Quelles sont les œuvres de miséricorde ?
Les œuvres de miséricorde sont au nombre de quatorze : sept corporelles et sept spirituelles.
Œuvres de miséricorde corporelles :
- Visiter les malades.
- Nourrir ceux qui ont faim.
- Donner à boire à ceux qui ont soif.
- Accueillir les pèlerins.
- Vêtir ceux qui sont nus.
- Visiter les prisonniers.
- Enterrer les morts.
Œuvres de miséricorde spirituelles :
- Enseigner les ignorants.
- Conseiller ceux qui sont dans le doute.
- Corriger celui qui se trompe
- Pardonner à ceux qui nous offensent.
- Consoler ceux qui sont tristes.
- Supporter patiemment les défauts des autres.
- Prier Dieu pour les vivants et les morts.
Les œuvres de miséricorde corporelles découlent principalement d'une liste établie par Jésus-Christ dans sa description du Jugement Dernier.
La liste des œuvres spirituelles de miséricorde a été reprise par l'Église à partir d'autres textes de la Bible et des attitudes et enseignements du Christ lui-même : le pardon, la correction fraternelle, la consolation, le fait de supporter la souffrance, etc.
Que sont les œuvres de miséricorde ?
« Les œuvres de miséricorde sont les actions charitables par lesquelles nous venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles et spirituelles (…). Instruire, conseiller, consoler, conforter sont des œuvres de miséricorde spirituelle, comme pardonner et supporter avec patience. Les œuvres de miséricorde corporelle consistent notamment à nourrir les affamés, loger les sans-logis, vêtir les déguenillés, visiter les malades et les prisonniers, ensevelir les morts (…). Parmi ces gestes, l’aumône faite aux pauvres (…) est un des principaux témoignages de la charité fraternelle : elle est aussi une pratique de justice qui plaît à Dieu ». Catéchisme de l'Église Catholique, 2447
« J’ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le cœur de l’Evangile où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine. La prédication de Jésus nous dresse le tableau de ces œuvres de miséricorde, pour que nous puissions comprendre si nous vivons, oui ou non, comme ses disciples. Redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts ». Pape François, Bulle Misericordiae Vultus 15.
Quel est l'effet des œuvres de miséricorde sur ceux qui les pratiquent ?
L'exercice des œuvres de miséricorde communique des grâces à celui qui les exerce. Dans l'Évangile de Luc, Jésus dit : « Donnez, et il vous sera donné ». Par conséquent, avec les œuvres de miséricorde, nous faisons la volonté de Dieu, nous donnons quelque chose de nous-mêmes aux autres et le Seigneur nous promet qu'il nous donnera aussi ce dont nous avons besoin.
D'un autre côté, une façon d'effacer la peine qui reste dans l'âme pour nos péchés pardonnés est d'accomplir de bonnes œuvres. Les bonnes œuvres sont, bien sûr, les œuvres de miséricorde. L'une des béatitudes énonce d’ailleurs : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt.5 :7).
De plus, les œuvres de miséricorde nous aident à avancer sur le chemin du Ciel, car elles nous rendent semblables à Jésus, notre modèle, qui nous a enseigné ce que doit être notre attitude envers les autres. Dans Matthieu (Mt 6, 19-21) nous trouvons les paroles suivantes du Christ : « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ». En suivant cet enseignement du Seigneur, nous échangeons les biens temporels contre les biens éternels qui sont ceux qui ont vraiment de la valeur.
Les œuvres de miséricorde corporelles : une brève explication
Saint Matthieu rapporte le récit du Jugement dernier (Mt 25, 31-46) : « En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle ».
1) Nourrir les affamés et 2) Donner à boire à ceux qui ont soif.
Les deux premiers se complètent et font référence à l'aide que nous devons apporter en nourriture et autres biens aux plus démunis, à ceux qui n'ont pas l'essentiel pour pouvoir manger tous les jours.
Saint Jean-Baptiste, selon l'Évangile de saint Luc, recommande : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » (Lc 3,11).
3) Accueillir les pèlerins.
Dans l'Antiquité, l'hébergement des voyageurs était une question de vie ou de mort, en raison de la complexité et du caractère risqué des voyages. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Mais, même ainsi, il se peut que ce soit notre tour d'accueillir quelqu'un chez nous, non pas par pure hospitalité d'amitié ou de famille, mais par véritable besoin.
4) Vêtir celui qui est nu.
Cette œuvre de miséricorde vise à soulager un autre besoin fondamental : se vêtir. Souvent, les collectes de vêtements effectuées dans les paroisses et autres centres nous facilitent la tâche. Lorsqu'il s'agit de donner nos vêtements, il est bon de penser que nous pouvons donner de notre superflu ou ce qui n'est plus utile, mais nous pouvons aussi donner ce qui est encore utile.
Dans la lettre de Jacques, nous sommes encouragés à être généreux : « Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim ! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? » (Jacques 2 :15-16).
5) Rendre visite à la personne malade
Il s'agit d'une véritable attention envers les malades et les personnes âgées, tant sur le plan physique que pour tenir compagnie.
Le meilleur exemple dans l'Écriture Sainte est la parabole du bon Samaritain, qui a guéri le blessé et qui, ne pouvant continuer à le soigner directement, a confié les soins dont il avait besoin à un autre à qui il a proposé de le payer (voir Lc 10, 30-37).
