Des actes d’amour

Le pape François, dans son récent séjour à Cuba, nous a rappelé que la tendresse et l’affection sont révolutionnaires et que la foi nous stimule à sortir de nous-mêmes et à tendre des ponts vers le prochain. Voici quelques considérations de saint Josémaria qui nous aideront à méditer sur la charité.

Le pape François, dans son récent séjour à Cuba, nous a rappelé que la tendresse et l’affection sont révolutionnaires et que la foi nous stimule à sortir de nous-mêmes et à tendre des ponts vers le prochain. Voici quelques considérations de saint Josémaria qui nous aideront à méditer sur la charité.

Affection, loyauté, compréhension

Notre charité est faite de tendresse, de chaleur humaine. C’est ce que Jésus-Christ nous a appris.

Si le chrétien n’aime pas avec ses œuvres, il a échoué en tant que chrétien, ce qui revient à échouer en tant que personne. Tu ne peux pas penser aux autres comme s’ils étaient des numéros ou des marchepieds, te permettant de grimper ; ou une masse à exalter ou à humilier, à adorer ou à mépriser, le cas échéant. Pense aux autres — et avant tout, à ceux qui sont près de toi —, comme à ce qu’ils sont : des enfants de Dieu, avec toute la dignité que ce titre merveilleux leur confère.

Nous sommes tenus de nous conduire comme des enfants de Dieu avec les enfants de Dieu: notre amour se doit d’être un amour sacrifié, quotidien, fait de mille détails de compréhension, de sacrifice silencieux, de don discret de soi. Voilà le bonus odor Christi, qui faisait dire aux compagnons de nos premiers frères dans la foi: voyez comme ils s’aiment!

Il ne s’agit pas d’un idéal hors de portée. Le chrétien n’est pas ce Tartarin de Tarascon qui s’acharne à chasser le lion là où il ne peut le trouver, dans les couloirs de chez lui.

Je tiens ainsi à parler de notre vie quotidienne et concrète : de la sanctification du travail, des relations familiales et de l’amitié. Si nous n’y sommes pas chrétiens, où donc le serions-nous ? La bonne odeur de l’encens provient d’une braise qui, sans ostentation, brûle une multitude de grains; ce bonus odor Christi, loin de la flamme d’un feu de paille, est un parfum perçu par les autres grâce à l’efficacité d’un brasier de vertus: la justice, la loyauté, la fidélité, la compréhension, la générosité, la joie.

Quand le Christ passe, 36

L’on ne saurait entretenir avec Marie une relation filiale en ne pensant qu’à soi, à ses propres problèmes, ni fréquenter la Sainte Vierge et avoir d’égoïstes problèmes personnels. Marie nous conduit à Jésus, et Jésus est primogenitus in multis fratribus, le premier-né d’une multitude de frères. Ceci dit, connaître Jésus c’est percevoir que notre vie ne saurait être autrement vécue que dans le dévouement au service des autres.

Quand le Christ passe, 145

Dès que tu auras achevé ton travail, fais celui de ton frère, aide-le pour le Christ, avec tant de délicatesse et de naturel que personne, y compris ce chanceux lui-même, ne se doute que tu en fais plus que tu ne dois en stricte justice.

— Voilà la délicate vertu d’un fils de Dieu !

Chemin, 440

Penser aux autres

De son berceau à Bethléem, le Christ me dit, et te dit, qu’Il a besoin de nous ; Il nous encourage à une vie chrétienne, sans ménagements, à une vie dévouée, de travail, de joie. L’efficacité rédemptrice de notre vie ne peut agir qu’à travers l’humilité, lorsque nous ne pensons plus à nous-mêmes et que nous sentons la responsabilité d’aider les autres.

Quand le Christ passe, 18

Que personne ne nous soit indifférent

Les soucis des autres doivent être nos soucis. La fraternité chrétienne profondément ancrée en notre âme, personne ne nous sera indifférent. Marie, la Mère de Jésus, qui le nourrit, l’éleva et l’entoura durant sa vie sur terre, et qui est désormais près de lui au Ciel, nous aidera à reconnaître ce Jésus qui passe à côté de nous, pour se rendre présent dans les nécessités de nos frères les hommes.

Quand le Christ passe, 145

En actes et en vérité

Si je ne te voyais pas pratiquer la sainte fraternité dont je te parle sans cesse, je te rappellerais ces propos touchants de saint Jean : Filioli mei, non diligamus verbo neque lingua, sed opere et veritate, mes petits enfants, n’aimons pas en paroles ou du bout des lèvres, mais en actes et en vérité.

Chemin, 461

Une résolution sincère : rendre aimable et facile le chemin aux autres, la vie s’occupe déjà de leur lot d’amertumes.

Sillon, 63

Lorsque tu auras du mal à rendre service à quelqu’un, dis-toi qu’il s’agit d’un enfant de Dieu et pense que le Seigneur nous a demandé de nous aimer les uns les autres.

Qui plus est, va tous les jours au fond de ce précepte évangélique, ne reste pas en surface.

Tires-en les conséquences — c’est si facile— et plie ta conduite de chaque instant à ces requêtes-là.

Sillon, 727