Murcie, 11 juin
Si la lumière de printemps à Murcie est particulière, la visite du prélat, dimanche, lui a donné encore plus de couleurs et de nuances. La joie typique des grandes réunions de famille régnait dans le Casón de la Vega – lieu de réunions -.
Le prélat a été accueilli pour la première réunion dans une salle comble et sous les applaudissements. Inma et Javier ont souhaité la bienvenue à Don Fernando au nom de toutes les personnes présentes. Après leur mot d’accueil, Rafa chante le « Bolero a Murcia », une chanson qui parle du jardin, de Murcia et de la Sainte Vierge de la Fuensanta. Si déjà la terre de Murcie ressemble à un Eden - comme le chantent les paroles – cette journée est une fête comme jamais.
Album de photos (Flickr)
Juan Carlos, originaire de Carthagène, raconte que dans sa famille, on utilise souvent l'expression "Comme on est bien !" pour remercier le Bon Dieu et pour exprimer l'abandon confiant. Mais il y a deux ans, on a diagnostiqué un cancer chez sa femme et une leucémie chez son fils Javier, âgé de 7 ans. Lorsqu'on a dit à Javier ce qu'il aurait à endurer, il a décidé de tout offrir pour les prêtres. Aujourd'hui, rétabli, il embrasse le prélat avec beaucoup d'affection.
Pilar et Carlos sont surnuméraires, originaires d'Elche, et travaillent comme médecins dans les prisons. Ils ont demandé à Don Fernando comment ils pouvaient, à travers leur profession, redécouvrir et aimer davantage ces personnes dans des situations si difficiles. Le prélat les a encouragés à les considérer non seulement comme des personnes dignes, mais aussi comme des créatures de Dieu, que Dieu aime, et à entretenir avec elles - dans la mesure du possible - une certaine amitié : "Considérez ces personnes comme quelqu'un que le Seigneur aime et qui les aime aussi à travers votre affection. Dans la mesure du possible, faites-leur comprendre qu'ils ne sont pas seuls, que Dieu les aime. Allez-y, c'est un travail difficile, mais c'est profondément humain et profondément chrétien aussi".
Manolo a ensuite demandé comment nous pouvions avoir le même enthousiasme que saint Josémaria pour lancer des projets qui nous dépassent humainement. Don Fernando a rappelé les paroles que le fondateur de l'Opus Dei a répétées très souvent : " Mes enfants, si en 1928, le Seigneur m'avait fait voir l'Œuvre, à l'âge que j'avais, sans moyens, si j'avais dit que je ne pouvais pas, où seriez-vous ? " Le prélat a encouragé les personnes présentes à affronter les difficultés et à demander de l'aide aux autres, car la générosité apporte un grand bonheur, même si elle peut parfois coûter des efforts.
Enfin, après la bénédiction, il a pris congé des participants en les encourageant à être "heureux quoi qu'il arrive parce que Dieu est avec nous".
L'après-midi, à cinq heures et demie, la salle se remplit à nouveau. Pablo et Lola, au nom de tous, ont transmis leur affection au prélat et lui ont souhaité la bienvenue. Ils lui ont dit que toutes les personnes présentes aimeraient le recevoir chez elles comme les Murciens reçoivent un père : avec les portes grandes ouvertes, une bonne table et sans manquer de "paparajotes", une friandise typique de la région.
Pepe est chanteur professionnel depuis de nombreuses années. Il explique au prélat qu'il le fait actuellement de manière altruiste, dans une maison de retraite de Cartagena et à l'unité de soins intensifs de l'hôpital de Santa Lucia. C'est maintenant la voix de Pepe qui commence à chanter un paso doble : "Tres veces guapa" (Trois fois belle), qu'il veut dédier à la Vierge et encourage tout le monde à chanter le refrain.
Vicky et son mari, qui travaillent dans la coutellerie, lui ont apporté un couteau qu'ils ont fabriqué eux-mêmes, car à Albacete, offrir un couteau est un signe d'amitié et d'affection. Également originaire d'Albacete, Miguel, qui possède un atelier automobile, a réalisé un tour de magie amusant devant toutes les personnes présentes. Deux membres de l'association des jeunes d'Albedaya lui ont remis une carte de membre honoraire. Et un groupe de parents l'a invité à rejoindre son équipe de football en lui donnant le maillot du club.
