Bien au-delà de la guerre, Dieu, notre Père

Karine et Nadine M., étudiantes en médecine à l’Université d’Alep en Syrie, ont vécu la guerre. Elles sont actuellement au Canada et font leurs équivalences à Québec. Elles vivent à Trimar, un centre de l’Opus Dei http://centrecultureltrimar.com/ . Elles racontent.

Karine et Nadine à la Porte St-Jean, à Québec

Le vrai bonheur n’est lié ni au lieu ni au temps dans lesquels nous vivons. Il ne résulte pas de ce que nous avons ou de ce que nous sommes. Il est à l’intérieur, au plus profond de nous. C’est l’âme heureuse que Dieu nous a insufflée à notre naissance par son Esprit.

Auparavant, dit Karine, je n’avais pas l’habitude de croire que l’Esprit de Dieu était vivant en moi et qu’Il savait tout de moi : mes pensées, mes besoins, ma douleur.

Mais quand mes plans ont échoué et que ma joie s’est estompée, j’ai commencé à me demander « Pourquoi? » Pourquoi je vis ici. Ma vie : qu’est-ce que ça veut dire? Est-ce qu’il vaut la peine de vivre? Et après la mort, où irai-je?

« J’avais besoin de paix intérieure alors que
la Syrie, mon pays, éprouvait un urgent
besoin d’arrêter cette guerre. »

Je ne pouvais pas facilement trouver de réponse. J’étais complètement perdue, seule, déprimée. J’avais besoin de paix intérieure alors que la Syrie, mon pays, éprouvait un urgent besoin d’arrêter cette guerre. Pendant cette guerre, ajoute Nadine, nous avons perdu cette paix.

Par simple logique humaine, nous n’obtiendrons jamais la connaissance ultime ni la raison exacte de toute chose. Même la personne la plus géniale du monde ne parviendra pas à découvrir ce qu’il y a derrière l’atome ni de quoi il s’agit. Mais avec la logique de Dieu –avec la foi, l’amour et l’espérance- nous sommes sur la bonne voie pour trouver la vérité.

« J’ai alors réalisé combien la vie était plus
facile si je Lui faisais confiance et Le laissais
guider mon chemin. »

J’ai fait l’expérience de Dieu et j’ai alors réalisé combien la vie était plus facile si je Lui faisais confiance et Le laissais guider mon chemin. Et je me suis même rendu compte que je pouvais trouver la joie au milieu de la souffrance et de la tristesse. C’est ce sentiment de fierté qu’on éprouve lorsqu’on continue à lutter avec peine et qu’on atteint enfin notre but.

Mon expérience de bénévolat avec les sœurs de la Maison de la Joie (de Mère Teresa) a marqué un tournant dans ma vie. J’ai passé là deux semaines avec d’autres bénévoles à préparer des jeux et des chants, à jouer, à chanter et à prier avec les enfants. J’ai eu l’occasion de vivre de nombreux moments agréables et inoubliables même si nous savions tous que nous pouvions mourir à n’importe quel moment. Quand la mort était tout près de moi, ajoute Nadine, et quand je voyais les misères de mon pays, j’ai cherché un bonheur authentique qui donnerait un vrai sens à ma vie.

Karine et Nadine. T-shirt où figure le visage de Mère Teresa avec une devise en arabe: La paix commence par un sourire

Je suis maintenant convaincue, conclut Karine, que seuls les enfants, qui sont toujours pleins de vie, d’énergie et d’innocence, peuvent nous donner cette grande leçon de vie : celle de laisser agir la main de Dieu. Ainsi, comme les enfants le font vraiment, nous n’aurons besoin de rien d’autre. Et la paix de Dieu en nous retombe sur les gens qu’on rencontre chaque jour dans notre quotidien, remarque Nadine.

Nous sommes profondément heureuses, cela va sans dire, d’avoir trouvé la réponse qui nous mène au-dessus des horreurs et des souffrances de la guerre.

Lien page web de Trimar, un centre de l'Opus Dei.