Un accord scientifique pour la main cybernétique

Un triple accord entre l’Institut Weizman, le Campus Bio-Medico et la Fondation pour la Bioscience. Outre la « prothèse électronique », trois autres projets sont à l’étude, d’un million d’euros chacun.

C’est un triple accord au bénéfice de la recherche scientifique qui a été signé entre l’Institut Weizman, le Campus Bio-Medico (Opus Dei) et la Fondation pour la Bioscience (une ONG). L’accord a été signé hier matin au Palais de Carolis, siège du Gruppo Bancario Capitalia, où il a été présenté par Giancarlo Ella Valori, président de la Confindustria du Latium et de la Fondation pour la Bioscience. Parmi les personnalités présentes, on remarquait Francisco Cossiga, ancien président de ma République italienne et Massimo Vari, ancien président de la Cour Constitutionnelle.

Les objectifs de cet accord entre une institution réputée dans le domaine de la recherche internationale (l’Institut Weizman), une université privée (le Campus Bio-Medico) et une fondation qui promeut la recherche (la Fondation pour la Bioscience) ont été rappelés au cours de la conférence de presse, à laquelle assistait Paolo Arulani, président du Campus Bio-Medico, Franco Gros et Robert Parienti, respectivement co-président et délégué général de l’Institut Weizman des Sciences France Europe.

Les autres projets (d’un million d’euros chacun) qui devront faire l’objet d’accords dans les deux ou trois ans qui viennent sont la mise au point d’une thérapie de l’ulcère de la cornée, la recherche d’un vaccin pour le diabète de type 1, un antidote à la maladie d’Alzheimer et la réalisation d’une main cybernétique. Ce dernier projet constitue pour nous un objectif passionnant, mais non fantaisiste, assure celui qui préside aux destinées de la faculté d’ingénierie biomédicale du Campus, Saverio Cristina : « La connexion par électrodes entre le cerveau et la prothèse d’une main est déjà possible. Pratiquement il ne reste qu’à l’expérimenter. Cela pourrait prendre un an, avec toute fois un point d’interrogation ».

Mais la véritable main issue de la recherche scientifique naîtra de la synergie entre ces trois grandes institutions. L’alliance devrait fondre et harmoniser le know how, les compétences et la connaissance de chacun d’entre eux. L’Institut, l’Université et la Fondation se sont engagés à mettre en commun, dans une collaboration continuelle, les ressources, les capitaux et les expériences acquises dans le domaine du diagnostic précoce, de la prévention, de la thérapie et de la réhabilitation.

THERAPIE ET RECHERCHE : UN CAMPUS A ROME

« La première pierre du nouveau Campus Bio-Medico a été placée à Trigoria »

Le nouveau Campus Bio-Medico de Rome, qui est né avec l’appui de l’Opus Dei, et dont la première pierre a été posée hier à Trigoria, sera opérationnel dans deux ans. Le pôle de recherche, d’assistance médicale et didactique, qui fonctionne déjà de façon réduite dans les locaux de l’American Hospital à Prenestina, sera construit aux portes de la Capitale, près du centre pour personnes âgées donné par Alberto Sordi.

Le Campus comprendra, en plus du centre universitaire, et d’une résidence d’étudiants, une polyclinique de 400 lits, 18 salles d’opération et 70 cabinets de consultation, avec en outre une résidence susceptible d’accueillir les familles des malades. Une partie de l’établissement, qui a requis un investissement de 250 millions d’euros en fonds publics, fonds privés et dons, ouvrira ses portes pour l’année universitaire 2006-2007 à 2000 étudiants au maximum. L’Université a en ce moment 900 inscrits.

« Nous avons deux facultés, de médecine et d’ingénierie, a déclaré le recteur, Vincenzo Lorenzelli. La nouvelle structure aura une capacité maximale de deux mille étudiants, mais nous souhaitons n’ouvrir de cours que pour 100 étudiants par an. » Le recteur a insisté sur le besoin de rapports personnels entre les professeurs et les étudiants, ce qui impose un numerus clausus dans les cours. Le projet définitif prévoit en outre un édifice qui hébergera un « pôle de recherche » de 4500 m2 destinés à des laboratoires et à 24 départements de recherche, des locaux d’enseignement proprement dits qui comporteront 30 salles et laboratoires de travaux pratiques, un service d’urgence, une résidence d’étudiants, une résidence pour malades en ambulatoire et familles des convalescents, une bibliothèque, un centre de congrès et des terrains de sport. La superficie du campus est de 50 hectares, à comparer aux 120 terrains de football des alentours.

Le « Centre de soins pour personnes âgées » voulu et légué par Alberto Sordi est déjà en fonctionnement. Polyfonctionnel, il est doté d’une résidence, de centres de soins ambulatoires et de rééducation, d’une bibliothèque, d’un gymnase, de laboratoires pour activités manuelles. « Il s’agit d’une université privée, dont une des missions diplômantes est l’exercice d’une médecine fortement centrée sur l’aspect humain et sur la relation médecin-patient, a dit le ministre Girolamo Siechia. Il faut comprendre la faiblesse psychologique du patient, ses peurs et celles de sa famille. Ces personnes doivent être soutenues dans des parcours parfois très douloureux ».

Le Saint-Siège était représenté à la cérémonie par le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la Congrégation pour les évêques, et pour l’Opus Dei, par le prélat, mgr Xavier Echevarria.

    Corriere della Sera, 21 décembre 2004