La vie quotidienne de tous est faite de faits, de circonstances, d'actions, de relations usuelles, de coutumes, qui, pour la plupart, sont apparemment sans relief, de sorte que, par leur caractère répétitif, on peut les vivre de manière routinière et superficielle. Mais un regard attentif, joint à une noble motivation, y découvre des manières de servir et de rendre la vie plus humaine. C'est la valeur anthropologique de ce qui est petit qui exige la redirection de l'intérêt personnel vers le bien d'autrui et qui s'éprouve comme un accomplissement enrichissant. Comme saint Josémaria l'a enseigné, le chrétien, par la foi et avec l'aide de la grâce, peut trouver dans ce cadre des occasions constantes d'aimer Dieu et son prochain.
1. Notion
La spiritualité chrétienne, depuis les temps apostoliques, considère cette possibilité comme une dimension ordinaire de la vie de grâce, bien qu'elle s'arrête rarement à la commenter en détail. Certains auteurs classiques ont souligné, avec des approches différentes, l'importance des petites choses pour avancer dans la pratique des vertus et grandir dans l'amour de Dieu, comme c'est le cas du jésuite Alonso Rodríguez (1538-1616) avec son ouvrage largement diffusé Exercice de la perfection et vertus chrétiennes, et de la carmélite Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus (1873-1897), qui, dans ses manuscrits, présente les petites choses comme l'expression propre et adéquate de son chemin d'enfance spirituelle.
Cette proposition et d'autres similaires ont généralement leur origine et leur portée dans la vie religieuse, laissant à chaque lecteur l'application à sa situation personnelle dans le monde (ILLANES, 2003, p. 126). Saint Josémaria - qui connaissait ces écrits - comprend les petites choses dans une nouvelle perspective, comme partie intégrante de la sanctification dans la vie ordinaire au milieu du monde, à laquelle la grande majorité des chrétiens est appelée et comme quelque chose de caractéristique de la spiritualité laïque (ILLANES, 2003, p. 127-130). La source la plus précise pour connaître l'origine et le contenu des petites choses dans ses écrits est le chapitre correspondant de Chemin » Petites Choses ». Ce chapitre est issu de la période rédactionnelle de Burgos (1938) et n'existait pas dans l'ouvrage antérieur Considérations spirituelles (Cuenca, 1934), bien que certains points de cet ouvrage (deux de "Charité" et cinq de "L’enfance spirituelle") soient passés à ce nouveau chapitre avec onze autres points d'origine différente. Pedro Rodríguez, en se basant sur l'intention et l'ordre thématique de Chemin, voit dans ce nouvel arrangement le désir de l'auteur de focaliser plus amplement sur les petites choses : elles ne sont pas, en premier lieu, l'expression de l'enfance spirituelle, mais de l'amour pour Dieu et pour le prochain dans la sanctification de la vie ordinaire du chrétien. Bien que personnellement le fondateur de l'Opus Dei ait suivi un véritable « chemin d'enfance » et l'ait recommandé (cf. AVP, I, p. 404), il a bien vu qu'il s'agissait d'un don particulier (cf. C 852), tandis que la sanctification de la vie quotidienne est un appel divin pour tous les chrétiens (cf. CECH, p. 911).
Le positionnement du chapitre dans l'ensemble de l'œuvre, entre « Prosélytisme » et « Tactique », remarque Pedro Rodríguez, « semble quelque chose de très médité », car prendre soin des petites choses au travail et dans la vie spirituelle est le présupposé de toute action apostolique - évitant ainsi la tentation de limiter la sanctification à des situations extraordinaires - et il souligne que « la relation personnelle du chrétien avec Dieu doit être un flux incessant, comme les petites réalités de chaque jour : un flux d'Amour et de prière » (CECH , p.912). Ces trois thèmes interdépendants - prosélytisme, petites choses et tactique - conduisent aux deux chapitres sur l'enfance spirituelle, un style de vie chrétien aux racines évangéliques (cf. Mt 18, 3 sqq.), qui implique et valorise ce qui est petit en lui donnant un éclat particulier, sans que personne ne soit obligé de suivre cette voie.
