Tiré de « Le Fondateur de l’Opus Dei », biographie écrite par Andres Vasquez de Prada, éditions Le Laurier, Paris 2004. (Les notes ne sont pas reprises ici intégralement, notamment les références/renvois à d’autres documents).
Deux semaines avant la mort de son père, Josémaria avait manifesté son désir de recevoir le diaconat parce qu’il se sentait appelé à l’état sacerdotal[1]. Quelques jours plus tard, c’est-à-dire au moment du décès de José Escriva, le secrétariat de l’archevêché préparait la demande d’attestation pour la collation des ordres sacrés. Le 5 décembre, le vicaire capitulaire envoie le document au diocèse de Calahorra-La Calzada. Le curé de Logroño, l’abbé Hilario Loza, l’aumônier militaire, l’abbé Daniel, Alfaro, et d’autres témoins, signent leur déclaration sur la conduite et la bonne réputation du sous-diacre. Au vu de ce dossier dûment constitué, Monseigneur Miguel de Los Santos Diaz Gomara, confère l’ordination diaconale à Josémaria le 20 décembre, en l’église Saint-Charles.
Il est fort probable que ce dernier a passé quelques jours à Logroño, avant de recevoir le diaconat. Paula Royo se rappelle l’humour de Josémaria quand il évoquait les péripéties de la recherche d’un logement à Saragosse[2]. La situation familiale rend ce déménagement bien nécessaire. Dans quelques mois, il sera prêtre et restera incardiné à Saragosse. Il ne pourra pas payer le loyer de deux appartements. Dans les circonstances actuelles, il ne peut non plus se faire à l’idée de demeurer loin des siens.
C’est ainsi qu’il loue provisoirement un troisième étage dans un immeuble exigu et peu lumineux de la rue Urrea. Les Escriva n’y resteront que quelques semaines, avant de s’installer dans un modeste appartement 11, rue Rufas.
Les relations de Dolores avec certains membres de sa famille, qui n’étaient pas des plus cordiales, ne feront que se détériorer avec la mort de son époux. Elles deviennent même froides et tendues. Le changement se produira brusquement, au moment précis où les Escriva décideront de s’installer à Saragosse. On comprend aisément la réaction de Carlos Albas, que l’on sait autoritaire et imbu de sa supériorité ecclésiastique. Il n’avait même pas assisté à l’enterrement de son beau-frère à Logroño. Quand il apprend que les Escriva s’installeront bientôt à Saragosse, il laisse éclater sa profonde indignation. On sait par l’un de ses neveux, Pascual Albas, que les frères de Dolores envisageaient même de lui verser une petite pension pour qu’elle reste à Logroño. L’archidiacre, quant à lui, estimait que « Josémaria doit laisser tomber toute autre étude, se faire ordonner prêtre, trouver une situation et subvenir aux besoins de sa mère, de sa sœur et de son frère ». C’est ce que raconte Sixta Cermeño[3].
Faut-il voir dans l’attitude des oncles de Josémaria de la vanité ou de la fierté mondaine, blessée à l’idée de devoir frayer avec des parents socialement déclassés ? Pour comble de malheur, une nièce de l’archidiacre, Manolita, qui vivait chez ce dernier, jettera de l’huile sur le feu, renforçant ainsi l’inimitié de l’oncle envers son neveu[4]. Un grave incident familial se produira peu après l’installation des Escriva à Saragosse.
Josémaria et sa sœur Carmen décident, avec les meilleures intentions, de rendre visite à leur oncle Carlos. L’archidiacre les accueille avec des mots insultants, pour ne pas dire grossiers. Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour capter le message, qui est à peu près celui-ci :
— Qu’êtes-vous venus faire à Saragosse ? faire étalage de votre pauvreté ?
Carmen, sans daigner répondre à son oncle, se tourne vers son frère :
— Viens, Josémaria, allons-nous-en, car nous ne sommes pas bien vus ici.
L’archidiacre refuse de présenter ses excuses pour cette gifle morale. Josémaria ne se plaint pas du traitement reçu. Il cherchera à diverses reprises à renouer avec le chanoine. Il faudra attendre le drame de la guerre pour que ce dernier oublie ses préjugés. Au début des années 40, l’abbé Escriva ira voir son oncle Carlos à Saragosse. Javier de Ayala, qui l’accompagne, écrit : « il ne voulait pas que l’on pense qu’il avait gardé la moindre rancune »[5]. Josémaria se montrera satisfait, à l’issue de la visite. Ce n’est pas lui qui a changé, mais son oncle. Ses sentiments à son égard seront toujours d’une exceptionnelle charité. Quand il apprendra son décès, il s’empressera d’écrire brièvement à Carmen et à Santiago. La lettre est datée du 6 janvier 1948.
