« Ce master m’a donné des clés que je souhaite maintenant transmettre »

Caroline, 36 ans, restauratrice d’œuvres d’art et mère de quatre enfants, a suivi le master en accompagnement familial proposé par l’Université Internationale de Catalogne (UIC), à Barcelone. Une formation à distance, exigeante et profondément humaine, qui lui a énormément apporté.

Vous suivez actuellement le master de l'Université Internationale de Catalogne (UIC Barcelona). Pouvez-vous nous dire quelques mots sur cette formation ?

Ce master est une formation en ligne conçue pour fournir aux participants des connaissances théoriques et pratiques sur les questions liées à la famille, en mettant l'accent sur la pédagogie et l'éducation familiale. Mais bien que la formation soit orientée sur la famille, dans le fond, ce qu’on y apprend en priorité, c’est à accompagner les personnes en général.

Pourquoi avoir décidé de vous inscrire à cette formation ?

Pour être honnête, au départ, je n'avais pas d’attente particulière. On m’avait parlé de cette formation mais je ne me sentais pas particulièrement concernée. Ce qui m’a un peu décidée, c'est qu'avec mon mari, nous constations qu’autour de nous, les couples que nous fréquentions, de notre âge ou plus âgés, n’étaient pas du tout armés pour gérer le quotidien, les difficultés et les conflits. Ils avaient beau s'aimer, ils n’avaient pas les clés pour désamorcer les problèmes. Des clés, que mon mari et moi, avions la chance d’avoir reçues pendant notre préparation au mariage. Bref, je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à approfondir sur ce sujet. Je ne savais pas du tout si ce master m’apporterait des réponses mais c’est ce qui m’a encouragée à m’y engager. Et je n’ai pas du tout été déçue...

Concrètement, comment s’organise cette formation ?

Le master débute en octobre et s’achève en juillet. Il est dispensé en espagnol, mais ce n’est pas un problème puisque tous les textes ont été traduits et la plupart des enseignants parlent le français. Nous avons une après-midi de cours par semaine, en ligne, en direct avec des professeurs, tous les mardis, et une semaine obligatoire en présentiel en juillet à Barcelone, au moment de la remise de notre diplôme. Mais ce n’est là qu’une partie du travail, car nous avons à côté énormément de lectures personnelles à effectuer pour approfondir les sujets… et quelques travaux écrits à rendre.

Quels sont les thèmes au programme ?

Le programme s’articule autour de trois grandes parties : une première partie sur les fondements anthropologiques de la personne qui nous permet de mieux comprendre le fonctionnement des personnes (il s’agit d’acquérir des aptitudes) ; une deuxième partie sur l’amour, l’amour conjugal, l’amour dans la famille qui donne à voir et à comprendre la complexité de la famille et des relations ; une troisième partie que j’appellerai « Boite à outils » qui nous arme, à partir de cas concrets pratiques, pour accompagner les personnes (acquisition d’attitudes). L'objectif n’est pas d'étudier la psychologie, mais bien d'apprendre à se connaître soi-même pour éviter les a priori et développer une écoute vraiment active. Cela n’a rien à voir avec les pédagogies et psychologies à la mode en ce moment (type éducation positive, etc.), c’est du simple bon sens, basé sur la nature même de l’Homme en tant qu’être relationnel.

Quels sont les profils de autres participants ?

Le master est ouvert à tous, mais c’est vrai que la majorité des élèves sont des femmes, de différentes nationalités, ce qui est très enrichissant. Ce qui m’a frappée c’est de voir la diversité des motivations pour participer à ce master : certaines, un peu comme moi, s’inscrivent par curiosité personnelle, mais d’autres sont là parce qu’elles travaillent déjà dans le domaine de l’accompagnement ou souhaitent s’y engager à titre professionnel. Toutes ont en commun l’envie de mieux comprendre les personnes pour mieux les accompagner. D’ailleurs, notre tutrice est une ancienne élève qui en a fait son métier aujourd’hui, elle est consultante et son cabinet ne désemplit pas. Elle est aussi très active sur les réseaux et donne souvent des conférences qui sont très prisées.

