Thème 12 - Je crois en l’Esprit Saint. Je crois en la Sainte Eglise catholique

L’Esprit Saint unit intimement les fidèles avec le Christ de sorte qu’ils forment un seul corps, l’Eglise, dans laquelle il existe une diversité de membres et de fonctions.

La Pentecote, Jean Restout

12.

Je crois en l’Esprit Saint. Je crois à la Sainte Église catholique

  • Je crois en l’Esprit Saint
    • La Troisième Personne de la Très Sainte Trinité

Dans l'Écriture Sainte l’Esprit Saint reçoit différents noms : Don, Seigneur, Esprit de Dieu, Esprit de Vérité et Paraclet, entre autres. Chacun de ces noms nous indique quelque chose de la Troisième Personne de la Très Sainte Trinité. Il est « Don », parce que le Père et le Fils nous l’envoient gratuitement : l’Esprit est venu demeurer dans nos cœurs (cf. Ga , 6). Il est venu pour y rester toujours avec les hommes. En outre, de Lui, uni aux autres Personnes divines, procèdent toutes grâces et tous dons, le plus grand d’entre eux étant la vie éternelle: en Lui nous avons accès au Père par le Fils.

L'Esprit est « Seigneur » et « Esprit de Dieu », noms qui ne sont accordés qu’à Dieu dans l'Écriture Sainte, parce qu’Il est Dieu avec le Père et le Fils. Il est « Esprit de Vérité » parce qu’Il nous enseigne de manière complète tout ce que le Christ nous a révélé, et parce qu’Il maintient l'Église dans la vérité (cf. Jn 15, 26 ; 16, 13-14). Il est l’ « autre » Paraclet (Consolateur, Avocat) promis par le Christ, qui est le premier Paraclet (le texte grec parle d’un « autre » Paraclet et non d’un Paraclet « distinct » pour signaler la communion et la continuité entre le Christ et l’Esprit).

Dans le Symbole de Nicée-Constantinople, nous disons : « Et in Spiritum Sanctum, Dominum et vivificantem : qui ex Patre (Filioque) procedit. Qui cum Patre et Filio simul adoratur, et conglorificatur : qui locutus est per Prophetas ». Dans cette phrase, les Pères du Concile de Constantinople (381) ont voulu utiliser quelques-unes des expressions bibliques avec lesquelles on nommait l’Esprit. En disant qu’Il est « donneur de vie » ils se référaient au don de la vie divine donné à l’homme. Étant Seigneur et donneur de vie, Il est Dieu avec le Père et le Fils et reçoit par conséquent la même adoration que les deux autres Personnes divines. Enfin ils ont aussi souhaité signaler la mission que l’Esprit réalise entre les hommes : Il a parlé par les prophètes. Les prophètes sont ceux qui ont parlé au nom de Dieu, mus par l’Esprit pour pousser leur peuple à la conversion. L'œuvre révélatrice de l’Esprit dans les prophéties de l’Ancien Testament trouve sa plénitude dans le mystère de Jésus-Christ, la Parole définitive de Dieu.

« Ils sont nombreux les symboles qui représentent le Saint-Esprit. L’eau vive qui jaillit du cœur transpercé du Christ et abreuve les baptisés ; l’onction avec l’huile, qui est le signe sacramentel de la Confirmation ; le feu qui transforme ce qu’il touche ; la nuée, obscure ou lumineuse, où se révèle la gloire divine ; l’imposition des mains par laquelle l’Esprit est donné ; la colombe qui descend sur le Christ et demeure sur lui au moment de son baptême. » (Compendium, n.139).

La Troisième Personne de la Très Sainte Trinité coopère avec le Père et le Fils dès le début du projet de notre salut jusqu’à sa consommation ; mais dans les « derniers temps » - inaugurés par l’Incarnation rédemptrice du Fils -, l’Esprit s’est révélé et Il nous a été donné ; Il a été reconnu et accueilli comme Personne (cf. Catéchisme, 686). Par l'œuvre de l’Esprit, le Fils de Dieu a pris chair des entrailles très pures de la Vierge Marie. L’Esprit l’a consacré dès l’origine ; pour cette raison Jésus-Christ est le Messie dès le commencement de son Humanité, c’est-à-dire depuis son Incarnation (cf. Lc 1, 35). Jésus- Christ « révèle l’Esprit dans son enseignement, accomplissant la promesse faite aux Patriarches (cf. Lc 4, 18s), et Il Le communique à l'Église naissante en soufflant sur les apôtres après sa Résurrection » (cf. Compendium, 143). A la Pentecôte, l’Esprit a été envoyé pour rester depuis lors dans l'Église, Corps mystique du Christ, en la vivifiant et en la guidant par ses dons et par sa présence. C’est pourquoi on dit aussi que l'Église est Temple de l’Esprit Saint, et que l’Esprit Saint est comme l’âme de l'Église.