2. Portée des petites choses
Une esquisse thématique dans les écrits de saint Josémaria nous permettra de voir la portée des petites choses, à la fois en profondeur et en extension. La clé de leur valeur se trouve dans le premier point du chapitre correspondant de Chemin : « Faites tout par amour. — Ainsi il n’y a pas de petites choses : tout est grand. — Persévérer par amour dans les petites choses, c’est de l’héroïsme » (C 813), et plus précisément : « Qu’un petit acte accompli par Amour a donc de valeur ! » (C 814) ; la majuscule indique que c'est Dieu qui est aimé à travers ces actes apparemment insignifiants. Si l'amour humain s'exprime dans les détails, dans des « petitesses », l'Amour divin également (cf. C 824). « Le secret pour donner du relief aux choses les plus humbles, voire les plus humiliantes, c’est d’aimer » (C 418). Ce qui est petit s'agrandit par l'Amour et celui-ci, s'il est authentique, s'exprime dans les détails. En raison de cette relation réciproque entre l'Amour et les petites choses, le regard s'aiguise jusqu'à découvrir de nouvelles occasions similaires d'aimer. Le fondateur de l'Opus Dei l'a proclamé dans l'homélie de la messe célébrée sur le campus de l'Université de Navarre, le 8 octobre 1967 : « Sachez-le bien : il y a quelque chose de saint, de divin, qui se cache dans les situations les plus ordinaires et c'est à chacun d'entre vous qu'il appartient de le découvrir » (Entretiens 114). « Je vous assure, mes enfants, que lorsqu'un chrétien accomplit avec amour les actions quotidiennes les moins transcendantes, ce qu'il fait déborde de transcendance divine » (Entretiens 116). Pour donner de la force à son message, saint Josémaria a parfois utilisé le paradoxe : « in-transcendant »- « transcendant », « petits devoirs » - « grande sainteté » (cf. C 817), ne pas « être capable de vaincre » dans les grandes choses à cause de ne pas « vouloir vaincre » dans les petites (cf. C 828). En enseignant la valeur des petits détails, il faisait toujours référence à l'Amour de Dieu, et c'est pour cette raison même qu'il rejetait le calcul ou la maniaquerie. Il était convaincu que l'Amour de Dieu dans ces détails évitait le perfectionnisme qui, en se nourrissant d'intérêts égoïstes, rabaisse et rapetisse les gens et en même temps entrave les relations avec les autres.
Le domaine des petites choses est aussi vaste que la vie elle-même. Il consiste d'abord à remplir le petit devoir de chaque instant, plus précisément « fais ce que tu dois et sois à ce que tu fais » (C 815), qui est à la fois « prière encadrée par les œuvres » et disposition pour la grâce de l'apostolat (cf. C 825). « Beaucoup de grandes choses dépendent » (C 755) de ce que nous nous comportions à chaque instant comme Dieu le veut, mais pour s'en assurer, il faut se demander fréquemment si on le fait réellement ainsi (cf. C 772). Le deuxième moment de la phrase citée – « sois à ce que tu fais » - implique de mener nos activités - en particulier le travail professionnel - avec perfection humaine, persévérant dans l'amour jusqu'à « poser la dernière pierre », comme l'exprime saint Josémaria (cf. AD 55). Dans l'homélie de Pampelune, il s'arrête avec un intérêt particulier sur le mariage et la famille, « un chemin divin, un chemin de vocation, un chemin merveilleux », où il est essentiel de cultiver ce style chrétien : « Réalisez les choses avec perfection, je vous l'ai rappelé, apportez de l'amour aux petites activités de la journée, découvrez, j'insiste, ce quelque chose de divin que renferment les détails : cette doctrine trouve une place spéciale dans l'espace vital, qui forme le cadre de l'amour humain » (Entretiens 121). Une décennie plus tôt, il avait mis la Vierge Marie comme exemple du soin du foyer familial : « Marie sanctifie jusqu'au plus petit détail, à ce que beaucoup considèrent à tort comme insignifiant et sans valeur ; le travail de chaque jour, les attentions à l'égard des personnes aimées, les conversations et les visites de parents ou d'amis. Vie ordinaire bénie, qui peut être tellement pleine d'amour de Dieu ! » (QCP 148).
