“Ledicia cativa” (Brin de joie)

Mercedes et José Manuel ont fondé “Ledicia cativa”, une association qui a accueilli au cours de ces dix dernières années plus de 400 enfants russes touchés par l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl.

Mercedes et José Manuel dans une station de métro, à Moscou

José Manuel Borrajo et son épouse, Mercedes Gil, vivent à Ourense, en Galice. Un beau jour, grâce à une coupure de presse, ils ont eu connaissance d’un projet d’accueil temporaire d’enfants russes en convalescence. Le projet les a vivement intéressés, et ils ont fondé, peu après, une ONG, baptisée Ledicia cativa, « Brin de joie » en galicien. Il s’agit d’un programme humanitaire parrainé par plusieurs organismes des Nations Unies.

Grâce à cette ONG, la Galice a accueilli plus de 400 jeunes des régions russes touchées par la radiation de Tchernobyl. Issus d’orphelinats, de maisons d’accueil et de familles de toutes conditions sociales, ils ont entre 6 et 17 ans. Selon plusieurs instituts épidémiologiques russes, un été passé en Galice leur donne deux ans de plus d’espérance de vie. 

José Manuel, qui travaille dans une Caisse d’Épargne, n’avait jamais pensé fonder quoi que ce soit, ni créer une association, et encore moins “Enfants du Monde”, une « association d’associations ». Ils ont également signé une convention de coopération internationale avec une organisation de bienfaisance qui leur sert de correspondante en Russie. « Je n’aurais jamais pu rêver d’une chose pareille. J’en étais incapable. Mais le Seigneur nous a aidés à chaque instant ». Mercedes et José Manuel avouent tous les deux que leur engagement chrétien est le moteur intime de leur activité. Ils sont surnuméraires de l’Opus Dei et, comme le dit Mercedes, « cela nous rend spécialement sensibles aux problèmes des autres ».

Mercedes à Moscou au cours d'un voyage de préparation

La tâche de José Manuel et de Mercedes est assez complexe : ils informent tout d’abord les familles galiciennes sensibles à ce drame humain, puis ils organisent le programme d’accueil pour chaque été. Cela représente avant tout un travail administratif laborieux. Ils s’engagent alors à faire face à toutes les difficultés qui peuvent apparaître pendant la période estivale, une fois les enfants arrivés en Galice. 

« Cela demande du travail et en même temps c’est très enthousiasmant, dit Mercedes, parce que la santé et la dignité d’un enfant sont en jeu. L’amour des familles d’accueil est émouvant. Parfois nous fermons notre cœur devant la souffrance, sans réaliser qu’ainsi nous nous isolons des autres, et que nous nous appauvrissons en tant que personne ».

« Cet engagement – dit José Manuel – nous permet d’être utiles aux autres, et tout spécialement à ces enfants, victimes innocentes d’une société qui repose sur des valeurs sociales ou morales uniquement gouvernées par l’instinct de survie ».

« En retour – poursuit Mercedes – les familles reçoivent un enseignement d’une très grande valeur. Nous réalisons que nous ne manquons de rien et nous saisissons plus profondément que la voie du bonheur passe par l’amour et le dévouement aux autres. De plus, ces enfants profitent de tout ce que nos familles ont de bon, dans tous les domaines. Par exemple, ils apprécient beaucoup les valeurs chrétiennes que l’on vit dans tant de familles galiciennes ».