Le volontariat au service de l'intégration culturelle
Au Chili, Iván a rencontré une association humanitaire qui dispose de maisons dans des quartiers défavorisés de différents pays du monde et au sein de laquelle des volontaires accompagnent les personnes dans le besoin dans leur vie quotidienne. Une rencontre si importante pour lui qu’il décidé de partir en mission en France avec cette association. Actuellement, et depuis six ans, il travaille dans un lycée à Paris, où il enseigne en espagnol l'actualité et l'histoire politique de l'Amérique latine et prépare en parallèle une maîtrise d'histoire de la philosophie à l'université de la Sorbonne. Lors d’un pèlerinage à la cathédrale de Chartres, un ami l'invite à une conférence de formation donnée à Garnelles, un centre de l'Opus Dei à Paris.
Ivan raconte :
Certains jeunes fréquentant le centre Garnelles étaient engagés dans une activité de soutien scolaire auprès de migrants au sein d’une association s'occupant d'accueillir et de soigner des enfants et des jeunes arrivés en France sans leurs parents du Nigéria, du Ghana, du Cameroun, entre autres. Bien que ces enfants aillent à l'école pour terminer leurs études, ils ont besoin d'un renforcement, surtout en raison de l’obstacle de la langue.
Mon expérience d'immigré et de travail associatif auprès de migrants il y a des années m'ont fait prendre conscience de l'importance de l'intégration culturelle, indispensable pour se sentir partie prenante du pays dans lequel on se trouve. Cette intégration passant par la connaissance de la culture, j'ai décidé de contacter des associations culturelles et me suis mis à la recherche de financements pour lancer mon projet. Nous pouvons donc désormais, toutes les six semaines, visiter des musées, des zoos et des sites touristiques par groupes de 10 à 15 personnes âgées de 16 à 18 ans.
L'intégration culturelle est un défi que le Pape François appelle de ses vœux : " favoriser une culture de la rencontre (...) développer des programmes qui préparent les communautés locales à ces processus d'intégration ". (Message 104e journée mondiale du migrant et du réfugié 2018).
En général, les migrants ne quittent pas les quartiers où ils vivent, ils ne connaissent pas la ville. Ils m'ont avoué que ces visites étaient pour eux un moyen d'échapper à la routine et de se sentir partie intégrante du pays. Nous voulons ainsi répondre à l'appel du pape François qui invite chaque famille, chaque paroisse, chaque institution à se demander ce qu'elle peut faire au service des migrants.
À la recherche du sens de la vie
Dans ma famille, nous n'étions pas très pratiquants, mais je participais aux scouts de ma paroisse et, chaque dimanche, nous allions à la messe. Au fil des années, je me suis rendu compte que je devais donner plus de contenu à ma vie. J'ai alors lu Saint Augustin et j'ai compris que la religion était plus que de la philosophie.
A la fin du lycée, j'ai débuté au Chili des études de philosophie qui m’ont conduit une année en France. J'ai alors commencé à parler avec un prêtre dominicain qui m'a guidé dans ma recherche pour donner plus de sens à ma vie. De retour au Chili, j'ai commencé le catéchisme pour recevoir les sacrements.
C'est à cette époque que j'ai rencontré une association catholique travaillant dans les quartiers marginalisés de différents pays et que j'ai décidé de partir en mission avec eux en France.
"Une terre sera féconde, un peuple portera des fruits, et ne pourra engendrer demain que dans la mesure où il génère des relations d'appartenance entre ses membres, qu'il crée des liens d'intégration entre les générations et les différentes communautés qui le composent". Pape François, Fratelli Tutti
Chaque jour prend une autre dimension si l'on met Dieu au centre
Un ami rencontré à la Sorbonne m'a invité à une conférence à Garnelles, un centre de l’Opus Dei où se retrouvent des étudiants et des jeunes professionnels. Les rencontres que j’y ai faites m’ont alors permis de prendre conscience que les choses difficiles de la vie quotidienne prennent une autre dimension si l'on met Dieu au centre ; la prière, le chapelet et la messe ont profondément modifié ma façon de vivre chaque journée.
J’ai également commencé à voir le travail d'un autre œil. Pas seulement comme un moyen de gagner un salaire, mais bien de donner un sens à sa vie lorsqu'on travaille pour l'amour de Dieu. Pour moi, cela a été un luxe d'expérimenter ce qu'est une vie spirituelle.
Voilà donc maintenant 3 ans que je suis coopérateur de l'Opus Dei et que je participe à des cours de formation, des conférences et des exposés donnés par un prêtre du centre.
Ce sentiment d'appartenance et cette vie de famille à Garnelles ont constitué une aide précieuse contre la solitude pendant la pandémie.
Tout le monde a besoin d'être utile, de partager ses connaissances, d'aider. Et si, en tant qu'étranger, j'apprécie autant ce service aux immigrés, c’est sans doute car je suis aussi l'un d'entre eux".