Carmen lui a demandé des conseils pour que la fatigue ne dégénère pas en mauvaise humeur et ne nous fasse maltraiter ceux que nous aimons le plus. Le prélat a encouragé les assistants à se tourner vers le Seigneur pour obtenir de l'aide, après avoir essayer de se reposer suffisamment. "Quand nous sommes inquiets, quand nous sommes fatigués, faire un effort pour sourire et rendre la vie agréable à quelqu'un d'autre peut parfois demander beaucoup d'efforts. Mais c'est un effort que nous pouvons faire par affection pour cette personne et aussi pour offrir cet effort au Seigneur comme un sacrifice".
À l'occasion de la question d'Asun, Don Fernando Ocáriz nous a encouragés à réfléchir à la scène de l'Évangile dans laquelle Jésus-Christ rencontre la Samaritaine. "Le Seigneur lui répond d'une manière qui nous convient à tous. Il lui dit : "Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te demande à boire...". Tout ce que Dieu nous demande, bien qu'apparemment cela semble être un sacrifice, bien qu'humainement parlant cela implique un effort, un renoncement, en réalité c'est un grand don de Dieu". Et il a ajouté que, quelle que soit la vocation, si Dieu la demande, c'est un grand don pour la personne et aussi pour la famille.
Les derniers mots de cette réunion de famille ont été particulièrement émouvants : "C'est une grande joie pour moi d'être à Murcie, même si c'est depuis si peu de temps, et c'est un temps si court que si la vie m'en donne l'occasion, j'essaierai d'y retourner".
Il est rentré à Valence après une journée intense. Les Valenciens ont voulu remercier le prélat pour son séjour, en rappelant les feux d'artifice qui avaient été tirés lors de la catéchèse de saint Josémaria en 1972 dans cette ville. Depuis la terrasse de La Lloma, Don Fernando n'a pas pu voir les mots ¡Viva el Padre ! (Vive le Père !) inscrits dans le ciel, dans une explosion de couleurs et d'odeurs de poudre. Mais cette pluie inattendue a été le symbole de la pluie de grâce, de paix et de joie que le séjour du prélat a laissée à Valence et à Murcie.
Valence, 8-10 juin
Le 8 juin, Valence a accueilli à bras ouverts Mgr Ocáriz, qui venait pour la première fois, en tant que prélat de l'Opus Dei.
Il est arrivé en fin d'après-midi et a séjourné à La Lloma, un centre de retraites spirituelles situé à quelques kilomètres de la ville. Saint Josémaria y a séjourné à plusieurs reprises. Les catéchèses de 1972, les rencontres et les encouragements de saint Josémaria sont restés gravés dans les mémoires.
Pendant qu’il résidait à Valence, le prélat a reçu de chaleureux messages d'affection de toutes les localités qui composent la délégation de l'Opus Dei d'Aragon et de Levante : de Huesca à Carthagène, en passant par Saragosse, Teruel, Valence, Castellón, Alicante, les Baléares, Albacete et Murcie. Il a pu saluer différents groupes de familles, des jeunes et des personnes âgées, des prêtres, etc. lors de réunions familiales ou de petites rencontres.
Le prélat de l'Opus Dei a voulu que la première visite de son séjour à Valence soit pour saluer l'archevêque métropolitain récemment nommé, Mgr Enrique Benavent.
Tout de suite après, comme saint Josémaria l'avait fait la première fois qu'il s'était rendu à Valence en 1936, il est allé prier Notre-Dame de « los Desamparados » (des « désemparés »), patronne de Valence, pour mettre le travail qu'il va réaliser ces jours-ci sous sa protection. Il était accompagné du recteur de la basilique, qui a organisé la visite pour que Mgr Ocáriz puisse embrasser l'image et la vénérer dans sa chapelle. Il a prié devant la "Mare de Déu" (Mère de Dieu), particulièrement honorée en ces jours où l'on célébrait le centenaire de son couronnement et la fin d'une année jubilaire mariale. Il a eu plusieurs réunions avec des jeunes qui viennent recevoir une formation chrétienne dans les centres de l'Œuvre. Dans toutes ces rencontres, il a parlé de la nécessité de mettre en pratique tout ce qu'ils apprennent, pour pouvoir le transmettre à d'autres. IL a répondu aux différentes questions en insistant sur l’importance d'une rencontre personnelle avec le Christ, d'une prière personnelle : "Ce n'est qu'à partir de la sécurité de la foi que nous pouvons aider les autres et aussi affronter nos propres difficultés. La prière est une très grande force. Saint Josémaria disait avec conviction que, dans l'Œuvre, la seule arme dont nous disposons est la prière.