« J’ai appris la mort de l’oncle Carlos : je vous demande d’offrir des suffrages pour son âme. Puisqu’il s’est si mal comporté envers maman et envers nous, il me semble que nous sommes plus obligés encore de prier pour lui. Si vous agissez de la sorte, vous ferez plaisir à Dieu, notre Seigneur, et je vous en serai reconnaissant. »
(En fait, il s’agit d’une fausse nouvelle. L’oncle mourra seulement deux ans plus tard).
* * *
Entre-temps, la famille Escriva s’adapte à son nouveau genre de vie, sans se plaindre, mais sans trouver non plus d’aide auprès de parents mieux nantis. Peu de temps après leur déménagement rue Rufas, un neveu de Dolores, qui travaille dans une banque, vient loger chez eux. Cela contribuera à alléger leur charge financière, puisqu’il versera chaque mois une pension de 1500 pésètes.
Josémaria est retenu à l’extérieur par ses obligations d’inspecteur et par les offices à l’église Saint-Charles, auxquels il participe en tant que diacre. L’exercice de l’ordre du diaconat lui procurera d’ailleurs des émotions profondes et inoubliables. Il avait tellement attendu cet instant, et il éprouve un si grand respect envers Jésus dans le Saint-Sacrement, qu’au moment où il touche l’hostie consacrée, ses mains, pour ne pas dire son corps tout entier, se mettent à trembler. La première fois que cela lui arrive, c’est à l’occasion d’un Salut Solennel, au moment de placer la lunule dans l’ostensoir. Il demande alors intérieurement au Seigneur de ne jamais s’habituer à être proche de Lui. Le choc de cette radieuse rencontre durera jusqu’à la fin de sa vie. En 1974, il avouera que parfois encore ses mains tremblent, comme au premier jour[6]. À Saint-Charles, il distribue aussi la communion aux fidèles, entre autres à sa mère.
« C’est dans cette maison de Saint-Charles, rappellera-t-il plus tard, que j’ai reçu ma formation sacerdotale. Ici, à cet autel, je me suis approché en tremblant pour prendre une sainte hostie et j’ai donné pour la première fois la Communion à ma mère. Vous ne pouvez pas vous imaginer… Je vais d’émotion en émotion ».
Lorsqu’il songe au sacerdoce, le temps lui semble bien long. Il n’a que 23 ans et doit solliciter de Rome la dispense d’âge canonique. L’acceptation de Rome [7]lui parvient le 20 février 1925. Le 4 mars suivant, il adresse sa requête au vicaire capitulaire :
« Désireux de recevoir l'Ordre sacré du presbytérat, aux Quatre Temps de la cinquième semaine de Carême, se sentant appelé par Dieu à l'état sacerdotal, [il] supplie Votre Excellence de bien vouloir lui accorder les lettres dimissoriales appropriées, conformément aux exigences des Saints canons. »[8]
Les démarches s’effectuent, selon les dispositions canoniques en vigueur, avec une certaine hâte. En effet, cette année-là, le samedi des Quatre-Temps de carême tombe le 28 mars. Le dossier comprend plusieurs documents. En premier lieu, l’examen d’aptitude, au séminaire royal Saint-Charles. Ensuite, la lettre rogatoire du vicaire au diocèse de Calahorra et les bans à Logroño. Sans oublier la réponse du curé de Saint-Jacques le Royal, complétée par quatre déclarations sous serment, où il est certifié que « L’abbé José María Escriva Albas est digne d’être admis à l’ordre qu’il souhaite recevoir ». Ce dernier document, daté du 23 mars à Logroño, est expédié à Calahorra pour être envoyé, après les vérifications d’usage, avec le reste du dossier, au secrétariat de l’archevêché de Saragosse.
Le 28 mars 1925, samedi des Quatre-Temps, Monseigneur Miguel de Santos Diaz Gomarra lui confère l’ordination presbytérale en l’église Saint-Charles.