Le jour de la Pentecôte l’Esprit est descendu sur les Apôtres et les premiers disciples, manifestant par des signes extérieurs comment est vivifiée l'Église fondée par le Christ. « La mission du Christ et de l’Esprit devient la mission de l'Église, envoyée pour annoncer et pour répandre le mystère de la communion trinitaire. » (Compendium, 144). L'Esprit fait entrer le monde dans les « derniers temps », dans le temps de l'Église.

L’animation de l'Église par l’Esprit Saint est la garantie que s’approfondit et se conserve toujours vivant et intégralement tout ce que le Christ a dit et enseignéquand Il a vécu sur la terre et jusqu’à son Ascension[1]; en outre, par la célébration et l’administration des sacrements, l’Esprit sanctifie l'Église et les fidèles, en faisant en sorte qu’elle continue toujours à mener les âmes vers Dieu[2].

« Les missions du Fils et de l’Esprit sont inséparables parce que « dans la Trinité indivisible le Fils et l’Esprit sont distincts mais inséparables. En effet, du commencement à la fin des temps, lorsque Dieu envoie son Fils, Il envoie aussi son Esprit, qui nous unit au Christ par la foi, afin que nous puissions, en tant que fils adoptifs, appeler Dieu « Père » (Rm 8, 15). L’Esprit est invisible, mais nous le connaissons par son action, lorsqu’Il nous révèle le Verbe et qu’il agit dans l'Église ». (Compendium, 137).

Par le moyen des sacrements, le Christ communique son Esprit aux membres de son Corps et leur offre la grâce de Dieu, qui donne des fruits de vie nouvelle, selon l’Esprit. L’Esprit Saint agit aussi en concédant des grâces spéciales à quelques chrétiens pour le bien de toute l'Église, et c’est le Maître qui rappelle à tous les chrétiens ce que le Christ a révélé (cf. Jn 14, 25sq).

« L’Esprit édifie, anime et sanctifie l'Église. Esprit d’amour, il restaure chez les baptisés la ressemblance divine perdue à cause du péché et il les fait vivre dans le Christ de la Vie même de la Sainte Trinité. Il les envoie témoigner de la Vérité du Christ et il les établit dans leurs fonctions réciproques, afin que tous portent « le fruit de l’Esprit » (Ga 5, 22). » (Compendium, 145).

  • Je crois en la Sainte Église Catholique

L'Église est un mystère (cf. par ex. Rm 16, 25-27), c’est-à-dire une réalité dans laquelle entrent en contact et communion Dieu et les hommes. Église vient du grec « ekklesia », qui signifie assemblée des convoqués. Dans l’Ancien Testament le mot traduit « quahal Yhwh », ou assemblée réunie par Dieu pour lui rendre le culte qui Lui est dû. En sont des exemples l’assemblée du Sinaï et celle qui s’est réunie aux temps du roi Josias dans le but de louer Dieu et de revenir à la pureté de la Loi (réforme). Dans le Nouveau Testament elle prend différents sens dans la ligne de l’Ancien Testament, mais elle désigne spécialement le peuple que Dieu convoque et réunit de tous les coins de la terre pour constituer l’assemblée de tous ceux qui, par la foi dans sa Parole et le baptême, sont fils de Dieu, membres du Christ et temple de l’Esprit Saint . (cf. Catéchisme, 777 ; Compendium, 147).

Dans l'Écriture Sainte, l'Église reçoit différents noms, chacun soulignant spécialement certains aspects du mystère de la communion de Dieu avec les hommes. « Peuple de Dieu » est un titre qu’Israël a reçu. Lorsqu’il s’applique à l'Église, « nouvel Israël » veut dire que Dieu n’a pas voulu sauver les hommes séparément, mais les a constitués en un peuple unique réuni par le Père, le Fils et l’Esprit Saint, pour Le connaître en vérité et Le servir saintement[3]. Ce titre veut dire aussi qu’elle a été choisie par Dieu, qu’elle est une communauté visible en chemin – parmi les nations - vers la patrie définitive. Dans ce peuple tous ont la dignité commune des fils de Dieu, une mission commune, d’être sel de la terre, et une fin commune qui est le royaume de Dieu ; tous participent aux trois fonctions du Christ, royale, prophétique et sacerdotale (cf. Catéchisme, 782-786).

