Méditation : 3ème dimanche de l’Avent (année A)

Les thèmes proposés pour la méditation du jour sont : la pleine joie vient de Jésus ; l’humilité de Jean-Baptiste ; le petits services pour semer la paix et la joie.

photo : Shutterstock.com

- La pleine joie vient de Jésus.

- L’humilité de Jean-Baptiste.

- De petits services pour semer la paix et la joie.


« SOYEZ TOUJOURS dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche » (Ph 4, 4-5). Dans la liturgie de l’Église, le troisième dimanche de l’Avent est connu sous le nom de « Gaudete » ou dimanche de la « joie », et nous sommes invités à réfléchir à la cause de notre joie. Nous aspirons tous, au plus profond de nos âmes, à être heureux. Parfois, cependant, nous ne recherchons cette joie que dans des aspects partiels de notre vie : dans la possession de certains biens matériels, dans la reconnaissance sociale que nous recevons, dans l’acquisition d’une certaine qualité ou dans une vie familiale sereine. Tout cela est bon, sans doute, mais saint Paul nous rappelle que ces joies n’atteignent leur plénitude que lorsqu’elles sont enracinées dans le bonheur que Jésus nous donne : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ».

Le prophète Isaïe, quant à lui, invite avec force son peuple à vivre dans la joie, malgré les pièges de ses ennemis ou les nombreuses fois où il s’est détourné de son Dieu : « Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose » (Is 35, 1). Nous aussi, même lorsque les tentations surgissent ou que nous sommes fatigués, nous pouvons garder cette joie au fond de notre cœur. Et cette possibilité, grâce à la proximité du Christ, est ce que nous célébrons à Noël.

La joie « est le souffle, la façon de s’exprimer du chrétien » [1]. Tout comme la respiration est la première manifestation de la vie, la joie sincère est une manifestation que Jésus offre une réponse authentique aux aspirations profondes de notre cœur. « Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent : “Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver” » (Is 35, 3-4), poursuit le prophète Isaïe dans la première lecture d’aujourd’hui. Dieu, de manière surprenante, montre plus de joie pour Noël que nous n’en avons nous-mêmes : c’est dire combien est grand son désir de trouver une place dans notre vie.


JEAN-BAPTISTE nous accompagne pendant une grande partie de l’Avent. Nous voyons s’incarner en lui une vertu indispensable pour jouir de cette joie durable : l’humilité. Toute sa vie a été consacrée à préparer les gens à la venue du Messie. C’est pourquoi, lorsqu’il était en prison et qu’il entendait les prodiges accomplis par le Christ, « il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda : “Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?” » (Mt 11, 2-3). Jésus, après avoir décrit les œuvres qu’il a accomplies, prononce cet éloge de son cousin : « C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste » (Mt 11, 10-11).

L’humilité nous aide à orienter notre existence vers la grandeur de Dieu. L’orgueil, en revanche, « ne croit pas possible que Dieu soit si grand qu’il puisse se faire petit, qu’il puisse vraiment se rendre proche de nous » [2]. En revanche, ceux qui sont humbles, sans renier leurs talents ni perdre leur motivation à travailler de la meilleure façon possible, trouvent leur joie en se prosternant devant un enfant, comme le faisaient les rois d’Orient ou les bergers.

La vertu d’humilité nous apprend que le seul jugement important est celui d’un Dieu qui se montre à nous sous le visage d’un enfant. Chaque fois que nous nous approchons, par la prière, de l’amour concret de Jésus, nous sommes libérés des jugements sur nous-mêmes, qui souvent ne correspondent pas à la réalité et finissent par nous priver de la paix. Nous découvrons que Dieu nous aime non pas pour ce que nous faisons ou pour ce que nous ne faisons pas, mais pour ce que nous sommes : ses enfants. Et cela nous aide aussi à ne pas juger les autres. À Bethléem, nous pouvons tourner notre regard vers un regard plus humble, et devenir alors une source de paix et de joie pour ceux qui nous entourent.


SAINT JOSÉMARIA résumait la mission d’un apôtre par la formule « semer la paix et la joie » [3]. L’humilité de savoir que nous sommes des semeurs de la grande nouvelle qui vient de Dieu nous conduira à ne jamais nous lasser de diffuser l’Évangile. Dans de nombreuses occasions, notre sourire face à l’adversité sera suffisant ; dans d’autres, la compréhension dont nous faisons preuve face au problème d’un être cher… « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur et de l’isolement. Avec Jésus-Christ, la joie naît et renaît toujours » [4].

Notre témoignage chrétien n’est pas dirigé contre quelque chose ou quelqu’un, mais il est la manifestation de l’humilité d’un Dieu qui a voulu se faire homme pour que tous puissent le rencontrer. En tant que ses humbles disciples, nous voulons contribuer à cette annonce : chacun de nos gestes d’affection peut être une source et un renouvellement de la joie de l’environnement dans lequel nous nous trouvons ; Jésus veut naître dans les autres à travers nos petites œuvres d’amour.

La Sainte Vierge Marie est causa nostræ lætitiæ, elle nous apporte toujours la joie. Nous pouvons lui demander que, comme Jean-Baptiste, nous sachions aplanir les sentiers du Seigneur. Avec elle, « nous devons remplir le monde de lumière, car notre service doit être fait dans la joie. Partout où il y a un enfant de Dieu dans son Œuvre, qu’il ne manque pas de cette bonne humeur qui est le fruit de la paix intérieure. De la paix intérieure et du dévouement : se donner au service des autres est si efficace que Dieu le récompense par une humilité pleine de joie spirituelle » [5].


[1]. Pape François, Homélie, 28 mai 2018.

[2]. Benoît XVI, Homélie, 6 janvier 2010.

[3].Quand le Christ passe, n° 120

[4]. Pape François, Evangelii gaudium, n° 1.

[5]. Saint Josémaria, Lettre 24 mars 1930, n° 22.