Dans quelles circonstances avez-vous pris conscience que votre chemin spirituel était l'Opus Dei ?
C’est l’année de mon mariage que j’ai répondu à l’appel de Dieu. J’avais déjà 3 ans de vie professionnelle et j’ai reçu cette vocation comme un cadeau. J’en remercie Dieu tous les jours, comme celui de la vie, de la foi et du sacrement du mariage. Mon mari, qui n’est pas de l’Opus Dei, a été très fier.
Mais la vocation est aussi une exigence : Dieu attend de moi, comme de tout chrétien, que je mène une vie ordinaire « en donnant une vibration d’éternité » à chaque seconde. C’est la prise de conscience de cette responsabilité personnelle et la confiance dans l’aide de Dieu qui me poussent à viser le plus directement possible à l’essentiel. C’est certain que cela implique des sacrifices mais qui n’en fait pas dans la vie ?
Comment vous avez connu l’Opus Dei et pourquoi en être devenue membre ?
Je ne crois pas que ce soit moi qui ai connu l’Opus Dei. La démarche ne vient pas de ma propre initiative. C’est curieux de dire cela au XXIe siècle, alors que la société nous pousse à vouloir tout maîtriser, mais c’est vraiment ce que je ressens. Dieu s’est « montré » Créateur, Père, Ami fidèle, désireux d’orienter ma vie vers un idéal que j’aurais eu beaucoup de mal à trouver de manière purement humaine.
Au départ, cet idéal était un peu comme un défi sportif… mais c’est tous les jours que la compétition se joue.
Si je suis membre de l’Opus Dei aujourd’hui, c’est parce que cette vocation comporte deux choses que j’aime. C'est d'abord l’exigence de vivre au service de Dieu et des autres. Je trouve que c’est plutôt exaltant d’essayer de vivre pour autre chose que pour soi-même !
C'est aussi l’avantage énorme de pouvoir compter sur la grâce des sacrements et sur la formation que je reçois dans les cours et les retraites, pour nourrir ma foi au quotidien.
Votre vocation vous apprend à consacrer du temps à la prière, à aller à la messe en semaine. Quel temps accordez-vous à votre mari et vos deux enfants ?
La vocation m’a fait découvrir le caractère précieux du temps. Sanctifier son travail, c’est sanctifier le temps que nous passons à nos occupations quotidiennes.
La prière, c’est comme un coaching sportif. Même si mes pratiques chrétiennes peuvent apparaître, de manière purement humaine, comme « dévoreuses de temps », elles n’empiètent jamais sur ma vie familiale, professionnelle ou sociale, puisque tout est imbriqué : il n’y a pas de superposition chronologique. Il y a simplement du temps de gagné et du temps de perdu.
J’essaie donc, en comptant surtout sur l’aide de Dieu, de transformer l’essai : certaines fois il l’est, d’autre fois, il ne l’est pas. C’est la messe qui me donne la force quotidienne pour rester dans la compétition : c’est mon dopage !
Être de l’Opus Dei signifie-t-il pour vous un plus grand soin de votre travail professionnel ?
C’est là que Dieu m’attend. C’est le terrain d’entraînement. Comme en plus je travaille avec mon mari, j’ai deux fois plus d’occasions de soigner à la fois mon travail et mon mari ! Prendre soin de mon travail et des personnes qui m’entourent, c’est pour moi l’occasion de remercier Dieu de me les avoir confiés. La valeur du travail comme service rendu à mon entreprise, à la société et à Dieu, c’est grâce à saint Josemaria que j’en ai conscience. Mais c’est une réalité d’une si profonde richesse que je crois vraiment en être qu’au tout début. Je joue encore chez les poussins. Les JO, ce n’est pas pour demain !