Lorsque nous disons que l'Église est le « Corps du Christ », nous voulons souligner qu’à travers l’envoi de l’Esprit Saint, le Christ unit intimement les fidèles à Lui, surtout dans l’Eucharistie. Il les incorpore à sa Personne par l’Esprit Saint ; ils restent unis entre eux dans la charité en formant un seul corps dans la diversité des membres et des fonctions. La santé ou la maladie d’un membre se répercute dans tout le corps (cf. 1 Co 12, 1-24), et les fidèles, comme membres du Christ, sont ses instruments pour agir dans le monde (cf . Catéchisme 787-795). L'Église est dite aussi « Épouse du Christ » (cf. Ep 5, 26 sq .), ce qui, dans l’union entre l'Église et le Christ, accentue la distinction des deux sujets. Elle signale aussi que l’Alliance de Dieu avec les hommes est définitive parce que Dieu est fidèle à ses promesses, et que l'Église lui répond fidèlement en étant Mère féconde de tous les fils de Dieu.

L'Église aussi est le « temple de l’Esprit Saint », car Il vit dans le corps de l'Église et l’édifie dans la charité par la Parole de Dieu, les sacrements, les vertus et les charismes[4]. Comme le véritable temple de l’Esprit Saint fut le Christ (cf. Jn 2, 19-22), cette image indique aussi que chaque chrétien est Église et temple de l’Esprit Saint. Les charismes sont les dons que l’Esprit concède à chaque personne pour le bien des hommes, pour les besoins du monde et particulièrement pour l’édification de l'Église. C’est aux pasteurs qu’il revient de discerner et évaluer les charismes. (cf. 1 Th 5, 20-22 ;Compendium, 160).

« L'Église a son commencement et son achèvement dans le dessein éternel de Dieu. Elle a été préparée dans l’Ancienne Alliance par l’élection d’Israël, signe du rassemblement futur de toutes les nations. Fondée sur la parole et sur l’action de Jésus-Christ, elle s’est accomplie surtout par sa mort rédemptrice et sa résurrection. Elle s’est manifestée ensuite comme mystère de salut par l’effusion de l’Esprit Saint à la Pentecôte. Elle aura son achèvement à la fin des temps comme assemblée céleste de tous les rachetés.» (Compendium, 149 ; cf. Catéchisme, 778).

Lorsque Dieu révèle son dessein de salut qui est permanent, Il manifeste aussi comment Il désire le réaliser. Il n’a pas exécuté ce projet en un seul acte, mais Il a d’abord préparé l’humanité pour accueillir le Salut. Ce n’est que plus tard qu’Il l'a révélé dans le Christ. Cette offre de Salut dans la communion divine et dans l’unité de l’humanité a été octroyée aux hommes de façon définitive dans le don de l’Esprit Saint versé dans les cœurs des croyants en les mettant en contact personnel et permanent avec le Christ. Étant fils de Dieu dans le Christ, nous nous reconnaissons frères des autres fils de Dieu. Il n’y a pas de fraternité ni d’unité du genre humain qui ne se fonde sur la commune filiation divine qui nous a été offerte par le Père dans le Christ. Il n’existe pas de fraternité sans un Père commun, auquel nous accédons par l’Esprit Saint.

Ce ne sont pas les hommes qui ont fondé l'Église ; ce n’est pas non plus simplement une réponse noble à une expérience de salut réalisée par Dieu dans le Christ. Dans les mystères de la vie du Christ, l’oint par l’Esprit, se sont accomplies les promesses annoncées dans la Loi et dans les prophètes. On peut aussi dire que la fondation de l'Église coïncide avec la vie de Jésus-Christ ; l'Église prend forme conformément à la mission du Christ parmi les hommes et pour les hommes. Le Christ n’a pas fondé l'Église en un seul moment mais durant toute sa vie : depuis l’Incarnation jusqu’à sa mort, sa Résurrection, son Ascension et par l’envoi du Paraclet. Tout au long de sa vie, le Christ, - en qui habitait l’Esprit -, expliqua comment devait être son Église, disposant toutes choses au fur et à mesure. Après son Ascension, l’Esprit a été envoyé à l'Église et il y reste en l’unissant à la mission du Christ, en lui rappelant ce que le Seigneur a révélé, et en la conduisant tout au long de l’histoire vers sa plénitude. Il est la cause de la présence du Christ dans son Église par les sacrements et par la Parole, et Il l’enrichit continuellement de divers dons hiérarchiques et charismatiques[5]. Par sa présence s’accomplit la promesse du Seigneur d’être toujours avec les siens jusqu’à la fin des temps (cf. Mt 28, 20).

