Lecteurs de Chemin

L'abbé Jean-Paul Savignac, auteur de divers ouvrages de spiritualité, et quelques lecteurs de Chemin nous disent leur façon de lire l'ouvrage le plus connu du fondateur de l'Opus Dei.

Monsieur l'abbé, auriez-vous un témoignage personnel sur ce que vous a apporté la lecture de "Chemin" ?

C’est pendant mes études en licence d’histoire à la Sorbonne, qu’un jeune étudiant de mes amis, plus tard brillant historien, m’a prêté « Chemin ». Je n’avais alors jamais entendu parler de l’Opus Dei. Le style à la fois « choc » et intimiste, une relation immédiate avec Dieu (sans passer par de multiples références historiques) donnaient à cet ouvrage un caractère complètement inattendu : Chemin faisait le tour de l’existence chrétienne. Pour débuter dans la vie, c’était une vraiment bonne boussole (on dirait aujourd’hui : un GPS pratique et performant…).

Y a-t-il un point qui a eu une influence particulière sur votre vie intérieure ?

Un point, non, mais certains chapitres, oui… Surtout celui sur « les moyens ». « un fil seul n’est rien…uni à beaucoup d’autres il donne un câble puissant… » (480) ; « les instruments sont de différente matière, noble ou pas, mais tous nécessaires » (484) ; « droiture de cœur et bonne volonté, deux qualités primordiales pour être utile » (490).

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à une personne qui découvrirait cet ouvrage pour en faire le meilleur usage possible ?

« Chemin » apparaît un peu comme un manuel de l’existence chrétienne. Une sorte de traité du « bien vivre et bien mourir », comme le tractatus de bene vivere de l’admirable St Vincent Ferrier au XIV° siècle. Cela présuppose qu’on connaisse bien l’essence de l’existence chrétienne, ce qui est moins aisé aujourd’hui qu’autrefois. A-t-on déjà découvert qui est Dieu ? (les documents du concile Vatican II et le « Catéchisme de l’Église Catholique » sont là pour ça…). C’est pourquoi je propose Chemin à mes connaissances après qu’elles ont parcouru par exemple Dix repères pour l’an deux mille et Entrez dans l’espérance : Jean-Paul II y explique avec tant de finesse ce qu’est l’existence à la lumière de la Foi ! Saint Josémaria explique avec beaucoup de finesse aussi comment vivre cette existence à la lumière de la filiation divine….

Témoignages de lecteurs

Charlotte :

Chemin n’est pas à « lire » comme un livre ordinaire, mais il convient plutôt de prendre quelques phrases et de les méditer en s'interrogeant, en présence de Dieu, sur la manière dont elles s'appliquent à sa propre vie, et dont on peut les concrétiser pour, justement, « laisser une empreinte » (point n°1) de lumière et de joie autour de soi.

Renaud :

Chemin a joué un rôle déterminant dans ma vie il y a 15 ans et m' a donné l'élan décisif pour demander l'admission dans l'Opus Dei.

A une personne lisant Chemin pour la première fois, je conseillerais de le lire en picorant à droite et à gauche sans nécessairement suivre l'ordre des chapitres, à survoler les points qui ne lui « parlent » pas pour s'arrêter sur celui qui la touchera parce qu'il sera en résonance avec elle; l'expérience démontre que certains points qui nous laissent froids pendant des années prennent un jour une saveur toute particulière; le Seigneur nous conduit à son rythme.

Michel :

J'utilise parfois Chemin pour la prière, en choisissant un thème et en méditant les différentes phrases. Personnellement, j'apprécie le point 429 « tout ce que l'on fait par amour prend de la beauté, de la grandeur ». Cette phrase me rappelle de ne pas faire les petites choses du travail professionnel ou de la vie familiale machinalement, mais avec un esprit de service aux autres et en voulant donner à Dieu un travail bien fait.

Adélaïde :

Selon la période liturgique ou l'état de mon âme, je trouve toujours un thème à méditer dans Chemin. Par exemple au début du Carême j'y ai redécouvert, à travers le point 203, que la joie et le bonheur ne seront complets qu'au ciel. Ce qui a pour conséquence d'apprendre à reconnaître, apprécier et remercier Dieu pour chacune des petites joies qui se présentent à nous quotidiennement.