"Un été différent" : une semaine de vacances avec 60 enfants portugais

Une dizaine de jeunes filles de Belgique se sont occupées pendant une semaine d'enfants portugais qui n'ont pas les moyens de partir en vacances, du 14 au 20 juillet. L'activité était organisée par le Centre culturel Fontenelle, de Bruxelles, en collaboration avec la résidence Alamos, de Lisbonne.

Francesca, vous faisiez partie des organisateurs. Pourquoi cette initiative?

Ici en Belgique nous avons la chance de jouir d’un niveau de vie élevé, on doit apprendre à partager. Dans le programme d'été du Centre Fontenelle, comme pendant le reste de l’année, nous tâchons de prévoir des activités qui aident à penser aux autres. Dans les centres de l’Opus Dei, cette préoccupation est une dimension constante de la formation des jeunes, héritée de saint Josémaria. Une amie portugaise nous a parlé de l’initiative "Un été différent" et nous nous sommes enthousiasmées.

"Un été différent", qu'est-ce que ça veut dire?

Il s'agit d'une semaine de jeux et d'animations organisée depuis plusieurs années pour des enfants qui ne peuvent pas partir en vacances. Cela se déroule à Bajouca, gros village proche de Leiria, avec l'aide d'étudiantes portugaises. Maintenant que la tradition est établie, les enfants l'attendent chaque année avec impatience.

Nous étions une dizaine à partir depuis Bruxelles, bien qu’étant de cinq nationalités différentes - à l'image de la capitale de la Belgique ! Nous prenions en charge les ateliers pratiques : cuisine, bricolage, danse, nous leur avons aussi appris un peu de français en jouant. Les activités pour lesquelles il fallait connaître la langue, c'étaient les étudiantes portugaises qui s'en chargeaient : le théâtre, de courtes causeries de formation.

Vous avez aussi eu des contacts avec les parents?

Oui, dès le début, et tous les jours dans la rue, ils nous abordaient pour nous dire merci. Ils étaient tous là au festival du dernier soir, « sur leur trente et un », pour voir le résultat des ateliers : la danse, le théâtre… il y a même eu des chansons françaises, et deux fables de La Fontaine, déclamées par de petites Portugaises, élèves du cours de français !

La cheville ouvrière, c'était Maria, la marchande de poisson. D'abord, c'est elle qui a annoncé la semaine aux parents : avec son métier, elle met à profit le fait de connaître tout le monde. Le premier jour, au lieu des trente enfants que nous attendions, nous en avons vu arriver… soixante ! C'est elle qui nous a cherché un logement, dans l'école maternelle du village, qui est aussi devenue notre quartier général. Tous les jours elle passait voir si nous avions besoin de quelque chose. Un soir, elle nous a toutes invitées à souper. Elle se lève à quatre heures du matin pour aller acheter le poisson au port, puis elle travaille toute la journée dans la poissonnerie. Et elle s'occupe encore de mille choses, comme la catéchèse de la confirmation à la paroisse. Son mari, menuisier, est très pris lui aussi. Ils se sont coupés en quatre pour nous, nous ont préparé un grand plat de poisson, nous ont parlé avec grande confiance de leur famille…

Vous pensez que vous avez pu aider les enfants?

En tout cas, c'était l'impression qu'ils donnaient ! Ils étaient toujours contents, un rien leur suffisait : une des petites m'a demandé un jour si elle pouvait ramasser et emporter chez elle quelques minuscules perles tombées par terre après le bricolage.

Mais celles qui ont surtout été aidées, ce sont les étudiantes venues de Bruxelles. Elles n'en revenaient pas de voir la reconnaissance des enfants et la chaleur des familles, nous étions pour eux comme les invitées d'honneur de l'année ! Le dimanche, à la messe, un petit de six ans a traversé toute l'église pour venir embrasser chacune de nous au moment de donner la paix, on aurait dit que nous étions pour eux comme un cadeau.

Les monitrices étaient heureuses de rendre les enfants aussi contents. Elles ont aussi été très frappées de la simplicité avec laquelle ils priaient : nous étions tout près du sanctuaire de Fatima. D'ailleurs, nous sommes allées y passer quelques heures, et cela a formé un des sommets de notre séjour.