L’ordinand suit les cérémonies liturgiques avec une attention extrême : l’onction des mains, la traditio instrumentorum, les paroles de la consécration ... Emu et déconcerté par tant de bonté du Seigneur, il Lui rend grâce, tel un amoureux plein de tendresse ; les difficultés qu’il a dû affronter depuis le jour de l’appel lui semblent à présent négligeables.[9]
Il prépare aussitôt sa première Messe, dont il est difficile de dire qu’elle est solennelle. Ce sera une messe basse, célébrée le lundi de la Semaine de la Passion, avec des ornements violets, parce qu’il l’offre pour le repos de l’âme de son père. À cause du deuil familial, le jeune prêtre n’enverra de faire-part qu’à peu de monde. La fête se déroulera dans l’intimité. Une image de Notre-Dame servira de souvenir, avec un texte imprimé au verso.
« José María Escriva y Albas, prêtre, célébrera sa première Messe en la Sainte et Angélique Chapelle du Pilier à Saragosse, le 30 mars 1925, à 10h30 du matin, en suffrage pour l’âme de son père, Don José Escriva Corzan, qui s’est endormi dans la paix du Seigneur le 27 novembre 1924. A.M.D.G. Invitation et souvenir ».
Obtenir la Sainte Chapelle n’a pas été chose facile. Mais Josémaria désirait vraiment célébrer la Messe en ce lieu où il s’était rendu chaque jour pour crier son Domina, ut sit ! Quant à la cérémonie elle-même, elle sera plus douloureuse que prévu. Le prêtre enfouira le souvenir et les circonstances de cette journée dans une phrase toute simple : « J’ai célébré ma première Messe, sans bruit, à la Sainte Chapelle, en présence d’une poignée de personnes ».
Son frère Santiago, âgé de six ans à l’époque, se souvient de la simplicité de la cérémonie et de l’assistance réduite : « Ce fut une Messe basse, à laquelle ont assisté ma mère, ma sœur Carmen, moi-même et guère plus de monde »
Sa cousine Sixta Semeño est plus explicite : « Mon mari et moi sommes les seuls membres de la famille Albas à avoir assisté à cette première Messe et à avoir accompagné sa mère. […] Étaient présents la mère de José María (tante Lola), sa sœur, le petit, qui devait alors avoir six ans, mon mari et moi, et deux amies intimes de Carmen (les filles Cortes, qui devaient avoir le même âge qu’elle et qui étaient ses voisines à Barbastro). En outre, il y avait quelques personnes que je ne connaissais pas : je crois me souvenir de deux ou trois prêtres, et aussi peut-être quelques amis de l’Université ou du Séminaire. C’est difficile à dire, car la Sainte Chapelle, comme on sait, est toujours pleine de monde ».
En tout cas, les prêtres de la famille Albas brillent par leur absence. Le nombre réduit de participants donne une impression de solitude. « Ses oncle Carlos, Victor et Mariano Albas, écrit Amparo Castillon, n’ont pas assisté à sa première Messe en 1925. Moi-même j’y étais et je me suis rendu compte qu’il était bien seul ».
Le recteur José Lopez Sierra ajoute que deux prêtres amis de la famille l’accompagnaient à l’autel. Il décrit de façon pathétique la scène de la Sainte Chapelle. Il parle d’une mère « noyée dans ses larmes, et qui, par moment, semblait sur le point de s’évanouir », tandis qu’à genoux, « sans ciller des yeux, immobiles durant toute la messe, nous contemplions les gestes sacrés de cet ange de la terre ».
L’émotion de Dolores, souffrante, est plus poignante encore si l’on considère tous les sacrifices qu’elle-même et son époux ont consenti en vue de la cérémonie à laquelle elle assiste ce matin-là. C’est ce que pensait leur nièce, Sixta Semeño, qui était présente. Elle dira plus tard que « dans l’intimité de ce moment, il y avait une note de tristesse », et que si sa tante pleurait, c’était « probablement parce qu’elle se rappelait la récente perte de son mari ».
Le jeune prêtre, en bon fils, se réjouit à la pensée que sa mère sera la première personne à recevoir de sa main une des Formes qu’il vient de consacrer. Mais il sera privé de cette joie. Une dame passe devant Dolores et prend place au banc de communion, au moment même où Josémaria s’avance, ce qui oblige ce dernier à commencer par cette brave personne pour éviter de la vexer. À la fin de la Messe, on s’avance pour embrasser les mains de l’abbé Escriva, on le félicite à la sacristie, et le petit groupe de participants prend congé. De sa première messe, il gardera un goût de sacrifice. Il se représente comme une « image douloureuse de sa mère, tout de noir vêtue ».
