Sourire, Confiance et... Providence !

C'est fête chez les femmes de l'Opus Dei au Canada! Cinq articles publiés au fil des prochains mois nous dévoilent la cause de leur joie, 60 ans après leur arrivée au pays!

« Incroyable! Ça a passé si vite! »… Laly Martin se revoit, riche de son sourire et de ses 21 printemps, monter à bord du paquebot Saturnia à Barcelone en compagnie de deux autres jeunes sud-américaines. Destination : Halifax, puis Montréal par train! Elles arriveront le 12 avril 1959.

Saturnia

Soixante ans plus tard, résonnent encore aux oreilles de Laly les mots du fondateur de l’Opus Dei. En lui remettant une petite caméra, l’abbé Josémaria Escriva lui avait confié sur un ton chaleureux : « Si vous êtes fidèles, le Seigneur fera de grandes choses au Canada. Envoyez-nous des photos! »

Laly avec la camera

Car Laly sera l’une des femmes pionnières de l’Opus Dei au Canada. Grâce à son expérience américaine, Nisa Gusman guidera ses premiers pas en terre québécoise.

Nisa

Deux ans auparavant, le Cardinal Paul-Émile Léger, archevêque de Montréal, avait visité l’Espagne et demandé à l’abbé Escriva – canonisé en 2002 par saint Jean-Paul II – de lui envoyer quelques-uns de ses « enfants » : des hommes et des femmes engagés dans cette nouvelle famille spirituelle au sein de l’Église catholique.

Leur mission : aider d’autres baptisés – en grande majorité des laïcs – à découvrir l’incroyable appel de leur baptême à devenir des saints et des apôtres au cœur même de leur vie familiale, professionnelle et sociale de tous les jours. Comme les premiers chrétiens, vivre leur vie ordinaire comme un rendez-vous extraordinaire avec le Christ!

Montboisé en 1959

En moins de cinq mois, grâce à l’aide enthousiaste de deux prêtres de l’Opus Dei arrivés en 1957, Laly et Nisa découvrent à cinq minutes de l’Université de Montréal un duplex qui deviendra la première résidence de l’Opus Dei pour étudiantes au Canada. Inauguration de Montboisé : septembre 1959! Un endroit où vivre dans une atmosphère de famille chaleureuse, où bonne humeur et service se côtoient, tout en se consacrant à ses études et en développant des amitiés solides. En prime, pour qui le désire, une profonde formation chrétienne à la hauteur de la formation académique reçue à l’université.

Les aventures n’ont pas manqué durant cette période d’adaptation et de découverte de la langue française: faire bouillir de l’eau au four dans une assiette à tarte trouvée dans le garage! Demander aux voisins franciscains de leur prêter une « machine à coudre » pour couper le gazon! Faire cuire des épis de maïs dans un percolateur!

Annie et Laly

Autant d’occasions de rire et d’apprécier les surprises que leur réservait leur « ange gardien » : Annie Sioui, une Amérindienne de la communauté huronne de Loretteville qui travaillait à l’Hôpital Ste-Justine. Elle avait lu un article sur l’arrivée des femmes de l’Opus Dei et désirait les connaître.

« Très attentives à nos besoins, raconte Laly, elle et sa mère nous ont apporté des serviettes, des couvertures, de la vaisselle, des ustensiles, un percolateur, des chaudrons, des tomates de leur jardin, etc. »

Depuis ce temps, quelque 400 jeunes femmes ont vécu à Montboisé (devenue Fonteneige), profitant de l’esprit que saint Josémaria a insufflé à ce type de résidence, dès 1944, en Espagne : toujours dans la liberté et le respect des idées et des convictions de chacune, se préparer à servir les autres et la société grâce à un réel professionnalisme et à un fort sens des responsabilités.

Sourire aux lèvres – toujours! – et le regard pétillant, Laly jette un regard reconnaissant sur ces 60 premières années au Canada… « Nous n’avions rien de rien en arrivant! C’est formidable de ne rien avoir : on fait l’expérience de la Providence. Elle ne nous a jamais manqué », conclut-elle, heureuse.

Laly en 2019