Cette sympathie, il la transmettait continuellement (Ernest Caparros)

«Il était avant tout un être plein d’humanité, de jovialité»

Ernest Caparros, 1938 – 2018.

Le 26 novembre dernier Ernest Caparros nous quittait. Il était bien connu dans le domaine du droit civil québécois, et parmi les juristes catholiques. Deux doctorats, ça impressionne, sûrement, et ses réalisations aux universités Laval et d’Ottawa en rajoutent. Tout le monde vous dira qu’il était compétent.

Mais en même temps, il était avant tout un être plein d’humanité, de jovialité, totalement impliqué dans les affaires académiques et les relations humaines.

Mon premier souvenir de lui me ramène à l’âge de 12 ans, à Valleyfield (Canada). Un ami de mon père, de l’Opus Dei vient nous proposer de monter un club dans la maison familiale : c’est Ernest. A partir ce jour, régulièrement, la maison familiale se remplira de jeunes qui commenceront à entendre parler de Dieu dans leur vie d’élèves, d’une manière simple et convaincante. Il nous encourage à mettre Dieu dans nos études, dans nos relations sociales et dans nos vies d’adolescents. Il est crédible, car il vit avec naturel ce qu’il enseigne. Et il est d’une grande sympathie. Il ne nous laisse pas indifférents.

Cette sympathie, il la transmettait continuellement. Avec naturel, il ne perdait jamais une occasion de partager ses convictions chrétiennes, avec audace, comme il l’avait appris de saint Josémaria, autant à ses étudiants qu’à ses confrères. De son milieu sont issues plusieurs vocations pour l’Opus Dei. En bon professeur, il avait le don de faire comprendre la vie spirituelle d’un laïc avec empathie et énergie.

Il réussissait à échanger avec tous : des étudiants, des juges, ou des confrères qu’il côtoyait à la société Royale du Canada, par exemple. Autant avec les jeunes, avec qui il avait une spéciale bonne entente, qu’avec leurs parents, il s’intéressait toujours. Dans les années soixante-dix, il avait promu le club Haratan, à Québec, en même temps qu’il rencontrait, avec la même aise, ses confrères de la faculté de Droit de l’Université Laval. Évidemment, tous savaient qu’il appartenait à l’Opus Dei, lui qui dirigeait alors le centre Boisgomin.

Son ardeur au travail était proverbiale. Mais son ardeur à prier tout autant. Il ne s‘est jamais passé une journée sans la messe ou la prière, qu’il ne retardait pas pour le lendemain et qu’il faisait, fut-ce même à une heure avancée. Quelques heures avant de mourir, il assistait à sa dernière messe, et recevait la communion avec la même intensité que quand il était en santé. Sa sympathie restait complète avec le personnel qui le soignait; l’intensité qu’il avait mise à son travail, il la mit aussi dans ses souffrances, pour sanctifier ce travail qu’est la maladie.

Ernest restera pour moi, et pour beaucoup, un exemple et une inspiration à prendre au sérieux la vie de travail et à l’offrir à Dieu, en union avec le Christ, dans les petites choses comme dans les grandes. Et de façon naturelle, il aura vécu admirablement le conseil de saint Josémaria : « Que ta vie ne soit pas une vie stérile. Sois utile. Que rayonne la lumière de ta foi et de ton amour » (Chemin, n. 1).

Denis Saint-Maurice, prêtre