Le Concile Vatican II a repris une expression ancienne pour désigner l'Église : « communion ». De la sorte, il indique que l'Église est comme un épanchement en faveur des hommes de la communion intime de la Très Sainte Trinité ; et que sur cette terre elle est déjà communion avec la Trinité divine, même si elle n’a pas atteint sa plénitude. En plus d’être communion, l'Église est signe et instrument de cette communion pour tous les hommes. Par elle nous participons à la vie intime de Dieu et nous appartenons à la famille de Dieu en tant que fils dans le Fils par l’Esprit[6]. Ceci se réalise de façon spécifique dans les sacrements, principalement dans l’eucharistie, appelée aussi souvent communion (cf. 1 Co 10, 16). Enfin on l’appelle aussi communion parce que l'Église configure et détermine l’espace de la prière chrétienne (cf.Catéchisme, 2655, 2672, 2790).

L'Église doit annoncer et instaurer parmi tous les peuples le Royaume de Dieu inauguré par le Christ. Sur terre, elle est le germe et le début de ce Royaume. Après sa Résurrection, le Seigneur a envoyé les Apôtres prêcher l'Évangile, baptiser et enseigner à accomplir ce qu’Il avait commandé (cf. Mt 28, 18 sq.). Le Seigneur a confié à son Église la même mission que le Père Lui avait confiée (cf. Jn 20, 21). Dès le début de l'Église, cette mission a été remplie par tous les chrétiens (cf. Ac 8, 4 ; 11, 19), qui ont souvent fait le sacrifice de leur propre vie pour l’accomplir. Le commandement missionnaire du Seigneur prend sa source dans l’amour éternel de Dieu, qui a envoyé son Fils et son Esprit parce « qu’Il veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2, 4).

Dans cet envoi missionnaire sont contenues les trois fonctions de l'Église sur terre : le munus profeticum (annoncer la bonne nouvelle du salut dans le Christ), le munus sacerdotale (rendre effectivement présente et transmettre la vie du Christ qui sauve par les sacrements) et le munus regale (aider les chrétiens à accomplir la mission et à croître en sainteté). Bien que tous les fidèles partagent la même mission, tous n’ont pas le même rôle. Certains d’entre eux ont été choisis par le Seigneur pour exercer des fonctions déterminées, comme les Apôtres et leurs successeurs, qui sont conformés par le sacrement de l’ordre au Christ tête de l'Église d’une façon spécifique, distincte des autres.

Du fait que l'Église a reçu de Dieu une mission salvifique sur terre pour les hommes et qu’elle a reçu de Dieu la capacité de la réaliser, on dit que l'Église est en quelque sorte le sacrement universel du Salut, parce qu’elle a pour fin la gloire de Dieu et le salut des hommes (cf. Catéchisme, 775). Elle est sacrement universel de salut, parce qu’elle est signe et instrument de la réconciliation et de la communion de l’humanité avec Dieu, et de l’unité de tout le genre humain[7]. On dit aussi que l'Église est mystère parce que dans sa réalité visible se trouve et agit une réalité spirituelle et divine, que l’on ne perçoit que dans la foi.

L’affirmation selon laquelle il n’y a point de salut hors de l'Église signifie que tout salut vient du Christ-Tête, au moyen de l'Église, qui est son corps. Personne ne peut se sauver si, ayant reconnu qu’elle a été fondée par le Christ pour le salut des hommes, il la refuse ou ne persévère pas. En même temps, grâce au Christ et à son Église peuvent atteindre le salut éternel tous ceux qui ignorent l'Évangile du Christ et son Église sans faute de leur part, mais qui cherchent sincèrement Dieu et, sous l’influence de la grâce, s’efforcent d’accomplir sa volonté, connue à travers le jugement de la conscience. Tout ce que l’on rencontre de bon et de vrai dans les autres religions vient de Dieu, et peut préparer à l’accueil de l'Évangile et conduire vers l’unité de l’humanité dans l'Église du Christ (cf. Compendium, 170 et sq.).

