Les paroissiens de Mc Lean hébergent un groupe de jeunes catholiques français

Des familles de la paroisse St John de McLean ont hébergé 10 garçons français, âgés de 15 à 18 ans, ainsi que leurs responsables pendant trois semaines en juillet dernier.

Des familles de la paroisse St John de McLean ont hébergé 10 garçons français, âgés de 15 à 18 ans, ainsi que leurs responsables pendant trois semaines en juillet dernier. Le groupe de garçons, connu sous le nom de Club Fennecs, était patronné par l’Opus Dei, et s’adresse à des lycéens français. Le groupe était dirigé par Arnaud Gency, Henry Frémont et l’abbé Henri du Vignaux. Leur objectif était le progrès spirituel, un service en communauté, et une meilleure compréhension de la vie américaine.

La demande d’hébergement pour 10 garçons est parvenu en janvier dernier au père Edward Hathaway, le curé de la paroisse St John. Le père Hathaway a placé une annonce dans le bulletin paroissial. Il a l’habitude de solliciter ses paroissiens à la sortie de l’église le dimanche pour héberger des gens de passage.

Les garçons ont été accueillis le jour de leur arrivée, le 8 juillet, par une « cérémonie de bienvenue », qui comprenait dîner, jeux dans la piscine et tennis. La réception a permis aux familles et aux garçons de faire connaissance, et Arnaud Gency et le père Hathaway en ont profité pour régler les derniers détails et revoir le programme qu’ils avaient prévu.

Huit familles ont hébergé les 10 garçons. Les directeurs du groupe ont également été reçus dans une famille, et l’abbé du Vignaux a pu loger au presbytère ; il a souvent célébré la messe de la paroisse et a participé aux neuvaines du mercredi.

Gency avait prévu un programme quotidien serré, prévoyant pour chaque jour diverses activités. La journée commençait par la messe, facultative (mais qui a été bien suivie, malgré l’aspect « facultatif »), suivie par une méditation dirigée par l’abbé du Vignaux, et des cours d’anglais et de « civilisation », dirigés par un paroissien de St John. Celui-ci a proposé aux garçons son expérience de professeur , et il leur a donné quelques devoirs à faire (exposés sur différents États, exercices d’anglais…).

La remise des diplomes

Les après-midis étaient consacrés à la découverte de la ville. Ils ont assisté à un spectacle au Kennedy Center, ils se sont rendus au Smithsonian, au musée de l’Air et de l’Espace, au Mont Vernon, à la basilique du sanctuaire national de notre Dame de l’Immaculée Conception, ainsi qu’à l’université de Georgetown. Il y avait également de la place pour le sport. Avec les Jeunes du patronage de St John, ils ont passé une journée au King’s Dominion, et ils sont partis un week-end complet pour camper et faire du tubing à Harper’s Ferry, en Virginie.

Gency, Frémont et l’abbé du Vignaux ont organisé un voyage à New York. Et lorsque l’argent a commencé à devenir un problème, ils ont trouvé à se loger chez les sœurs de la charité à Long Island, pour la nuit du samedi à dimanche. Les garçons ont vraiment aimé leur escapade à New York. Ils ont fait de nombreux commentaires sur la générosité des sœurs qui les ont accueillis dans leur couvent. Ils ont pu non seulement assister à la Messe quotidienne, mais ils ont bénéficié « d’énormes petits-déjeuners », à base d’œufs et de saucisses.

La prière était une partie importante dans le programme des garçons. Après la messe quotidienne, qui était un fondement très fort, commun aux modes de vies américaine et française, il y avait d’autres occasions dans lesquelles les familles étaient impliquées. La statue de la Vierge Pèlerine a suscité la récitation d’un chapelet le soir. Le « Crucifix pour les vocations » était au centre de la prière familiale du soir. Plusieurs familles ont participé à une neuvaine à Notre Dame du Mont Carmel. Les garçons ont même trouvé du temps pour rendre quelques services à la communauté : préparation et distribution de sandwichs au beurre de cacahuète dans un centre pour sans-abris, ou travaux de jardinage pour les personnes âgées de Lewisnsville Center.

Comme pour tout voyageur international, la vie dans les familles d’accueil fut l’occasion de nombreuses expériences nouvelles. L’habitude américaine de grignoter, une pratique nouvelle pour des français, a pris rapidement. Ils ont aimé la nourriture américaine, les repas pris sur le pouce, les hamburgers, les « Cheetos » ou les pizzas. Les garçons se sont plongés dans le mode de vie américain, lorsqu’ils allaient aux fêtes familiales, voir un film ou un match de basket-ball, ou encore lorsqu’ils allaient à la piscine. Ils étaient incorporés aux familles lorsqu’elles allaient rendre visite aux grands parents, à la crèche ou chez des amis. Certains sont allés à la plage ou au bord d’un lac.

Il était clair que la vie familiale était importante pour les jeunes français, et le fait de partager leur temps avec les grands parents était pour eux quelque chose de naturel, malgré la barrière de la langue. Et puisque l’on parle du langage, les garçons sont passés dans leur pratique de l’anglais d’un niveau faible pour certains à un anglais presque courant ; mais au fur et à mesure que le temps passait, il était clair que ni l’anglais, ni la politique n’avaient d’importance. Ce qui était vraiment unique dans ce groupe, c’était le développement de la foi.

Lorsque l’on s’interroge sur les progrès spirituels obtenus au cours du séjour, tous les garçons faisaient des commentaires sur le nombre élevé de personnes qui allaient à la messe tous les jours ; ils étaient également surpris de voir comment les églises étaient remplies le dimanche. Certains commentaient « comment il est facile d’aller à la messe ici » et « comment les gens sont pieux ». Ceux qui ont pu venir à la neuvaine étaient frappés par sa beauté. Les garçons ont voulu également rapporter à la maison « l’American way of life », ainsi que « la gentillesse des Américains ».

Qu’en est-il des familles d’accueil ? Toutes étaient tristes de voir l’expérience se terminer. Il y eut un dîner d’adieu, et beaucoup commentaient que toute la famille avait vraiment entouré le garçon qu’elle recevait. Les familles d’accueil ont fait des compliments sur la bonne éducation des garçons, ainsi que sur leur esprit de service pour les choses de la maison. Certains ont dit qu’ils avaient apprécié la possibilité d’avoir des discutions politiques, alors que d’autres les ont évitées. Ils ont tous appris à découvrir une culture différente, et de ce fait ils en ont profité pour redécouvrir la leur. Les garçons ont fait apprécier à leurs hôtes la culture française, ainsi que l’acceptation des différences chez les autres et la possibilité de se faire de nouveaux amis dans un pays étranger. Toutes les familles d’accueil ont remarqué comment chaque garçon « était devenu un membre de plus dans la famille ».

Il y avait des larmes au dîner d’adieu. Le dernier jour, les familles et les garçons étaient tellement à l’aise qu’ils ne se disaient pas vraiment « Adieu », mais plutôt « à bientôt ». Un garçon a déclaré à Arnaud Gency dans l’avion : « Une partie de mon cœur reste à McLean ». Les familles d’accueil confirment toutes qu’une partie de leur cœur restera toujours en France.

Arlington Catholic Herald, 4 sept 2003