elle confesse la foi reçue des Apôtres.

Célébrés dignement dans la foi, les sacrements confèrent la grâce qu’ils signifient (cf. Cc. Trente : DS 1605 et 1606). Ils sont efficaces parce qu’en eux le Christ lui-même est à l’œuvre : c’est Lui qui baptise, c’est Lui qui agit dans ses sacrements afin de communiquer la grâce que le sacrement signifie.

Les sacrements agissent ex opere operato (comme le dit le concile de Trente : " par le fait même que l’action est accomplie "), c’est-à-dire en vertu de l’œuvre salvifique du Christ, accomplie une fois pour toutes. Il s’en suit que " le sacrement n’est pas réalisé par la justice de l’homme qui le donne ou le reçoit, mais par la puissance de Dieu " (S. Thomas d’A., s. th. 3, 68, 8). Dès lors qu’un sacrement est célébré conformément à l’intention de l’Église, la puissance du Christ et de son Esprit agit en lui et par lui, indépendamment de la sainteté personnelle du ministre. Cependant, les fruits des sacrements dépendent aussi des dispositions de celui qui les reçoit

L’Église affirme que pour les croyants les sacrements de la Nouvelle Alliance sont nécessaires au salut.La " grâce sacramentelle " est la grâce de l’Esprit Saint donnée par le Christ et propre à chaque sacrement. L’Esprit guérit et transforme ceux qui le reçoivent en les conformant au Fils de Dieu. Le fruit de la vie sacramentelle, c’est que l’Esprit d’adoption déifie les fidèles en les unissant vitalement au Fils unique, le Sauveur

Le fruit de la vie sacramentelle est à la fois personnel et ecclésial. D’une part ce fruit est pour tout fidèle la vie pour Dieu dans le Christ Jésus ; d’autre part il est pour l’Église croissance dans la charité et dans sa mission de témoignage.

Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, 1122-1134

Méditer avec saint Josémaria

Absence, isolement : épreuves à la persévérance. — Sainte messe, oraison, sacrements, sacrifices, communion des saints ! Armes pour triompher de l’épreuve.

Chemin 997.

Veux-tu être fort ? — D’abord rends-toi compte que tu es très faible. Ensuite remet-en au Christ, qui est un Père, un Frère, et un Maître, et qui nous rend forts, en nous donnant ces moyens de vaincre que sont les sacrements. Aie donc recours à eux !

Forge, 643

Que sont les sacrements — empreintes de l'Incarnation du Verbe, comme l'affirmaient les anciens — sinon la manifestation la plus claire de ce chemin que Dieu a choisi pour nous sanctifier et nous mener au ciel ? Ne voyez-vous pas que chaque sacrement témoigne de l'amour de Dieu, dans toute sa force créatrice et rédemptrice, qui nous est concédé à l'aide de moyens matériels ? Qu'est l'Eucharistie — imminente déjà — sinon le Corps et le Sang adorables de notre Rédempteur, qui nous sont offerts à travers l'humble matière de ce monde — le vin et le pain —, à traversles éléments de la nature, cultivés par l'homme (Cf. Concile Vatican II, constitution pastoraleGaudium et Spes, 38), ainsi qu'a voulu le rappeler le dernier concile œcuménique ?

Entretiens, 115

Le chrétien se sait greffé sur le Christ par le baptême, habilité à lutter pour le Christ par la confirmation, appelé à agir dans le monde par sa participation à la fonction royale, prophétique et sacerdotale du Christ, devenu une seule et même chose avec le Christ par l'Eucharistie, sacrement de l'unité et de l'amour. C'est pourquoi, comme le Christ, il doit vivre face aux autres hommes, en regardant avec amour chacun de ceux qui l'entourent ainsi que l'humanité tout entière.

Quand le Christ passe, 106.