Réflexions économiques et éthiques sur la crise

Le mardi 10 mars, au Centre Culturel Groenendael, Paul Goldschmidt, Directeur émérite à la Commission européenne, Membre du Conseil consultatif de l’Institut Thomas More et de la Ligue européenne de coopération économique a développé une série de réflexions sur la crise financière actuelle. La conférence, à laquelle assistaient une cinquantaine de personnes, a été suivie par un débat.

L’orateur a mis en évidence que la crise actuelle est constituée par un ensemble de crises superposées : financière, économique et morale. De ces crises nous sommes tous coupables, mais néanmoins responsables à des degrés divers.

En effet, l’ensemble de la société a profité de la période des vaches grasses et recherché les plus hauts rendements financiers sans tenir compte des aspects moraux qui y étaient liés. Aussi, les intermédiaires financiers ont-ils élaboré des produits dont l’extrême complexité a occulté une bonne part des risques qu’ils comportaient. 

En envisageant les possibles chemins qui mèneront à la sortie de ces crises, l’orateur a expliqué que toutes les solutions devront passer par la solidarité : les crises étant mondiales, nous n’avons pas à disposition des solutions régionales ou nationales à rechercher dans le protectionnisme ou autre forme d’isolationnisme. Pour illustrer cette approche, il suffit de s’imaginer ce que serait actuellement la situation de la Belgique s’il n’y avait pas l’euro à la place du franc belge.

Puisque les financiers n’ont pas eu le sens des responsabilités, il faut maintenant créer des organismes de contrôle, c’est-à-dire des régulateurs à niveau européen et mondial qui supervisent la solvabilité des banques, la crédibilité des institutions qui assurent les risques des banques, la loyauté des sociétés qui certifient les bilans des institutions financières.