La croissance dans les vertus et, d'une manière générale l'affermissement lui-même de la volonté, est aussi le fruit des petites choses (cf. C 19). La vie de piété se développe à partir de nombreux détails, qui ne deviennent jamais routiniers s'ils se nourrissent de la filiation divine (cf. AD 146, AD 149) et, surtout, s'ils sont l'expression de l'enfance spirituelle (cf. C 876, C 878, C 891). Dans la liturgie, le souci du détail est une preuve d'intérêt et d'amour (cf. F 833). La sobriété (cf. C 681) et le détachement (cf. AD 119), en tant qu'aspects de la tempérance, peuvent se vivre dans des choses petites et banales, tout comme cela arrive avec l'obéissance (cf. C 614, C 618). La pénitence, essentielle dans la vie chrétienne, peut s'exercer dans de nombreux détails qui passent inaperçus des autres, mais contribuent à améliorer les relations humaines (cf. AD 138-139). Il y a aussi « l'apostolat des petites choses » : « Ton devoir de fraternité à l'égard de toutes les âmes te fera exercer, sans qu'elles le remarquent, " l'apostolat des petites choses " : aie le désir de les servir, pour leur rendre ce chemin plus aimable » (S 737).
Le fondateur de l'Opus Dei illustre la valeur des petites choses avec de nombreux exemples tirés de la littérature, de l'art, de la nature, de la technologie, de l'industrie, du sport. Ainsi, en se référant au personnage de Tartarin de Tarascon, il dénonce les exploits imaginaires inutiles (cf. AD 8) ; le mythe du roi Midas lui sert à souligner la valeur de ce qui est petit (cf. AD 308) ; certains vers d'Antonio Machado lui suggèrent la perfection dans les tâches (cf. Entretiens 116) ; il propose de « convertir en alexandrins la prose de chaque jour » (Entretiens 116) et se penche sur les chansons de gestes qui recueillent, à côté de prouesses gigantesques, « des traits familiers du héros » (C 826). Le filigrane gothique sur le faîte de la cathédrale de Burgos, qu'on ne voit pas de la rue, lui apparaît comme un paradigme du travail accompli avec perfection et face à Dieu (cf. AD 65). Un immense bâtiment est construit à force de briques, de sacs de ciment, de barres de fer et d'heures de travail (cf. C 823) et une tapisserie est tissée à partir de nombreuses trames de fil (cf. C 826). Une petite vis qui ne serre pas correctement ou qui dépasse de sa place peut rendre toute la machinerie inopérante (cf. C 830). Les petites occasions de pénitences sont comparables à la cueillette de simples fleurs pour former un bouquet offert à Dieu en fin de journée (cf. C 408). Pour ne pas préjuger de « la petitesse des débuts », l'exemple des graines sert : « les graines qui donnent des herbes annuelles ne se distinguent pas, par leur taille, de celles qui produisent des arbres centenaires » (C 820). Et, enfin, pour « gagner dans l'Olympiade surnaturelle », un entraînement concret et quotidien est nécessaire (C 822).
3. Relation avec le message fondationnel
La doctrine de saint Josémaria sur les petites choses est présente dès le début de son activité fondatrice et dans ses notes personnelles à partir de cette époque, comme le montre l'étude critique et historique de Chemin (cf. CECH, pp. 883-895). Son enseignement oral et écrit reflète continuellement l'importance des petites choses, et il s'est référé à cette répétition intentionnelle dans l'homélie de 1967 susmentionnée (cf. Entretiens 116). C'était une conviction enracinée dans sa propre vie, qu'il transmettait inlassablement aux membres de l’Œuvre, saisissant l'occasion de circonstances communes et invoquant toujours l'amour de Dieu comme motif (cf. AVP, III, pp. 397, 420, 424). Comme cela a déjà été expliqué, les petites choses ont leur place dans le tissu de la vie chrétienne ordinaire dans le monde, en particulier dans le travail professionnel, qui pour saint Josémaria est « une réalité qui a été rachetée à son tour. Ce n'est pas seulement le cadre de la vie de l'homme, mais un moyen et un chemin de sainteté, une réalité qui sanctifie et que l'on peut sanctifier » (QCP 47).