Nous appelons propriétés les éléments qui caractérisent l'Église. Nous les trouvons dans de nombreux Symboles de la foi depuis des temps très anciens de l'Église. Toutes les propriétés sont un don de Dieu qui comporte une tâche à accomplir de la part des chrétiens.

L'Église est Une parce que son origine et son modèle est la Très Sainte Trinité, parce que le Christ son fondateur rétablit l’unité de tous en un seul corps ; parce que l’Esprit Saint unit les fidèles à la Tête, qui est le Christ. Cette unité se manifeste dans le fait que les fidèles professent la même foi, célèbrent les mêmes sacrements, sont unis dans une même hiérarchie, ont une même espérance commune et la même unité. Dans le monde l'Église subsiste comme société constituée et organisée dans l'Église canonique, gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques en communion avec Lui[8]. Ce n’est qu’en elle que l’on peut obtenir la plénitude des moyens de salut, étant donné que le Seigneur a confié les biens de la Nouvelle Alliance au Collège Apostolique, dont la tête est Pierre. Dans les Églises et communautés chrétiennes non catholiques, il y a beaucoup de biens de sanctification et de vérité qui procèdent du Christ et poussent à l’unité catholique ; l’Esprit Saint se sert d’elles comme instruments de salut, puisque leur force vient de la plénitude de grâce et de vérité que le Christ a donnée à l'Église catholique (cf. Catéchisme, 819). Les membres de ces Églises et communautés s’incorporent au Christ par le Baptême et, pour cette raison, nous les considérons comme des frères. On peut croître en unité: en nous approchant davantage du Christ et en aidant les autres chrétiens à être plus près de Lui; en défendant l’unité dans l’essentiel, la liberté dans l’accidentel et la charité en tout[9]; en rendant plus habitable pour les hommes la maison de Dieu; en grandissant en vénération et respect pour le Pape et la hiérarchie, en les aidant et en suivant leurs enseignements.

Le mouvement œcuménique est une tâche ecclésiale par laquelle on cherche à restaurer l’unité entre les chrétiens dans l’unique Église fondée par le Christ. C’est un désir du Seigneur (cf. Jn 17, 21). Il se réalise par la prière, la conversion du cœur, la connaissance fraternelle réciproque et le dialogue théologique.

L'Église est Sainte parce que Dieu est son auteur, parce que le Christ s’est livré pour elle pour la sanctifier et la rendre sanctifiante, parce que l’Esprit Saint la vivifie par la charité. Puisqu’elle détient la plénitude des moyens de salut, la sainteté est la vocation de chacun de ses membres, et la fin de toute son activité. Elle est sainte parce qu’elle donne constamment des fruits de sainteté sur terre, parce que sa sainteté est source de sanctification pour ses fils, même s’ils se reconnaissent tous pécheurs sur cette terre, et sentent la nécessité de conversion et de purification. L'Église est sainte également à cause de la sainteté atteinte par ses membres qui sont déjà au ciel, et de façon éminente la Très Sainte Vierge Marie, qui sont ses modèles et intercesseurs (cf. Catéchisme, 823-829). La sainteté de L'Église peut apparaître davantage grâce aux efforts des fidèles pour tendre vers la sainteté : conversion personnelle, lutte ascétique pour ressembler davantage au Christ, pour mieux accomplir la mission et fuir la routine, purification de la mémoire, qui écarte les faux préjugés sur les autres, et accomplissement concret de la volonté de Dieu dans la charité.

L'Église est Catholique - c’est-à-dire universelle - parce que le Christ est en elle, parce qu’elle conserve et administre tous les moyens de salut donnés par le Christ, parce que sa mission concerne tout le genre humain, parce qu’elle a reçu et transmet dans son intégrité tout le trésor du Salut, et parce qu’elle a la capacité de s’inculturer, en élevant et améliorant n’importe quelle culture. La catholicité croît en extension et intensité par un plus grand développement de la mission de l'Église. Toute Église particulière, c’est-à-dire toute portion du peuple de Dieu en communion dans la foi et les sacrements avec son évêque, formée à l’image de l'Église universelle et en communion avec toute l'Église (qui la précède ontologiquement et chronologiquement), est catholique.

