1500 personnes environ ont accompagné les 38 nouveaux prêtres au cours de la cérémonie d’ordination sacerdotale, dans la basilique saint Eugène, à Rome. Quelques-uns des nouveaux prêtres ont été interviewés, parmi lesquels un Français, Fabio Quartulli, et Freddy Ngandu Muteba de la République Démocratique du Congo.
Dans son homélie, mgr Xavier Echevarria, prélat de l’Opus Dei, a encouragé les personnes présentes à « rechercher l’Esprit Saint au fond de leur âme ». En cette fête de la Pentecôte, le prélat a invité les ordinands et ceux qui les accompagnaient « à converser avec Lui, à s’adresser à Lui dans les situations les plus diverses. Notre vie ordinaire acquerra alors hauteur et profondeur, et relief surnaturel ».
Paroles du prélat.
La lumière, l’eau, le feu et le vent sont quelques-uns des symboles traditionnellement utilisés pour représenter l’Esprit Saint. Mgr Echeverria a tiré de chacun d’entre eux un enseignement pour tous les assistants, spécialement pour les nouveaux prêtres. Nous vous proposons un extrait de ses paroles :
La séquence « Veni, Sancte Spiritus » que l’on prie aujourd’hui et demain dans la Messe, et l’hymne « Veni, Creator Spiritus » que l’on chantera au cours de cette ordination, sont remplis de symboles. (…)
Dès la première strophe, la séquence parle de l’Esprit Saint comme de la lumière de l’âme, lorsque l’on demande qu’il nous envoie du Ciel un rayon de sa lumière ; et ensuite, lorsqu’elle nous invite à l’invoquer en disant : Ô lumière bienheureuse, remplis au plus intime le cœur de tes fidèles. La lumière s’oppose aux ténèbres. Elle est une condition vitale : un monde sans lumière serait un monde mort. L’Esprit dissipe les ténèbres du péché, nous rappelle les enseignements du Christ et nous aide à les approfondir ; Il nous montre la beauté de Dieu notre Père et nous fait aspirer aux biens du Ciel. Comme l’enseigne le Catéchisme de l’Église Catholique, « l’Esprit Saint, avec sa grâce, est ‘le premier’ à éveiller en nous la foi et à nous initier à la vie nouvelle ‘pour qu’ils te connaissent toi, le seul vrai Dieu, et ton envoyé Jésus-Christ’ » (CEC, n. 684).
Mes enfants diacres, le Paraclet vous donnera, avec le sacerdoce, la capacité d’enseigner avec autorité les vérités de la foi et de la morale chrétienne. Vous serez ses instruments pour illuminer les âmes et donner des réponses aux questions qui, si souvent, oppressent les cœurs de tant de personnes : le sens de la souffrance, de la vie et de la mort ; l’immense amour de notre Père pour toutes ses créatures ; les devoirs de justice et de charité – qui sont inséparables – envers tous… Ayez présent à l’esprit l’enseignement de saint Josémaria : « Nous autres prêtres, nous ne devons parler que de Dieu. Nous ne parlerons pas de politique, ni de sociologie, ni d’autres sujets qui sont étrangers à l’activité sacerdotale. Et nous ferons ainsi aimer l’Église et le Souverain Pontife » (saint Josémaria).