À l’autel, lorsque le prêtre célèbre la Sainte Messe, il exerce son ministère liturgique de la façon la plus sublime. Là s’immole cette même Victime qui s’est offerte sur la Croix, pour le rachat de toute l’humanité. Josémaria, identifié au Christ de tout son être et pour toujours, en vertu du sacrement de l’Ordre, fera du sacrifice eucharistique le centre de sa vie intérieure. La veille de sa première communion, il avait reçu la douloureuse caresse d’une brûlure provoquée par un geste maladroit du coiffeur. Pareillement, de sa première Messe, il gardera en mémoire le renoncement à un pieux désir, celui de donner la communion en premier lieu à sa mère. De toute évidence, par ces petites marques de prédilection, le Seigneur l’attire de plus en plus vers la Croix.
Après la Messe, les neveux de Dolores, les deux amies de Carmen qui viennent de Barbastro, plus quelques personnes de confiance sont invités à déjeuner rue Rufas. La modeste collation joint le bon goût à la pauvreté. La maîtresse de maison a préparé un excellent plat de riz.
Après le repas, Josémaria se retire dans sa chambre. On vient de lui communiquer sa première nomination dans la carrière ecclésiastique. Il revoit les évènements des derniers mois et les coups qu’il a reçus ce jour-là. Il a des raisons de penser que le Seigneur poursuit son martèlement désormais familier : « une fois sur le clou, cent fois sur l’enclume ». Attristé, il se met à sangloter. Il adresse une plainte filiale au Seigneur : « C’est ainsi que tu me traites ? »
[1]La demande de Josémaria au vicaire capitulaire de Saragosse dit : Désireux de recevoir le sacré ordre du diaconat dans les prochains Quatre-Temps, ayant réuni les conditions requises et se sentant appelé à l'état sacerdotal, — Il supplie Votre Excellence de bien vouloir lui accorder les lettres dimissoriales appropriées [...]. Saragosse, le 11 novembre 1924 (dans le dossier des ordinations des temps de l'Avent de 1924 ; conservé dans les archives diocésaines de Saragosse).
Il y a également joint, daté du 11 novembre 1924, un certificat signé par le recteur du séminaire, don José López Sierra, qui dit : « Je certifie que le sous-diacre José María Escrivá y Albás a exercé l'Ordre du sous-diaconat à plusieurs reprises dans l'église du Séminaire sacerdotal de San Carlos » (ibidem). Parmi les déclarations des témoins sur la conduite du candidat à l'ordination, il y a celle de « M. Daniel Alfaro, prêtre, qui, après avoir prêté serment de dire la vérité », a été interrogé et a déclaré qu'il « connaissait parfaitement M. José María Escrivá Albás pour l'avoir traité à Logroño pendant les vacances qu'il a passées chez ses parents » (cf. ibidem).
[2] Il dit qu'ils ont probablement quitté l'appartement « au début de l'année 1925 », car il lui semble qu'ils ont encore passé Noël 1924 à Logroño (cf Paula Royo, AGP, RHF, T-05379, p. 3).
[3] 176. Sixta Cermeño, AGP, RHF, T-02856, p. 1.
Un cousin germain du fondateur écrit : « Mon oncle est décédé sans laisser pratiquement rien, car il vivait de son emploi à Garrigosa, un magasin de Logroño. Je crois savoir que mes oncles Carlos (chanoine de Saragosse), Mariano (également prêtre fusillé à Barbastro pendant la guerre), Vicente (bénéficiaire à Burgos) et Florencio Albás ont pensé leur donner une somme d'argent s'ils restaient à Logroño : je ne sais pas pourquoi [...] les oncles se sont fâchés lorsqu'ils ont décidé de venir à Saragosse avec Josémaria, et ne les ont pas aidés du tout » (Ángel Camo, AGP, RHF, T-02846, p. 3) ; « certains des oncles se sont éloignés pour ne pas avoir à les aider », explique un autre cousin germain de Josémaria (cf. Pascual Albás, AGP, RHF, T-02848, p. 2).
Josémaria « a toujours eu pour son oncle D. Carlos Albás des sentiments de compréhension et de charité chrétienne » (Francisco Botella, Sum. 5617).
Mgr Javier Echevarría nous explique que « Don Carlos, qui était un homme autoritaire, a voulu que son neveu entre dans les schémas qu'il s'était forgés, sans y parvenir » (Javier Echevarría, Sum. 1897).
[4] Cf. Santiago Escrivá de Balaguer y Albás, Sum. 7322.