La pratique des petites choses est intimement liée à un trait caractéristique de l'esprit fondationnel, qui est l'unité de vie : « J'avais l'habitude de dire à ces étudiants et à ces ouvriers, qui se joignaient à moi vers les années trente, qu'ils devaient savoir matérialiser la vie spirituelle. Je voulais de la sorte éloigner d'eux la tentation, si fréquente alors comme aujourd'hui, de mener une espèce de double vie : d'un côté la vie intérieure, la vie de relation avec Dieu ; de l'autre, une vie distincte et à part, la vie familiale, professionnelle, sociale, pleine de petites réalités terrestres. Non, mes enfants ! non, il ne peut y avoir de double vie, nous ne pouvons être pareils aux schizophrènes si nous voulons être chrétiens ; il n'y a qu'une seule vie, faite de chair et d'esprit et c'est cette vie-là qui doit être — corps et âme — sainte et pleine de Dieu : ce Dieu invisible, nous le découvrons dans les choses les plus visibles et les plus matérielles » (Entretiens 114). En effet, la présence de Dieu propre à l'unité de vie nous fait découvrir dans les circonstances ordinaires les manières les plus diverses d'aimer Dieu, et ainsi à son tour l'unité de vie est renforcée.
4. Fondement théologique
Saint Josémaria s'est consacré pleinement à l'accomplissement de la mission reçue de Dieu le 2 octobre 1928 : répandre dans le monde entier et avec un caractère permanent la sainteté dans et par la vie ordinaire. Cela impliquait avant tout un dévouement inlassable à la tâche de formation et de gouvernement de l'Opus Dei. La lumière fondatrice, convertie en un message de portée universelle, a fait naître une spiritualité laïque dotée d'un « dynamisme théologique », qu'Antonio Aranda explique ainsi : « Dans aucune des œuvres que nous connaissons, leur auteur ne prétend faire de la théologie, même s'il est clair cependant qu'on y trouve les éléments structurants de la réflexion théologique, c'est-à-dire l'étude et la méditation de l'Écriture Sainte en accord avec le sentiment de la Tradition, et une ferme adhésion à la doctrine magistérielle, dans un sens essentiellement théologal où la force de la foi nous permet de découvrir constamment de nouveaux aspects des mystères révélés » (ARANDA, 2000, p. 68). Ces éléments transparaissent également dans l'enseignement de saint Josémaria sur les petites choses, bien qu'ils ne puissent être ici qu'esquissés.
En effet, la lumière fondatrice, toujours présente dans sa vie, lui a fait découvrir dans l'Écriture Sainte de nouvelles « lumières » pour faire l'Opus Dei. Cela concerne également les petites choses en tant que partie intégrante du message. Dans l'Ancien Testament, il lisait l'importance de bien finir les tâches : « Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement » (Eccl 7, 8 ; cf. AD 55). Dans les mots « vous ne présenterez pas un animal qui a une tare, car vous ne seriez pas agréés » (Lév 22, 20) il voit une incitation à travailler avec perfection (cf. AD 55). Plus nombreuses sont les références au Nouveau Testament, en particulier à l'Évangile. Dans la scène de Jésus ressuscité qui apparaît devant les Apôtres dans sa réalité humaine et divine, montrant ses mains et ses pieds (cf. Lc 24, 39), il voit un appel au réalisme chrétien, à s’en tenir sobrement « à la réalité la plus matérielle et la plus immédiate, car c'est là que se trouve le Seigneur » (Entretiens 116). Concernant l'exclamation du peuple, « Bene omnia fecit » (Mc 7,37), il commente que Jésus, Dieu parfait et homme parfait, « a fait toutes choses admirablement bien, aussi bien les grands prodiges que les menus détails de la vie quotidienne qui n’ont ébloui personne » (AD 56). La petite monnaie de la veuve (cf. Mc 12, 41-44) rend le Seigneur heureux par l'intention qu'elle implique (cf. C 829). La générosité dont fait preuve la femme pécheresse envers Jésus à l'invitation du pharisien (cf. Lc 7, 44-47) incite saint Josémaria à souligner les détails d'hospitalité et de délicatesse humaine qui manquaient au Seigneur dans la conduite de l'hôte (cf. AD 73, AD 122). Une référence fréquente est faite à la louange du bon et fidèle serviteur (cf. Mt 25, 21 ; Lc 16, 10) pour souligner l'importance d'être fidèle dans les petites choses (cf. AD 62 et AD 221 ; C 819 ; S 507). La parabole des vierges folles et sages (cf. Mt 25, 6-12) est aussi un appel à être dans les détails, qui sont « l'huile » (AD 40-41). Dans la multiplication des pains (cf. Jn 6, 12-13) il fait remarquer que Jésus a fait ramasser les morceaux restants afin qu'ils ne soient pas perdus (cf. AD 121). À propos des noces de Cana (cf. Jn 2, 1-11), il souligne combien la Vierge Marie est attentive aux détails du service (cf. S 63).
