Demain, j’arrive !

Entre le 17 et le 23 décembre, la liturgie nous fait désirer de plus en plus ardemment la venue du Rédempteur. Quelle meilleure école pour nous y préparer que celle de la Sainte Vierge, « plus belle que le soleil et les constellations », qui sent battre le cœur de Jésus à l’unisson du sien ?

Comme dans une « semaine sainte » de Noël, les derniers jours de notre Avent reproduisent l’attente singulière de Notre Dame. La Liturgie de la Parole parcourt les promesses ; la Liturgie des Heures encadre le magnificat avec un florilège d’antiennes messianiques.

l’invocation « Ô » introduit à la contemplation d'une qualité ou symbole du Messie, pour aboutir à une demande urgente : « Viens ! ».

Fixées, parmi plusieurs variantes, au nombre de sept, elles esquissent un portrait du Fils de Marie, en suggérant la méditation de la Vierge élue sur le mystère du Sauveur : dans un dialogue d’adoration, l’invocation « Ô » introduit à la contemplation d'une qualité ou symbole du Messie, pour aboutir à une demande urgente : « Viens ! ».

Les frères van Eyck ont saisi la compénétration de la Vierge Marie avec les Ecritures, qui la remplissent de sagesse rayonnante (panneau dans L’Agneau Mystique, Gand, 1432). Parée de la couronne de l’intelligence qui sauve, l’inscription la déclare « plus belle que le soleil et les constellations » (Sagesse 7, 29). Attentive aux textes inspirés, clairvoyante dans ses intuitions par le souffle de l’Esprit, elle plonge dans le plan de Dieu et se remplit de paix.

La proximité de l’Emmanuel, « Dieu-avec-nous », s’annonce sans l’ombre d’un doute.

Entre le 17 et le 23 décembre, ces formules s’enchaînent, dans la liturgie romaine, offrant, par ses initiales en latin, un acrostiche inversé : les termes (Emmanuel, Rex, Oriens, Clavis, Radix, Adonai, Sapientia) laissent lire « ERO CRAS » : « je serai là demain ». La proximité de l’Emmanuel, « Dieu-avec-nous », s’annonce sans l’ombre d’un doute.

La Mère sainte, bien consciente de Celui qu’elle porte ainsi que de sa croissance quotidienne, sent battre le cœur de Jésus à l’unisson du sien. Les présages de la Loi et des prophètes prennent une nouvelle épaisseur devant la chair du Verbe.

La joie est là

Le Sauveur est déjà présent dans le sein virginal, mais on attend encore la contemplation de son visage. La joie est là, en attendant d’être comblée par l’épiphanie de la miséricorde.

Marie approfondit et relie les oracles prophétiques, comme dans une tapisserie fastueuse d’amour. Elle attend avec empressement la révélation de la Sagesse éternelle, douce et ferme, qui éclairera les peuples ; le Seigneur souverain qui confia son Nom et sa Loi à Moïse ; le rejeton de Jessé qui attirera les peuples à son Royaume ; la clé ou sceptre de David qui donne accès à l’intimé divine ; le Soleil de justice qui délivre de la mort ; le Roi des nations qui bâtira la Maison de Dieu avec la poussière terrestre.

Le monde a besoin d’être délivré du Serpent diabolique qui empoisonne les consciences et inspire des guerres et des lois injustes. La rédemption est en cours et personne ne peut l’arrêter.

Si Israël attend le Messie, Marie l’adore à l’avance, toute rapprochée de lui. Nous rejoignons la demande mariale afin d’obtenir le discernement de la vérité, la liberté intérieure, la loyauté filiale. La rencontre avec le Fils éternel du Dieu vivant ravivera en nous l’amour sans limites.

"Et Notre Dame, fera en sorte que tu sois un autre Christ, le Christ lui-même !" (Saint Josémaria)

Pour le chrétien, ces jours-ci, il est aisé d’imaginer « comment elle vivait ces mois dans l'attente du Fils qui allait lui naître. Et Notre Dame, fera en sorte que tu sois un autre Christ, le Christ lui-même ! » (Quand le Christ passe §11).

Abbé Fernandez