Francisco Moreno rapporte de Josémaria que : « chez son oncle, il a trouvé une attitude de forte indifférence et de froideur envers lui et sa famille, en particulier de la part de sa nièce, sa cousine » (Francisco Moreno Monforte, AGP, RHF, T-02865, p. 6).
Peut-être que cette nièce, appelée Manolita, craignait de perdre son influence sur son oncle au moment de la rédaction de
son testament. Selon Josémaria, il est probable que Manolita était plus responsable de cette attitude que don Carlos lui-même (Álvaro del Portillo, Sum. 188).
[5] Cf. Javier de Ayala, AGP, RHF, T-15712, p. 4. Alors que le risque de suppression par l'État de la contribution au culte et au clergé menaçait, don Josémaria nota le 17 octobre 1931 : J'ai dit à maman et à mes frères que, s'ils supprimaient le salaire du chanoine archidiacre de Saragosse et de son frère, je leur écrirais affectueusement (…). Il faut rendre le bien pour le mal (Notes, n° 336 ; cf. aussi Álvaro del Portillo, Sum. 188 ; et Santiago Escrivá de Balaguer y Albás, Sum. 7322).
[6] En novembre 1970, le Fondateur raconta comment, un jour, au moment du lavabo alors qu'il célébrait la Messe, ses mains tremblaient à l'idée qu'il allait bientôt toucher la Sainte Hostie. Il se souvint de la première fois où il avait touché le Seigneur lors d'une Exposition eucharistique, et des mots d'amour lui étaient venus : Seigneur, que je ne m'habitue pas à être près de Toi ; que je t'aime comme cette fois-là, quand je t'ai touché en tremblant de foi et d'amour (cf. Articles du postulateur, n° 355 ; Umberto Farri, Sum. 3337). Cf. aussi : Ernesto Juliá, Sum. 4184 ; Joaquín Alonso, Sum. 4597.
[7] Cf. Document de la Sacra Congregatio De Sacramentis du 20 février 1925, protocole n° 871 (inclus dans le Dossier pour le presbytérat : cf. AGP, RHF, D-03263).
Une dispense de dix mois était demandée. Dans sa réponse, la Sacrée Congrégation laissait la décision à la discrétion de l'Ordinaire ut pro suo arbitrio et conscientia dispensationem largiatur (cf. ibidem)
[8] Cf. Dossier pour le presbytérat, Temps de Carême, 1925 ; Archives diocésaines de Saragosse.
Les « Lettres dimissoriales » sont demandées au Vicaire capitulaire parce que l'archidiocèse est encore en situation de siège vacant.
Dans ce dossier, daté du 4-III-1925, il y a un certificat signé par le recteur, M. José López Sierra, déclarant que « le diacre José María Escrivá y Albás a exercé solennellement son ministère dans l'église de San Carlos » ; et un autre, signé par le candidat, dans lequel il certifie que depuis qu'il a reçu le sacré ordre du diaconat, le 20 décembre 1924, il n'a résidé qu'au séminaire de San Francisco de Paula de Saragosse.
Le 5 mars, une autre attestation, manuscrite par l'ordinand mais signée par don José López Sierra, est également jointe au dossier, indiquant que l'inspecteur, « depuis la dernière ordination, a reçu les saints sacrements avec la fréquence requise et la sainte communion quotidiennement, comme il sied à un aspirant au sacerdoce ».
[9] Cf. Javier Echevarría, Sum. 1903 ; Francisco Botella, PM, f. 211 ; José Luis Múzquiz, PM, f. 351v.
Tout au long de sa vie, il pria pour les diacres qui reçurent avec lui le presbytérat (cf. Javier Echevarría, Sum. 1904) ; un autre des témoins déclare : « Il avait une affection particulière pour ses condisciples du séminaire de San Francisco de Paula. En 1975, sa promotion a célébré ses noces d'or sacerdotales et s'en est souvenu avec une véritable affection ; et le Serviteur de Dieu m'a demandé de m'associer, en son nom, à la cérémonie et d'avoir envers eux une attention particulière » (Florencio Sánchez Bella, Sum. 7480). Lorsqu'on lui a demandé un jour ce dont il se souvenait de ce jour-là, il a répondu à cette personne : « Écoute, mon fils : je ne me souviens de rien que je puisse vous raconter maintenant. Mais je mentirais si je ne disais pas que je me souviens de beaucoup de ces moments ; je pense que je me souviens de tout (cité par Álvaro del Portillo, PR, p. 283)