L’Esprit Saint est également comparé à l’eau. Nous l’avons entendu dans l’évangile. « Le dernier jour de la fête des Tabernacles, le plus solennel, Jésus s’écrie :’si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi’. Comme le dit l’écriture, ‘de son sein couleront des fleuves d’eau vive’. Il parlait de l’Esprit que devait recevoir ceux qui croient en lui », commente saint Jean (messe du samedi soir avant la Pentecôte, évangile, Jn 7, 37-38)
Dans le sacrement de la pénitence, mes enfants, vous pourrez laver les taches des âmes, en leur pardonnant leurs péchés au nom et avec l’autorité de Jésus Christ, grâce à la miséricorde de Dieu le Père et la puissance de l’Esprit Saint. Remerciez le Seigneur – nous devons tous rendre grâces – pour ce don admirable que le Dieu de miséricorde a mis entre nos pauvres mains, et faites en sorte d’en tirer beaucoup de fruits. En suivant l’exemple et les conseils de saint Josémaria, consacrez de nombreuses heures de votre ministère à la confession. Ce n’est pas du temps perdu ; au contraire, c’est un temps qui a beaucoup de valeur, car il n’est pas de meilleure « affaire » que de sauver les âmes, et de vivre en la grâce de Dieu.
En tant qu’Amour, l’esprit Saint est comparé au feu qui réchauffe les cœurs et les enflamme de l’amour de Dieu et de leurs frères. Il est venu ainsi sur l’Église le jour de la Pentecôte. Infuse en nous cet amour, surtout en nous donnant Jésus dans la Communion eucharistique. L’Esprit lui-même, qui en descendant dans le sein très pur de Marie a déjà permis l’incarnation du Verbe, permettra la transsubstantiation du pain et du vin en corps et sang du Christ.
Très chers diacres : lorsque le Paraclet descendra sur vous aujourd’hui, il imprimera en vos âmes le caractère sacerdotal, signe indélébile qui vous rendra conforme au Christ Souverain et Éternel Prêtre, et il vous donnera tous les pouvoirs que le Seigneur a donnés à ses ministres ; entre autres, le pouvoir le plus merveilleux et le plus fondamental pour la vie de l’Église : la possibilité d’agir in persona Christi Capitis, de prendre la place du Christ dans le Sacrifice Eucharistique. Avec saint Josémaria, je vous invite tous à considérer « combien l'action du Paraclet doit être extraordinairement importante et abondante lorsque le prêtre renouvelle le sacrifice du Calvaire au cours de la célébration de la Sainte Messe sur nos autels » (Quand le Christ passe, n. 130). Comme nous devons rendre grâce à Dieu Esprit Saint pour ce don d’amour qu’est la Sainte Eucharistie !
Pour terminer, je voudrais vous rappeler un autre signe avec lequel la Sainte Écriture nous parle de l’Esprit Saint : le vent. Saint Luc le décrit au début des actes des Apôtres, lorsqu’il raconte que le jour de la Pentecôte, (…) vint du ciel un bruit tel que celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils se tenaient. Les effets de cette irruption se sont fait remarquer immédiatement : Pierre et les autres Apôtres, après avoir rejeté toutes leurs craintes, se lancèrent à annoncer publiquement la Résurrection de Jésus, avec courage, et ils attirèrent à l’Église un grand nombre de personnes.
Nous ne devrions jamais l’oublier : face aux difficultés dans notre vie personnelle ou dans l’apostolat, qui sont parfois grandes, l’Esprit Saint se manifeste encore plus fermement chez ceux qui suivent ses inspirations. Dans la prière, dans la fréquentation des sacrements, dans la docilité plénière au Paraclet, on surmonte tous les obstacles.
Je vous rappelais au début que nous nous trouvions dans cette basilique comme dans cette « chambre haute », à Jérusalem, réunis autour de Marie. Demandons-lui d’intercéder maternellement pour le Saint-Père, pour les évêques, pour les nouveaux prêtres et leurs familles, pour tous les prêtres et pour le peuple de Dieu. Je fais mienne cette prière du pape au cours d’une cérémonie analogue, il y a quelques semaines. Benoît XVI disait : « Prions pour que dans toutes les paroisses et les communautés chrétiennes, la sollicitude pour les vocations et pour la formation des prêtres augmente : elle commence dans la famille, elle continue au séminaire, et elle suppose que tous s’intéressent au salut des âmes » (Benoît XVI, Homélie au cours d’une ordination sacerdotale, 29 avril 2007).