L'usage extensif de la patristique dans les écrits de saint Josémaria est connu. Dans l'homélie La grandeur de la vie ordinaire, il y a trois références aux petites choses : à saint Marc l'Ermite, pour montrer que la sainteté est une tâche patiente et progressive ; à saint Jérôme, pour souligner le réalisme de profiter des petites occasions d'aimer Jésus-Christ ; et à Jean Cassien, sur l'importance des petits oublis dans la vie spirituelle (cf. AD 7, AD 8, AD 15).
La vie et l'enseignement de saint Josémaria sont profondément christocentriques, comme en témoigne ce texte de l'homélie Le Christ présent chez les chrétiens : « Instaurare omnia in Christo, telle est la devise que saint Paul donne aux chrétiens d’Éphèse ; ordonner toutes choses selon l'esprit de Jésus, placer le Christ au sein même de toutes choses. Si exaltatus fuero a terra, omnia traham ad meipsum, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tout à moi. Le Christ, par son Incarnation, par sa vie de travail à Nazareth, par sa prédication et ses miracles dans les terres de Judée et de Galilée, par sa mort sur la Croix, par sa résurrection, est le centre de la création, l'Aîné et le Seigneur de toute créature » (QCP 105). La perception extraordinairement intense de ces paroles de Jésus (cf. Jn 12, 32), le 7 août 1931, a été une nouvelle facette décisive de la lumière fondatrice (cf. AVP, I, pp. 380-384), comme un appel de l'amour rédempteur du Christ pour s'identifier à Lui et Le placer au sommet de toutes les activités humaines (cf. QCP 183). Le courant d'Amour qui procède du Christ en Croix et se rend présent dans le Sacrifice eucharistique est la force qui sanctifie toutes les activités humaines, grandes et petites, ; cet amour filial nous conduit à imiter Jésus – surtout dans sa vie cachée - jusqu'à être, avec une expression paulinienne, alter Christus, ipse Christus. La base et l'impulsion de cette imitation transformatrice est précisément la filiation divine, que saint Josémaria a éprouvée comme une grâce extraordinaire, toujours cette même année (cf. AVP, I, p. 388). C'est pourquoi il n'hésite pas à considérer la filiation divine comme le fondement de l'esprit de l'Opus Dei (cf. QCP 64). Dans cette perception vivante du mystère de l'Incarnation rédemptrice, se trouve aussi l'enracinement théologique et le sens ultime des petites choses.
Thèmes connexes : Amour de Dieu ; Enfance spirituelle ; Présence de Dieu ; Vie ordinaire, Sanctification de la.
Bibliographie : Antonio ARANDA « Le bouillonnement du sang du Christ ». Étude sur le christocentrisme du bienheureux Josémaria Escriva, Madrid, Rialp, 2000 ; Ernst BURKHARDT - Javier LÓPEZ Vie quotidienne et sainteté dans l'enseignement de saint Josémaria. Étude de théologie spirituelle II, Madrid, Rialp, 2011, pp. 465-471 ; José Luis ILLANES L'existence chrétienne et le monde. Jalons pour une réflexion théologique sur l'Opus Dei, Pampelune, EUNSA, 2003 ; Álvaro DEL PORTILLO Entretien sur le fondateur de l'Opus Dei, Madrid, Rialp, 1993.