De plus, lors d'une pause après le dîner, il s'est entretenu avec des professionnels de l'université qui lui ont raconté des anecdotes sur leur travail dans une ambiance agréable et détendue.
Le samedi fut une grande journée : entre autres rencontres, le prélat a eu deux réunions avec des familles d'Aragon, de Castellón, de Valence et des îles Baléares.
Comme en d’autres occasions, le prélat a demandé des prières pour le pape François, pour son rétablissement et pour toutes les préoccupations de l'Église. Il a parlé de la prochaine fête du Corps et du Sang du Christ comme d’une occasion de réfléchir au don de soi de Dieu pour nous :
"C'est une grande joie pour moi d'être ici avec vous. Et la première chose qui me vient à l'esprit, c'est que demain c'est la grande fête du Corpus Christi. Et naturellement, comme nous l'a enseigné saint Josémaria, l'Eucharistie est, doit être, le centre, la racine de notre vie spirituelle, de notre vie. Elle est nécessairement la racine car c'est de là que vient toute la force de Dieu pour nous, qui permet à notre prière d'être efficace. C'est un mystère d'amour, comme aimait à le dire saint Josémaria, de foi et d'amour, parce que c'est l'amour de Dieu pour nous. Et c'est un mystère de foi pour nous, parce que nous devons avoir une grande foi. Croire fermement en ce grand chemin de l'amour de Dieu qu'est l'Eucharistie. Elle est la racine, mais elle doit aussi être le centre. Et cela dépend davantage de nous, que nous fassions vraiment l'effort de centrer notre vie spirituelle autour de l'Eucharistie, autour de la puissance du sacrifice du Christ.
Les participants ont accueilli le prélat très chaleureusement et, malgré le grand nombre de personnes réunies, ils lui ont confié leurs préoccupations dans une atmosphère familiale. Ils ont abordé des sujets tels que l'apostolat malgré les difficultés de l'environnement, la douleur de la souffrance de la mort d'un enfant, le désir de bien vivre la vocation à laquelle chacun a été appelé, l'intensité d'un travail qui rend difficile l'accomplissement de nos obligations familiales, l'implication des parents dans l'éducation de leurs enfants...
Dans plusieurs de ces interventions, Don Fernando a profité de l'occasion pour rappeler la nécessité de faire confiance à Dieu qui nous aime tant, de voir la souffrance en regardant la croix du Christ, d'accepter avec une totale liberté ce don extrême.
Il a rappelé à Elena et Nacho, un jeune couple qui va bientôt se marier et qui craint un peu ce changement de vie, les paroles de saint Josémaria : " Celui qui a peur ne sait pas aimer " (Forge, 260), les encourageant à dépasser leur peur par davantage d'amour.
Estrella, qui travaille dans un tribunal pour les violences faites aux femmes, lui a parlé de la douleur et de la souffrance qu'elle voit tous les jours et lui a demandé comment accompagner chaque personne qui souffre. Le prélat lui a répondu que "Dieu n'est pas indifférent au mal et que, par conséquent, face au mal que nous voyons dans le monde, nous devons prier pour les gens et ne pas nous y habituer". Il l'a également encouragée à les aider, en dehors de l'aspect strictement professionnel, dans la mesure où sa position le lui permet.
L'amitié a une valeur en soi, et quand elle est vraie, c'est déjà un apostolat", a-t-il dit à un moment donné.
Les coopérateurs de l'Œuvre se sont sentis particulièrement interpellés par la question de Jorge, qui collabore aux apostolats de l'Œuvre depuis 30 ans. Don Fernando leur a rappelé la nécessité d'un tel soutien et la joie d'un tel sacrifice.
Amparo a demandé comment apprendre à pardonner. Le prélat a répondu en se référant à des paroles de saint Josémaria qui disait que la chose la plus divine dans notre vie est de pardonner à ceux qui nous ont fait du mal. Comment pouvons-nous pardonner lorsque nous nous sentons offensés ou blessés par quelqu'un ? En aimant. Et comment pouvons-nous aimer les gens ? À partir du Cœur de Jésus-Christ, en considérant les autres comme des personnes pour lesquelles le Christ a donné sa vie. Et puis aussi en demandant pardon. Demander pardon, c'est formidable, et cela apporte aussi de la joie. Cela n'humilie pas, au contraire, cela donne de la joie.
Entre deux événements, le prélat a pu saluer quelques familles, écouter et partager leurs joies et leurs peines. Dimanche, il se rendra à Murcie pour retrouver ses fils et filles de cette ville, mais aussi d'Albacete, d'Alicante, d'Elche et de Carthagène.