Méditation : Dimanche de la 3ème semaine du Temps Ordinaire (cycle A)

Les thèmes proposés pour la méditation du jour sont : faire confiance à la lumière du Christ ; se concentrer sur ce qui nous unit ; Jésus éclaire notre vie.

- Faire confiance à la lumière du Christ

- Se concentrer sur ce qui nous unit

- Jésus éclaire notre vie.


LE PROPHÉTE Isaïe parle d’un peuple qui marchait dans les ténèbres et qui en est venu à voir « une grande lumière » (Is 9, 1). Ses habitants, habitués à vivre dans l’ombre, sont remplis de joie, car les ténèbres qui les enveloppaient sont dissipées. Cette prophétie annonce ce que signifie la venue de Jésus dans le monde : il est cette « grande lumière » qui donne un sens à la vie des hommes et les libère des ténèbres du péché.

La raison de notre joie n’est autre que de savoir que nous sommes sauvés par le Christ. « Le Seigneur est ma lumière et mon salut, s’exclame le psalmiste ; de qui aurais-je crainte ? » (Ps 26, 1). Il nous offre une paix qui ne dépend pas des circonstances extérieures ou de notre état d’esprit, mais de quelque chose de beaucoup plus sûr : la certitude que Dieu s’est fait homme, qu’il nous a sauvés de nos péchés et qu’il est toujours avec nous. C’est pourquoi nous pouvons aussi répéter avec le psalmiste : « Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? » (Ps 26, 1). Le chrétien ne craint rien, car il sait que Jésus est toujours avec lui. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rm 8, 31).

Certes, nous traversons tous des situations difficiles. Certaines seront plus ordinaires — un malentendu, un changement de plan, une douleur physique —et d’autres plus extraordinaires — une maladie grave, la perte de l’emploi, un problème familial. Il serait naïf de prétendre que tout cela ne nous affecte pas. En même temps, ces circonstances nous conduisent précisément à nous ancrer dans ce qui est important pour nous : Jésus, qui nous offre réconfort et sens. « L’homme a été créé pour le bonheur. Votre soif de bonheur est donc légitime. Le Christ a la réponse à votre désir. Mais il vous demande d’avoir confiance en lui » [1].


SAINT PAUL avait entendu parler des divisions au sein de la communauté chrétienne de Corinthe. Il semble que divers groupes se soient formés autour de personnes importantes, ce qui les a amenés à dire : « J’appartiens à Paul », « j’appartiens à Apollos », « j’appartiens à Céphas ». L’apôtre termine son énumération par une expression qui pourrait être interprétée comme ironique : « Je suis du Christ » (1 Co 1, 12). C’est comme s’il disait : « Vous leur appartenez à tous, mais moi j’appartiens à Jésus ». De cette façon, saint Paul montrait l’absurdité de ces groupes, car la seule chose qui compte est l’appartenance au Seigneur.

Il est normal que dans nos relations avec les autres, nous constations que nous sommes très différents les uns des autres. Parfois, nous pourrions en venir à croire que ces différences sont insurmontables, qu’il n’y a aucun moyen de concilier leur caractère ou leur façon de penser avec les nôtres. S’il y a peut-être là une part de vérité, en réalité, ce qui nous unit est bien plus déterminant que ce qui nous sépare. Se savoir frères dans le Christ nous conduira à relativiser ce qui nous éloigne des autres et à valoriser cette origine commune, en cherchant — avec patience et espérance — les voies possibles de la connaissance et de la compréhension mutuelles. Ainsi, nous pourrions dire avec l’apôtre : « Nous, bien que nous soyons différents ou que nous pensions différemment, nous appartenons à Jésus ».

Il suffit parfois de choisir un bon point de vue pour évaluer différemment et mieux les actions des autres, jusqu’à ce que nous nous rapprochions un peu plus de la façon de voir de Dieu. Dans ce sens, saint Josémaria a essayé de regarder les gens avec les yeux avec lesquels sa propre mère les regarderait. Cette expérience l’a conduit à écrire ce point de Chemin : « Garde-toi de mal penser de quelqu’un, même si ses propos ou ses actes t’autorisent de façon raisonnable à porter un tel jugement » [2].


LORSQUE Jésus apprit que Jean avait été emprisonné, il alla s’installer en Galilée. L’évangéliste souligne que cela a réalisé la prophétie d’Isaïe sur le peuple qui vivait dans les ténèbres mais qui a vu « une grande lumière » (Is 9, 1). Le Christ commence alors à prêcher et à appeler ses premiers disciples : « Il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur : “Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes” » (Mt 4, 18-19).

Jésus appelle les habitants de la Galilée à la conversion car ils ont déjà reçu la lumière. Il leur dit : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » (Mt 4, 17). Voici donc le fondement de cette invitation : le Seigneur les a appelés. Parfois, il peut sembler impossible « d’abandonner la voie du péché parce que l’engagement de conversion est centré uniquement sur soi-même et sur ses propres forces, et non sur le Christ et son Esprit » [3]. Accepter cet appel implique, tout d’abord, de faire confiance à sa parole, de se laisser guérir par Dieu et de s’ouvrir à sa compagnie. De cette manière, il agira à travers nos bons désirs et nos efforts pour le suivre.

Les premiers disciples ont su reconnaître en Jésus cette grande lumière qui illuminait leur vie. Cette rencontre a transformé leur avenir. C’est pourquoi « aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent » (Mt 4, 22). Ce qui avait été une partie essentielle de leur vie quotidienne, la pêche, a alors été intégré et subordonné aux plans que le Maître leur a proposés. Certes, le Seigneur ne demande pas à tous les hommes de quitter leurs filets de cette manière. Cependant, toute vocation « est un phénomène qui donne au travail un sens de mission, qui ennoblit et donne une valeur à notre existence. Jésus entre par un acte d’autorité dans l’âme, dans la vôtre, dans la mienne : c’est l’appel » [4]. Nous pouvons demander à la Vierge Marie que nous sachions accueillir la lumière de son Fils pour que notre vie éclaire les personnes qui nous entourent.


[1]. Saint Jean Paul II, Discours, 25 juillet 2002.

[2]. Saint Josémaria, Chemin, n° 442.

[3]. Pape François, Angélus, 6 janvier 2020.

[4]. Saint Josémaria, Lettre 3, n° 9.