Santé et Famille, Venezuela

Dispensaire avec des programmes de services à la personne dans l’éducation, la santé et la formation professionnelle

Comment se fait-il qu’alors qu’il ne s’agit que d’un dispensaire les gens en repartent avec le sourire, avec un « plus de vie » ? Cette question fut posée à Marta par une dame qui avait visité les centres de « Santé et Famille » Au Venezuela . Et Marta lui répondit : « Il y a un univers de la souffrance dans lequel nous sommes plongés et ceux qui travaillent ici le connaissent bien. Si la souffrance est bien assimilée, elle est source de joie. »

« Santé et Famille » a trois centres de soins ambulatoires à Baruta, à Catia la Mar et à Plaza Morelos. La médecine préventive et sociale et la formation du noyau familial sont leurs priorités.

Pour comprendre comment « Santé et Famille » a vu le jour il faut penser à 1975, lors du séjour que fit saint Josémaria au Venezuela. « Il a parlé à plusieurs reprises de l’intérêt qu’il portait à ce que dans notre travail apostolique nous ne laissions pas de côté les « ranchitos », ces endroits où se trouvent les personnes qui arrivent à la capitale pour chercher du travail dans l’idée d’accéder à de meilleures conditions de vie » confirme le docteur Juan Carlos Otero.

C’est en 1981 que le synode sur la famille convoqué par Jean-Paul II encourage Maria Térésa, Elisa et d’autres professionnels de Caracas à donner un nouvel élan au Centre d’éducation et d’assistance CEA, premier « embryon » de « Santé et Famille ». C’est dans ce souci qu’ils ont élargi leur travail à la prestation d’une vaste gamme de services d’éducation et de médecine et qu’ils ont organisé des cours de préparation professionnelle et de formation humaine et chrétienne. C’est ainsi qu’est né INCAINFA, l’Institut de Préparation intégrale pour la Famille.

Nélida fut prise en charge, dès son plus jeune âge, par « Santé et Famille ». Aujourd’hui elle y vient avec ces enfants non seulement à cause de la qualité des soins médicaux qu’ils y reçoivent, mais avoue-t- elle parce qu’ « on m’a rendu la santé, et non pas seulement physique : j’ai déjà fait baptiser ma deuxième fille. Incainfa fait un grand bien ! C’est pourquoi j’y suis attachée pour ma famille et j’en parle à toutes mes connaissances. »

Le docteur Térésa Gomez, gynécologue-obstétricienne, dit qu’afin de dissuader certaines femmes enceintes qui y viennent dans l’idée de se faire avorter, ils se sont procuré un matériel d’échosonographie en trois dimensions qui permet de voir très nettement l’être humain en gestation. Leur dire que, dans ce centre, l’avortement était inconcevable n’était pas suffisant. Grâce à cet appareil, de nombreuses femmes ont décidé de mener leur grossesse à terme.

Le docteur George Simon, chirurgien, pense qu’il est très important de rendre agréable au patient son passage dans les différents services de chaque centre. On doit y voir, là aussi, que la dignité de la personne humaine est respectée. « Nous ne demandons aux patients que des sommes à leur portée, afin qu’ils apprécient notre travail et qu’ils apprennent à prévoir, dans leur budget, le poste santé-familiale. Avec ce règlement symbolique nous touchons un vaste éventail de personnes de toutes les conditions sociales. » George est protestant, il travaille au Centre d’Éducation pour la Famille et le Travail (CEFT). Il nous confie qu’il s’approprie personnellement les valeurs et les principes du centre qui l’aident à exercer sa profession avec plus de responsabilité.

Natividad, infirmière à « Santé et Famille », parle de l’ambiance accueillante, digne et agréable, de la propreté de ces centres tout comme des soins apportés à chaque patient : ils ne doivent pas trouver de barrières mais se sentir bien accueillis dès le départ.

Les séances d’orientation familiale, consacrées à l’étude de cas, sont pour de nombreuses familles l’occasion de découvrir comment aider leurs enfants et améliorer le climat de leurs foyers.

Le service de psychopédagogie affiche toujours complet et tandis que l’on s’occupe des enfants, l’on oriente aussi les parents. « Depuis quatre mois, on n’entend plus de cris chez moi, dit Yelitza. Ma vie a changé, je pensais que pour que mes enfants m’obéissent, je devais lever le ton, les menacer. J’ai réalisé ici que l’on exerce l’autorité par l’exemple et la constance. Je m’y emploie, c’est dur mais valorisant. »

En décembre 1999, le Venezuela a connu l’une des pires tragédies de son histoire. De fortes pluies dans tout le pays mais surtout dans l’état de Vargas, ont fait beaucoup de morts et beaucoup de gens ont tout perdu.

Un laboratoire de produits médicaux cherchait une institution qui prenne en charge un projet à long terme pour secourir toutes ces familles qui avaient tout perdu. Il fallait les aider à retrouver la confiance et la joie.

C’est grâce à l’aide de ce laboratoire que « Santé et Famille » mit en route une cellule psychologique pour le syndrome post-traumatique qui permettait l’accès à un traitement psychiatrique et à l’administration de médicaments non dépendants. Le nombre de patients qui fréquentait le centre de Catia la Mar était chaque jour plus élevé : « On fit alors du beau travail, assure le docteur Otero, car plus du tiers de la population avait été touché. Ce projet est en route depuis plusieurs années. Le volume des patients est désormais en baisse, ce qui nous permet de nous investir dans d’autres besoins médicaux de la zone. »

La direction du dispensaire considère que les gens qui y travaillent sont leur souci premier : ce sont eux qui font que tout marche avec leur travail et leur engagement social.

D’autres informations : www.saludyfamilia.org.ve