Je suis de la génération JPII !

Philippe s’est rendu récemment à la cérémonie de canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II, à Rome. Voici son témoignage.

Je suis de la génération JPII. C’est sous son pontificat que je me suis « converti » à 26 ans.

Jean-Paul II a toujours été pour moi un exemple d’accomplissement total : sportif, artiste, poète, mystique, amoureux de Marie, viril et sensible, … Un charisme qui m’a touché tellement : un « N’ayez pas peur !», en complet décalage avec le complexe des chrétiens d’Europe occidentale d’alors.

En 1991, j’ai participé aux JMJ en Pologne au lendemain de la chute du mur. C’était un voyage organisé par le club Narval, de Bruxelles, dont l’orientation chrétienne est confiée à l’Opus Dei. Jeune converti, je découvrais l’Église universelle : sa vitalité, sa fraternité, son universalité, sa jeunesse et le plus frappant : sa diversité dans l’unité. Quels souvenirs !

23 ans après, me voici donc parti tout naturellement à la journée des « 4 papes ». Le but était simple : faire un effort pour montrer ma gratitude à « mon » pape (JPII) qui n’avait pas été économe de sa santé pour partir à la recherche des jeunes.

Olivier m’accompagne. Il termine ses études, et se dit, lui, de la génération Benoît XVI, « son » Pape » ! Nous partons avec David , un ami d’Olivier, qui commence ses études. David, quant à lui, est de la génération « François » : un vent de transparence pour le gouvernement de l’Église !

Chaque génération a donc « son » pape. Jean XXIII, le bon pape, est ainsi dans la mémoire et le cœur des personnes plus âgées.

Mes deux jeunes amis avaient décidés qu’ils seraient à la place saint-Pierre lors du jour J. Mais il y a seulement 50.000 places disponibles pour 1.000.000 de pèlerins ! Ils décident donc de ne pas dormir et d’aller samedi soir attendre aux pieds des barrières dressées au bas de la via della Conciliazione. Nous étions en compagnie de jeunes collégiennes de Santander. Rencontre et échange d’un moment, qui connaît la portée des mots ? David récite avec nous son premier chapelet. Il se heurte à chaque « je vous salue Marie » qu’il finit par apprendre.

Ensuite ce fut comme un chemin de croix (light) ; 8 heures sans s’asseoir, avançant mètre après mètre. Les genoux, les tibias, la plantes des pieds : tout est douloureux. Mais nous sommes entourés de jeunes et de personnes (très) âgées, de blanches, noires et jaunes. Pourquoi subir sans protester tant d’incommodité ? Pourquoi tous ces gens chantent-ils quand même ?

Six heures trente, la place saint-Pierre s’ouvre. On se fait contrôler par la police. Et l’on pénètre enfin dans cette place où tant de chrétiens ont exprimé leur foi en Pierre, quel que soit Pierre, parce qu’il est le « doux Christ sur le terre » selon l’expression de sainte Catherine de Sienne.

Nous ne sommes pas loin de l’obélisque du centre de la place saint-Pierre. Quel miracle ! De là, nous avons une vue magnifique sur l’autel. Le Saint Père apparaît. Les jeunes l’acclament ! Á 76 ans, François se donne à fond. Il est jeune. La cérémonie commence. Le plus frappant ? Les chants, les accolades entre Benoît et François, les mots du Saint Père, le souvenir honoré de Jean-Paul II ou de Jean XXIII,… La cérémonie se termine vers midi. Cela fait 30 heures que nous sommes éveillés mais heureux.

La conclusion que je retiens c’est d’être encore plus uni à celui qui fait tête ! Comment ? En lisant l'exhortation apostolique « La joie de l’Évangile », qui est d’un style simple et plein de vitamine. Soyons « romains »…

(Cet article est une version légèrement remaniée d’un texte publié sur www.diocesetournai.be).