Quels sont, selon vous, les points forts de cette formation ?

Le premier atout de cette formation, selon moi, c’est la qualité exceptionnelle des enseignants : toujours disponibles, à l’écoute, et vraiment investis. À cela s’ajoutent les lectures proposées, d’une richesse impressionnante, qui m’ont apporté de véritables clés pour mieux réagir dans la vie quotidienne — que ce soit en famille, avec mes amis ou dans mon environnement professionnel. Sur le fond, la formation anthropologique m’a également permis de mieux comprendre l’être humain et d’améliorer significativement ma capacité à accompagner les autres. Qu’on le veuille ou non, à partir du moment où l’on vit et travaille avec des gens, on les accompagne d’une manière ou d’une autre. Avec ce master on apprend comment avoir le bon mot, la bonne attitude et les clés pour accompagner ceux qui nous entourent. Et j’ai découvert, grâce à la troisième partie, plus concrète, des outils précieux pour pratiquer une écoute vraiment active et accompagner avec justesse.

Personnellement, j’ai beaucoup grandi grâce à ce master. J’ai acquis une compréhension plus fine des réactions des autres — mais aussi des miennes. Je suis aujourd’hui convaincue que cette formation offre des repères essentiels pour mieux prendre soin de soi et de sa famille.

Avez-vous déjà eu l’occasion de mettre en pratique ce que vous avez appris ?

Oui, très rapidement. J’ai commencé à tester certains outils avec mes enfants, et comme je partage tout avec mon mari, lui aussi s’est impliqué. Un exemple marquant : notre fils avait du mal à préparer son cartable. Grâce à l’écoute active et à la reformulation, nous avons eu une discussion différente qui lui a permis de trouver lui-même une solution à son problème. Le résultat a été immédiat.

Dans notre paroisse, nous avons aussi été sollicités pour organiser une soirée « Saint Valentin autrement ». Le principe est simple : réunir des couples dans une salle des fêtes transformée en restaurant pour l’occasion, installer chaque couple à une table pour deux, et les « outiller » d’un dossier avec des questions (inspiré notamment des cinq langages de l’amour) pour les inviter à dialoguer en profondeur, tandis que le service était assuré par les Frères de la Communauté des Béatitudes. Cela a été un très beau moment. Même des couples mariés depuis 50 ans nous ont dit avoir appris des choses nouvelles l’un sur l’autre. Sans le master, je ne pense pas que nous aurions pu concevoir un tel moment.

On nous a également confié le rôle de « couple accompagnateur » de jeunes pour le jubilé à Rome. Il y a un an, j’aurais refusé, car je n’aurais considéré que la dimension logistique de la mission. Aujourd’hui, je comprends pleinement ce que signifie « accompagner ». Cette formation m’a donné confiance… et l’envie d’aider les autres.

Que diriez-vous à quelqu'un qui souhaiterait s'inscrire ?

Je dirais que tout le monde devrait connaître ce que cette formation transmet. Autour de moi, je vois trop de souffrance liée aux relations familiales ou conjugales, alors que les clés sont là, accessibles. On me dit souvent : « Je n’ai pas le temps. » Mais justement, ce sont ceux qui n’ont pas le temps qui le trouvent pour ce qui compte vraiment. Moi-même, je n’avais ni le temps ni les moyens au départ. Mais j’ai réussi à obtenir une bourse et je me suis finalement lancée. J’ai aménagé mon « temps libre » pour y caser des lectures et au moment des examens, mon mari m’a aidé avec les enfants. C’était un travail d’équipe. Ce master est un vrai trésor, pas seulement pour celles qui ont un projet professionnel, mais pour toute personne souhaitant grandir, mieux comprendre les autres, mieux vivre ses relations. J’ai vraiment grandi avec cette formation, et j’en suis convaincue : elle transforme notre manière de vivre la famille… et bien plus encore.