Témoignages de Nouvelle-Zélande

Le 9 janvier 2002 à l’occasion du centenaire de la naissance de saint Josémaria Escriva, fondateur de l’Opus Dei et apôtre de la sainteté dans le monde. Carolyn Moynihan a demandé à plusieurs Néo-Zélandais qui ont adhéré à son message ce que cela signifie pour eux.

Teresa Devine est sur le point de se lancer dans l’enseignement. Elle a commencé à la Victoria University par préparer une licence de comptabilité mais arrivée à la fin de ses études universitaires l’idée de se dédier à la formation des enfants l’avait enchantée. Elle est heureuse de commencer bientôt à travailler dans son premier poste d’enseignante.

Ria Brosnahan est femme d’agriculteur et la mère de dix enfants. Elle a de nombreux amis dans sa communauté à la Bay of Plenty. Elle dirige les études à distance de ses deux derniers enfants et aide son mari John avec le travail agricole. Le couple fait face à de nouvelles exigences dans leur rôle de parents à mesure que leurs enfants font leur propre chemin dans la vie.

David et Willie Cooper s’occupent de la rénovation et de la revente dans le secteur immobilier et ils ont une fille adolescente et deux enfants plus jeunes qui arrivent à l’étape de l’adolescence. David qui est Kiwi, c’est-à-dire d’origine néo-zélandaise, et Willie, originaire des Philippines, se sont connus et se sont mariés en Californie où ils travaillaient tous les deux dans l’immobilier.

L’abbé Mulholland né et élevé à Lower Hutt est le curé de Te Rapa. Il est pleinement occupé avec la multiplicité de tâches que lui impose un ministère solitaire. Il se dit très heureux dans les rapports avec ses frères prêtres du diocèse de Hamilton.

Qu’est-ce que ces personnages pourtant très différents ont à faire les uns avec les autres ? Très peu de choses dans un sens purement pratique. Ce qui les lie, c’est une ambition identique, devenir saint.

L’idée s’est emparée de l’imagination de Willie Cooper qui tout enfant lisait la vie de saints, et elle a longuement fasciné l’abbé Mulholland. « L’idéal de la sainteté m’a toujours attiré — quoi que j’en sois très loin, se presse-t-il de rajouter. C’est un but qui peut paraître à d’aucuns prétentieux voire même gentiment anachronique, mais dans ce cas nous serions contraints de dire la même chose pour l’importance qu’accordait le Concile Vatican II à « l’appel universel à la sainteté », sans parler du commandement du Christ dans l’Évangile à « être parfait comme votre Père céleste est parfait ». »

Répondre à cet appel au milieu du bruit et de l’activité frénétique de la vie actuelle n’est pas facile. Car se pose alors la question : comment ? Que veut dire être saint pour un chrétien préoccupé par les exigences de la vie familiale, professionnelle et sociale ?

Pour ceux dont on parle dans cet article, la réponse leur a été fournie par une rencontre avec l’Opus Dei (l’Œuvre de Dieu), prélature personnelle de l’Église catholique qui s’est implantée en Nouvelle-Zélande en1989.

« L’idée que tous les baptisés sont appelés à l’état de sainteté en répondant aux exigences de leur activité professionnelle et de leur vie quotidienne d’une manière aussi parfaite que possible est au cœur même de l’inspiration de l’Opus Dei », dit Bernadette Cello, Australienne, membre de l’Œuvre et directrice du Centre d’études de Fernhill, à Auckland.

Avec des mots de son fondateur, saint Josémaria Escriva : « La vie ordinaire peut être sanctifiée et remplie de la présence de Dieu… Le Seigneur nous appelle à sanctifier les tâches ordinaires de tous les jours car c‘est là précisément que se trouve la perfection du chrétien. »

« Les tâches ordinaires » comprennent tout depuis les travaux ménagers jusqu’à la direction d’une entreprise. David Cooper, qui s’est converti au catholicisme, trouve rafraîchissante le côté terre à terre de l’idée que l’on peut se sanctifier tout en étant immergé dans le monde du travail. « Pour moi, ça veut dire aller dans le monde et être un moteur par l’exemple. »

Willie Cooper, qui préfère aider David à construire des maisons plutôt qu’à s’occuper du ménage chez elle, prétend que saint Josémaria (« j’aime ses écrits, c’est comme s’il vous parlait directement et à personne d’autre ») l’a conduit à mieux s’occuper d’épousseter la maison. « Quand on fait tout pour Dieu, on veut le faire au mieux. »

Teresa Devine reprend la même idée : « Ce n’est pas quelque chose à laquelle j’ai beaucoup pensé avant. Mais, c’est parfaitement compréhensible. » Elle admet qu’elle est d’un naturel paresseux et aurait bien pu se laisser aller à la dérive avant d’accepter l’année dernière l’invitation d’aller vivre à Rimbrook, le centre féminin d’études à Hamilton pendant qu’elle était étudiante à l’université de Waikato. « Pour m’aider à me concentrer sur mon but académique, c’est bien la meilleure chose qui ait pu m’arriver. »

Toutes les personnes interviewées pour cet article se sont déclarées très heureuses de la formation que leur fournit la prélature (depuis 1982, la place qu’occupe l’Opus Dei dans l’Église a été fixée par le fait d’avoir son propre évêque ou prélat). Les cours de doctrine et les conférences sur la manière de vivre les vertus humaines et chrétiennes sont adaptés aux besoins de chaque catégorie d’âge et, pour les jeunes surtout, sont souvent alliés à d’autres activités culturelles.

« Ce qui m’attirait beaucoup, c’était la disponibilité d’une formation continue qui m’a fait connaître la doctrine de l’Église et surtout le catéchisme », dit Ria Brosnahan, qui est devenue catholique suite à son mariage avec John. « Ma participation ma rendue plus forte en tant que mère, me fixant sur le but d’éduquer à travers la façon dont je vis les vertus dans ma propre famille. »

Même l’abbé Mulholland trouve que la formation répond à un vide dans sa vie spirituelle et dans son ministère. Pendant plusieurs années d’amitié avec les prêtres de l’Opus Dei, il a beaucoup appris de leur « certitude tranquille de ce que veut dire la prêtrise » de l’importance évidente de la prière dans leur vie et de leur doctrine solide. Certains peuvent bien penser que le catholicisme de la confession fréquente, d’une vie d’oraison fréquente et de la certitude doctrinale est un catholicisme « d’autrefois », lui poursuit : « C’est bien dommage. Pour moi, tout cela a été très positif. Je l’ai trouvé d’une très grande inspiration. »

NZ Catholic (Nouvelle-Zélande), 10 Février 2002