Des étudiants réfléchissent ensemble sur la crise économique et ses origines

La résidence Bauloy et le Centre culturel Narval ont réuni leurs forces pour organiser la IIIème journée d’étude universitaire le dimanche 7 mars 2010 à Borsbeke (près d’Alost). Sous le titre « Crise financière ou crise d’identité ? », cette journée se proposait de revenir sur la crise qui a récemment frappé l’économie mondiale.

Un documentaire illustrant les mécanismes et causes qui ont été à l’origine de la crise financière introduisait le sujet. Ensuite la journée était construite autour de trois exposés constituant autant d’éclairages sur le sujet.

Le premier exposé posait d’emblée la question : « Le coupable : le capitalisme ? ». Pour y répondre, Xavier Muller, philosophe et enseignant, choisit d’articuler son propos sous forme de huit thèses. En repartant du libéralisme philosophique, il a mis en évidence combien les dysfonctionnements actuels et passés de l’économie libérale étaient en germe dans la conception philosophique qui l’inspire. Au passage, il a permis aux assistants de clairement faire la distinction entre les concepts de libéralisme, capitalisme et économie de marché. En l’absence de solution uniquement technique à cette crise, Xavier Muller a insisté sur l’indispensable nécessité d’une vision et d’un agir moraux en économie.

Dans un deuxième exposé, Daniel Turiel, directeur d’une ONG, a élargi le débat à l’ensemble de l’économie mondiale et en particulier à celle des pays en voie de développement. Après avoir montré que crise financière et globalisation de l’économie ne sont pas les véritables obstacles au développement des pays pauvres, il a réaffirmé qu’on ne peut se résoudre à l’extrême pauvreté, aux inégalités, à la dignité bafouée de tant de personnes. Quelques chiffres ont permis de voir le décalage entre l’argent investi dans les pays en voie de développement et les résultats. Daniel Turiel est convaincu que la solution se trouve sans doute en partie en dehors de la sphère économique. Elle passe par le sens des responsabilités de toutes les parties concernées.

Sous le titre « Rebâtir sur de bonnes bases : l’apport de l’Eglise », Tobias Teuscher, collaborateur scientifique au Centre de Théorie Politique de ULB, a donné un aperçu général de la doctrine sociale de l’Eglise depuis ses origines jusqu’à la récente encyclique « Caritas in veritate » du pape Benoît XVI. Il a ensuite montré, par des exemples concrets, comment elle peut être source d’inspiration pour l’action politique.

Chaque exposé a été suivi d’une séance de questions-réponses. La bonne vingtaine d’universitaires présents ont ainsi pu échanger leurs points de vue avec les conférenciers.

Un commentaire d’Evrard, doctorant en sciences biomédicales, peut nous servir de conclusion : « …il importe, face à ce genre de crises, d’essayer de remonter toujours en amont pour en déterminer les causes. La journée d’aujourd’hui m’a permis de comprendre qu’elles ne sont pas à chercher uniquement dans le domaine économique, mais que la réflexion philosophique et la connaissance historique sont également nécessaires. Elles mettent en évidence les conséquences des actes personnels sur l’ensemble de la société