Assumpta est Maria in coelum : gaudent angeli ! — Dieu a transporté Marie au ciel — corps et âme : et les Anges se réjouissent !
Ainsi chante l'Église. — Et c'est ainsi, avec cette même explosion de joie, que nous commençons notre contemplation de cette dizaine du Saint Rosaire :
La Mère de Dieu s'est endormie. — Les douze Apôtres se tiennent autour de son lit. — Matthias à la place de Judas.
Et nous, par une grâce que tous respectent, nous sommes aussi à ses côtés.
Mais Jésus désire avoir sa Mère corps et âme, dans la gloire. — Et la Cour céleste déploie toute sa splendeur pour accueillir Notre-Dame. — Toi et moi — qui ne sommes, après tout, que des enfants — nous prenons la traîne du magnifique manteau bleu de Marie et ainsi nous pouvons contempler cette scène merveilleuse.
La très Sainte-Trinité reçoit et comble d'honneurs la Fille, la Mère et l'Épouse de Dieu... — Et la majesté de Notre-Dame est si grande que les Anges s'interrogent : Qui est-ce donc ?
(Saint Rosaire, 14)
—Assumpta est Maria in coelum, gaudent angeli. La joie règne parmi les anges et les hommes parce que Marie a été élevée au ciel, corps et âme, par Dieu. Pourquoi ressentons-nous aujourd'hui cette joie profonde qui fait que notre cœur semble vouloir bondir de la poitrine, et que notre âme s'inonde de paix ? C'est que nous célébrons la glorification de notre Mère et qu'il est naturel que nous, ses enfants, nous nous réjouissions spécialement de voir de quelle façon la Très Sainte Trinité l'honore.
Le Christ, son très saint Fils et notre frère, nous l'a donnée pour Mère au Calvaire, en disant à saint Jean : voici ta Mère. Et nous l'avons reçue, avec le disciple bien-aimé, en cette heure d'immense affliction. Sainte Marie nous a recueillis dans la douleur, alors que s'accomplissait l'ancienne prophétie : et un glaive te transpercera l'âme... Nous sommes tous ses enfants ; elle est la Mère de l'humanité entière. Et maintenant l'humanité commémore son ineffable Assomption : Marie, fille de Dieu le Père, mère de Dieu le Fils, épouse de Dieu le Saint-Esprit, monte au ciel. Au-dessus d'elle, il n'y a que Dieu, et Lui seul.
(Quand le Christ passe, 171)
La fête de l'Assomption de Notre Dame nous fait toucher du doigt cette joyeuse espérance. Nous sommes encore pèlerins, mais Notre Mère nous a précédés et nous montre déjà la fin du chemin : elle nous répète qu'il est possible d'y parvenir et que, si nous sommes fidèles, nous y parviendrons. Car la Très Sainte Vierge n'est pas seulement un exemple pour nous, elle est aussi le secours des chrétiens. Et devant notre requête — Monstra te esse Matrem — elle ne sait ni ne veut refuser à ses enfants les soins de sa maternelle sollicitude.
(Quand le Christ passe, 177, 5)
Alors que s'est produite la débandade apostolique et que le peuple enragé crie à tue-tête sa haine de Jésus-Christ, Sainte Marie suit de près son Fils à travers les rues de Jérusalem. La clameur de la foule ne la fait pas reculer, et elle ne cesse d'accompagner le Rédempteur tandis que tous ceux du cortège, dans l'anonymat, montrent une lâche hardiesse pour maltraiter le Christ.
Invoque-la avec force : « Virgo fidelis ! » — Vierge fidèle ! et supplie-la pour que nous, qui nous disons amis de Dieu, nous le soyons en vérité et à toute heure.
(Sillon, 51)