Comme sa mission embrasse toute l’humanité, chaque homme, de façons diverses, appartient ou au moins est ordonné à l’unité catholique du Peuple de Dieu. Est pleinement incorporé à l'Église celui qui, possédant l’Esprit du Christ, se trouve uni par les liens de la profession de foi, des sacrements, du gouvernement ecclésiastique et de la communion. Les catholiques qui ne persévèrent pas dans la charité, bien qu’étant incorporés à l'Église, lui appartiennent de corps mais non de cœur. Les baptisés qui ne réalisent pas pleinement ladite unité catholique, sont dans une certaine communion, bien qu’imparfaite, avec l'Église catholique (cf. Compendium, 168).

L'Église est Apostolique parce que le Christ l’a édifiée sur les Apôtres, témoins choisis de sa Résurrection et fondement de son Église; parce qu’avec l’assistance de l’Esprit Saint, elle enseigne, conserve et transmet fidèlement le dépôt de la foi reçu des Apôtres. Elle est aussi apostolique par sa structure, dans la mesure où elle est instruite, sanctifiée et gouvernée, jusqu’au retour du Christ, par les Apôtres et ses successeurs, les évêques, en communion avec le successeur de Pierre. La succession apostolique est la transmission, à travers le sacrement de l’Ordre, de la mission et du pouvoir des apôtres à leurs successeurs. Grâce à cette transmission, l'Église se maintient en communion de foi et de vie avec son origine, tandis qu’au long des siècles, elle ordonne sa mission apostolique à la diffusion du Royaume du Christ sur la terre. Tous les membres de l'Église participent, selon leurs différentes fonctions, à la mission reçue par les Apôtres d’apporter l'Évangile au monde entier. La vocation chrétienne est, par sa nature même, vocation à l’apostolat (cf. Catéchisme, 863).

Miguel de Salis Amaral

Bibliographie

Sur l’Esprit Saint

Catéchisme de l'Église Catholique, 683-688 ; 731-741.

Compendium du Catéchisme de l'Église Catholique, 136-146.

Jean Paul II, enc. Dominum et vivificantem, 18-V-1986, 3-26.

Jean-Paul II, Catéchèse sur l’Esprit Saint, VIII-XII-1989.

S. Josémaria, Homélie Le Grand Inconnu, in Quand le Christ passe, 127-138.

Sur l'Église

Catéchisme de l'Église Catholique, 748-945.

Compendium du Catéchisme de l'Église Catholique, 147-193.

S. Josémaria, Homélie, Loyauté envers l'Église (4 – VI – 1972 ), in « Aimer l'Église ».


[1]Cf. Concile Vatican II, Const. Dei Verbum, 8

[2] « La venue solennelle de l’Esprit, le jour de la Pentecôte, n' a pas été un événement isolé. Il n’y a pratiquement aucune page des Actes des Apôtres qui ne parle de Lui et de l’action par laquelle Il guide, dirige et anime la vie et les œuvres de la communauté chrétienne primitive(…) Cette réalité profonde que le texte de la Sainte Écriture nous fait connaître n’est pas un souvenir du passé, un âge d’or de l'Église qui appartiendrait désormais à l’histoire. C’est aussi, par-delà les misères et les péchés de chacun d’entre nous, la réalité de l'Église d’aujourd’hui et de l'Église de tous les temps. » (S. Josémaria, Quand le Christ passe, nn. 127-128)

[3] Cf. Concile Vatican II, Lumen Gentium, 4 et 9; S. Cyprien, De Orat. Dom, 23 (CSEL 3, 285)

[4]« Lorsque tu invoques Dieu le Père, souviens-toi que c’est l’Esprit qui a poussé ton âme à faire cette prière. Si l’Esprit saint n’existait pas, il n’y aurait dans l'Église aucune parole de sagesse ou de science, parce qu’il est écrit: la parole de sagesse est donnée par l’Esprit (1 Co 12, 8)…Si l’Esprit Saint n’était pas présent, l’Église n’existerait pas. Mais si l’Église existe, il est sûr que l’Esprit Saint ne manque pas » (S. Jean Chrysostome, Sermones panegyrici in solemnitates D. N. Iesu Christi, hom.1, De Sancta Pentecostes, n. 3-4, PG 50, 457).

[5] Cf. Concile Vatican II, Const. Lumen Gentium, 4 et 12.

[6] Cf . Concile Vatican II, Const. Gaudium et spes, 22

[7] Cf. Concile Vatican II, Const. Lumen Gentium, 1

[8] Cf . Ibidem, 8

[9] Cf. Concile Vatican II, Const. Gaudium et spes, 92