Poussé par une louable émulation, le patriarche de Lisbonne voulut imiter ses confrères d’outre-Atlantique. Après l'institution de la fête du Christ Roi (Pie XI, 1925), l’épiscopat brésilien avait commandé au français Paul Landowski une statue du Rédempteur, pour être érigée à Rio de Janeiro (1931).
en 1940, les évêques s'engagèrent à remercier le Christ si le Portugal était épargné de la conflagration
Le cardinal lusitain proposa pour son pays un exploit comparable. L'épiscopat l’appuya à l'unanimité et le peuple se mobilisa pour le financement. La guerre mondiale ajouta un motif supplémentaire : en 1940, les évêques s'engagèrent à remercier le Christ si le pays était épargné de la conflagration ; le gouvernement en effet se déclarerait non belligérant.
Pendant dix ans, le sanctuaire, en honneur du Roi de la paix, fut bâti et ensuite inauguré en 1959, le jour de la Pentecôte, en présence de plusieurs centaines de milliers de fidèles, ainsi que des autorités civiles ; la radio transmit un message du pape. Pour le cinquantenaire du sanctuaire, présidé par le légat papal, Notre Dame de Fatima et les reliques de sainte Marguerite-Marie furent vénérées. Une galerie honore les martyrs du 20e siècle. Les évêques signèrent un jumelage entre les sanctuaires brésilien et portugais.
Les bras ouverts, le Cœur rayonnant, la figure du Roi de sainteté apaise et attire. Las bras étendus sont signe d’accueil amical et, en même temps, souvenir du don de sa vie ; la tunique sacerdotale évoque le sacrifice extrême ; le visage inspire cordialité et assurance ; le Cœur ardent est son langage irrésistible.
le regard tourné vers les siens qui s’affairent dans ce monde. Il ne saurait perdre de vue son troupeau, y compris les brebis égarées, qui lui appartiennent aussi.
Haut perché sur le piédestal et la colline, il a toutefois les pieds sur terre, le regard tourné vers les siens qui s’affairent dans ce monde. Il ne saurait perdre de vue son troupeau, y compris les brebis égarées, qui lui appartiennent aussi. Notre Roi règne et gouverne avec souplesse et fermeté.
Auprès du Christ, le chrétien trouve son repos (Matthieu 11, 29). Jésus s'est proclamé « Seigneur du sabbat » (Marc 2, 28), le jour du repos en Dieu, du temps consacré à l’honorer par un culte sincère, en esprit et en vérité. De fait, il est aussi Maître de l'histoire, des temps, de tous les jours. Le royaume divin ne connaît pas de parenthèse ni des jours chômés. Toute notre activité lui appartient. « Le Christ doit avant tout régner en notre âme. Pour qu’Il règne en moi, j’ai besoin de sa grâce en abondance. C’est le seul moyen pour que tout, le moindre battement de cœur, le moindre souffle, le moindre regard, le mot le plus anodin, la sensation la plus élémentaire se transforment en un hosanna à mon Christ Roi » (Saint Josémaria, Saint Rosaire. Mystères lumineux, 3).
Le royaume du Messie, déjà entrevu dans l’Ancienne Alliance, commença par l’humilité de l’Incarnation et sera consommé dans la majesté de sa deuxième venue. « Son règne n’aura pas de fin » (I Concile de Constantinople, Symbole de foi) ; le chrétien ressent la fierté d’avoir été élu, sans mérite de sa part, pour faire partie de ce règne et pour être appelé à en être un membre conscient et actif.
Sur les quatre points cardinaux, des statues monumentales ont été érigés en l’honneur du Christ Roi
Les cieux chantent la gloire de l’Agneau Pasteur (Apocalypse 7, 17), du lion invincible de Juda (idem 5, 5). L’Église terrestre leur emboîte le pas. Sur les quatre points cardinaux, des statues monumentales ont été érigés en l’honneur du Christ Roi, comme à Vüng Tàu (Vietnam, 1993) ; plusieurs dizaines de cathédrales, de Reykjavik jusqu’au Fujian chinois, lui sont dédiées ; des prières ardentes, des formules de consécration, des litanies, ont été composées en son honneur. La pierre, la parole et le chant se donnent rendez-vous pour exprimer la gloire impérissable du Roi.
La musique sacrée acclame le « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Apocalypse 19, 17), comme dans l’ostinato imposant de l’Alléluia (G. F. Haendel, Le Messie, partie 2) et, de façon équivalente, dans l’ouverture énergique de la Passion selon Saint Jean de J. S. Bach ou dans le Dies irae, qui réclame la miséricorde. « Les enfants de Sion danseront de joie devant leur roi » (Psaume 149, 2). La Cité Sainte est figure de Notre Dame, la Mère sainte de celui qui est plus grand que David et Salomon (Matthieu 22, 45 ; 12, 42). Les enfants de Sion apprennent de leur mère à se réjouir d’un si bon Chef.