6) Visiter les prisonniers
Cela consiste à rendre visite aux détenus et à leur apporter non seulement une aide matérielle mais aussi une assistance spirituelle pour les aider à s'améliorer en tant que personnes, à s'amender, à apprendre à développer un travail qui puisse leur être utile lorsqu'ils auront terminé le temps qui leur est assigné par la justice, etc.
Il s'agit également de racheter les innocents et les personnes séquestrées. Dans l'Antiquité, les chrétiens payaient pour libérer des esclaves ou s'échangeaient contre des prisonniers innocents.
7) Enterrer les morts
Le Christ n'avait pas d'endroit pour se reposer. Un ami, Joseph d'Arimathie, lui a donné son tombeau. Mais ce n'est pas tout : il a eu le courage d'aller demander le corps de Jésus à Pilate. Nicodème a également participé en aidant à la sépulture (Jn 19, 38-42).
Enterrer les morts semble être un ordre superflu, car, en fait, tout le monde est enterré. Mais en temps de guerre, par exemple, ce commandement peut être très exigeant. Pourquoi est-il important de donner au corps humain une sépulture décente ? Parce que le corps humain a été la demeure du Saint-Esprit. Nous sommes des « temples de l'Esprit Saint » (1 Cor 6 :19).
Les œuvres spirituelles de miséricorde : une brève explication
1) Enseigner les ignorants
Elle consiste à enseigner aux ignorants sur n'importe quel sujet, y compris les questions religieuses. Cet enseignement peut se faire par écrit ou de bouche à oreille, par tout moyen de communication ou directement.
Comme le dit le livre de Daniel, « ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais » (Dn 12,3b).
2) Conseiller ceux qui sont dans le doute
L'un des dons de l'Esprit Saint est le don de conseil. Par conséquent, celui qui veut donner de bons conseils doit d'abord être en accord avec Dieu, car il ne s'agit pas de donner des opinions personnelles, mais de donner de bons conseils à ceux qui ont besoin d'être guidés.
3) Corriger celui qui se trompe
Cette œuvre de miséricorde concerne en premier lieu le péché. En fait, une autre façon de formuler cette œuvre est : corriger le pécheur.
La correction fraternelle est expliquée par Jésus lui-même dans l'Évangile de Matthieu : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère ». (Mt 18, 15-17)
Nous devons corriger notre prochain avec douceur et humilité. Il sera souvent difficile de le faire, mais nous pouvons alors nous rappeler ce que dit l'apôtre Jacques à la fin de sa lettre : « celui qui ramène un pécheur du chemin où il s’égarait sauvera son âme de la mort et couvrira une multitude de péchés » (Jacques 5, 20).
4) Pardonner les insultes
Dans le Notre Père, nous disons : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés » et le Seigneur lui-même précise : « Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes » (Mt 6, 14-15).
Pardonner les offenses signifie surmonter la vengeance et le ressentiment. Cela signifie qu'il faut traiter avec gentillesse la personne qui nous a offensés.
Le meilleur exemple de pardon dans l'Ancien Testament est celui de Joseph qui a pardonné à ses frères d'avoir essayé de le tuer et de l'avoir vendu. « Mais maintenant ne vous affligez pas, et ne soyez pas tourmentés de m’avoir vendu, car c’est pour vous conserver la vie que Dieu m’a envoyé ici avant vous » (Gn 45, 5).
Et le plus grand pardon du Nouveau Testament est celui du Christ sur la Croix, qui nous enseigne que nous devons pardonner tout et toujours : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Lc 23, 34).
5) Consoler ceux qui sont tristes
Le réconfort de la personne triste, de celle qui souffre d'une difficulté, est une autre œuvre de miséricorde spirituelle.
Souvent, elle sera complétée par de bons conseils qui aideront à surmonter cette situation de douleur ou de tristesse. Accompagner nos frères et sœurs à tout moment, mais surtout dans les moments les plus difficiles, c'est mettre en pratique le comportement de Jésus qui a compati à la douleur des autres. On en trouve un exemple dans l'Évangile de Luc. Il s'agit de la résurrection du fils de la veuve de Naïm : « Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule importante de la ville accompagnait cette femme. Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas ». Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi ». Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère » (Lc 7, 12-15).
6) Supporter patiemment les défauts des autres.
La patience face aux défauts des autres est une vertu et une œuvre de miséricorde. Cependant, il existe un conseil très utile : lorsque le fait de supporter ces fautes cause plus de mal que de bien, avec beaucoup de charité et de douceur, il convient de faire un avertissement.
7) Prier pour les vivants et les morts
Saint Paul recommande de prier pour tous, sans distinction, y compris pour les dirigeants et les personnes en situation de responsabilité, car « Il veut que tous soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité ». (Voir 1 Tim 2, 2-3).
Les défunts du Purgatoire dépendent de nos prières. C'est une bonne œuvre de prier pour eux afin qu'ils soient libérés de leurs péchés (voir 2 Mac 12, 46).
Infographie : les œuvres de miséricorde
Les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles.
Télécharger l'infographie "Œuvres de miséricorde" au format PDF