Méditation : 7ème Dimanche de Pâques

Les thèmes proposés pour la méditation du jour sont : les dernières solennités liées au cycle pascal ; le Seigneur envoie tous les chrétiens en mission ; les moyens pour mener à bien la mission confiée.

- Les dernières solennités liées au cycle pascal

- Le Seigneur envoie tous les chrétiens en mission

- Les moyens pour mener à bien la mission confiée

LA LITURGIE de ce 7ème dimanche après Pâques reprend une nouvelle fois l’Évangile selon saint Jean, concrètement le grand discours que le Seigneur a prononcé au cours de la Dernière Cène. Et, dans ce discours, la partie connue comme la « grande prière sacerdotale » qu’il adresse à son Père. L’Église entend ainsi nous préparer aux dernières fêtes du cycle pascal. D’abord, l’Ascension que nous avons célébrée jeudi dernier ; maintenant, la Pentecôte, la descente du Saint Esprit. Sans oublier les autres fêtes qui vont intervenir alors que le temps ordinaire aura pris la suite du temps pascal, à partir du lundi après la Pentecôte. À ce propos, n’oublions pas que le pape François a institué pour ce lundi la mémoire de la Vierge Marie, Mère de l’Église.

Pour mémoire, quelles fêtes vont suivre la grande solennité de la Pentecôte ? Pour y répondre, on serait tenté de dire « excusez du peu », car il va s’agir bel et bien de la Très Sainte Trinité, le dimanche 30 ; ensuite, de la Fête-Dieu, le dimanche 6 juin, du Sacré Cœur de Jésus, le vendredi 11 et du Cœur immaculé de Marie, le samedi 12. Bref, les mystères les plus extraordinaires que l’esprit humain puisse contempler. Le Seigneur entend nous y introduire, par ses conseils, mais surtout par sa propre prière, cette prière sacerdotale qu’en tant qu’homme il a adressée à son Père. Le Verbe, la Parole du Père, s’est fait chair, c’est-à-dire parole humaine, pour nous faire connaître le Père et l’Esprit Saint.

Par la même occasion, le Seigneur nous a indiqué en quoi consiste la mission qu’il nous confie, à titre de ses disciples. Il nous dit, en substance, que la mission de tout chrétien est une participation à la mission des Trois Personnes divines. Le Père envoie le Fils dans le monde ; et, après l’Ascension, le Père et le Fils envoient le Saint-Esprit. Ce qui signifie que, nous autres chrétiens nous sommes personnellement associés aux œuvres divines en faveur des hommes, pour l’essentiel, la Création, la Rédemption et la Sanctification. Soyons-en bien conscients, ayant de plus l’assurance que les trois Personnes divines nous assisteront toujours dans l’accomplissement de cette mission.


C’EST CE QUE le Seigneur nous dit dans l’Évangile de la messe d’aujourd’hui. « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde » (Jn 17, 18). En clair, nous sommes invités à partager le zèle rédempteur de notre Seigneur. C’est-à-dire que nous devons toujours avoir présente à l’esprit notre mission d’apôtres. Bien sûr, la tâche n’est pas facile, car le monde ne va pas bien, puisqu’il s’éloigne de Dieu, peut-être sans en être vraiment conscient, surtout conscient des conséquences pratiques qui découlent de cet éloignement, involontaire peut-être mais combien réel.

Or, pour nous protéger des dangers qui nous guettent, le Seigneur n’entend pas nous retirer du monde. « Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais » (Jn 17, 15). Il nous y envoie, tout en nous protégeant du Mauvais, concrètement de ce qu’on appelle l’esprit mondain, une vision trop terre-à-terre de notre vie et de ses finalités. En effet, nous voyons que le monde actuel privilégie, sans doute un peu trop, des réalités qui ne sont pas à la hauteur de notre dignité humaine, moins encore de notre dignité d’enfants de Dieu. En effet, n’entendons-nous pas parler souvent d’hédonisme, de matérialisme, d’esprit de consommation, etc. ? Et, surtout, ne voyons-nous pas ces finalités s’imposer un peu partout, dans les médias ou les mœurs de nos concitoyens et, qui plus est, ne les voyons-nous pas exaltées, comme si elles étaient une expression incontestable du véritable progrès ?

Nous autres chrétiens nous devons penser aux priorités apostoliques que le saint-père a signalées à de multiples reprises. En particulier à la famille, à laquelle il a voulu dédier l’année actuelle qui est aussi, ne l’oublions pas, une année Saint Joseph. En ce qui concerne l’année dédiée à la famille, nous savons qu’elle a débuté le 19 mars, précisément le jour de la solennité de saint Joseph et 5 ème anniversaire de l’exhortation apostolique du pape François “Amoris Laetitia”, et qu’elle se conclura le 6 juin 2022, lors de la Xe Rencontre Mondiale des Familles à Rome. Or, si la famille en général doit être une priorité pour tous pendant les mois qui viennent, notre famille personnelle encore plus, de toute évidence. Que chacun de nous fasse un effort pour renouer ou renforcer des liens qui se sont peut-être brisés ou, tout au moins, un peu distendus, quelle qu’en soit la raison.


NOUS NE MANQUONS PAS de moyens ni de possibilités concrètes pour accomplir notre mission, surtout le dernier aspect évoqué, la famille. Tâchons d’y réfléchir aujourd’hui, en ce 7 ème dimanche, mais aussi pendant les semaines qui viennent, y compris pendant les grandes vacances qui approchent, à la faveur du recul qu’elles nous apportent toujours. Il va sans dire que, pour ce faire, une des conditions indispensables est de prendre soin de notre prière personnelle, surtout si nous voulons sentir en nous la force de l’Esprit Saint. Voyons dans nos moments de prière la manière dont nous pouvons nous associer encore plus et mieux aux initiatives en cours. Sachant pertinemment que l’Esprit Saint ne sera pas insensible à notre désir d’accomplir notre mission. Il nous accordera les grâces dont nous avons besoin.

Et si nos forces défaillent, ce qui n’a en soi rien d’extraordinaire, allons sans hésitation nous revigorer auprès de notre Seigneur, surtout dans l’Eucharistie. Ainsi la messe sera au cœur de notre vie, comme source et sommet de notre vie chrétienne, selon les images proposées par le Concile Vatican II. Elle sera notre vraie force, si bien que tout deviendra possible, à commencer par notre fidélité chrétienne, notre combat contre nos péchés et nos défauts, mais aussi nos projets apostoliques les plus ambitieux, nos initiatives pour une renaissance effective et universelle des valeurs familiales.

Puisse la sainte messe, célébrée ce 7ème dimanche du temps pascal, nous apporter de nouvelles énergies spirituelles, un nouveau zèle pour accomplir notre mission. Puissions-nous répondre comme il le faut aux attentes de Dieu le Père, qui sont les attentes de Jésus-Christ notre Seigneur. Nous y arriverons si nous ne nous écartons pas ne serait-ce que l’espace d’un moment de notre Mère, la Vierge Marie. N’hésitons donc pas à l’invoquer souvent comme Mère, comme notre Mère, mais aussi comme Mère de l’Église, dans l’esprit de la mémoire du lundi 24.