«Les enseignements de Josémaria Escriva ont poussé de nombreuses personnes à prendre conscience de la responsabilité que nous avons tous, en tant que membres de la famille humaine, de promouvoir le développement matériel et moral des plus nécessiteux», explique le sociologue Pier Paolo Donati.
Outre un centre médical au Venezuela, une antenne médico-sociale en République démocratique du Congo, un dispensaire dans la Ville des enfants au Mexique et une école familiale agraire en Colombie, seront inaugurés un centre éducatif en Uruguay, un programme de formation professionnelle pour des immigrés de Barcelone (Espagne), un institut de technologie industrielle au Nigéria et un centre de promotion de la femme paysane en Pologne.
DU JAPON À L’AFRIQUE
Quelques commentaires recueillis au hasard, parmi les 1200 participants au Congrès sur La grandeur de la vie ordinaire, illustrent aussi la préoccupation des fidèles de l’Opus Dei pour le bien commun et pour la vivification chrétienne de la société.
«Au Japon, même si nous sommes très peu de catholiques, l’exemple des chrétiens est important et la majorité bouddhiste est ouverte à notre message, explique Kazuko Njimue, enseignante dans un collège pour jeunes filles. Notre travail d’éducation consiste d’abord à développer les vertus humaines chez nos étudiantes; à travers cela, elles découvrent peu à peu la Vérité.»
Membre de l’Association internationale des avocates, la Nigériane Anayo Justine Offiah est pour sa part confrontée à l’ignorance et à l’analphabétisme qui prévalent dans son pays; avec ses consoeurs, elle cherche à renseigner les gens sur leurs droits et offre des services légaux gratuits aux femmes et aux enfants dont les droits sont bafoués.
En collaboration avec d’autres associations professionnelles, ces juristes travaillent à faire amender les lois qui violent les droits humains fondamentaux; celles, par exemple, qui permettent de donner en mariage une fillette de 10 ans ou qui prévoient qu’une veuve soit donnée en héritage.
Dans le même pays d’Afrique, Regina Eya dirige la Fondation pour la défense de l’enfant, un organisme qui combat, entre autres, le traffic et le travail des enfants, et promeut leur développement intégral. Elle consacre aussi ses énergies à la formation humaine et doctrinale des filles et des mamans.
«Le secret pour faire son travail le mieux possible, explique-t-elle, c’est l’amour avec lequel on le commence, on le continue et on le termine. Et l’amour avec lequel on l’offre à Dieu notre Père. Voilà la tâche de chaque jour.» En Australie
À l’autre bout du monde, dans un quartier de Sydney, Mary Roth se prépare à inaugurer une maison de retraite pour les aînés. «Respect, amour et compassion» présideront au travail de toute l’équipe que l’infirmière australienne bâtit avec soin.
Car la grande particularité de ce nouveau projet sans but lucratif sera de préserver la dignité humaine des résidants: «Les patients sont en droit de recevoir une aide holistique, qui réponde à leurs besoins physiques, émotionnels et spirituels, soutient madame Roth.
«Il est important de maintenir leur dignité humaine durant leurs derniers temps sur la terre et jusqu’à leur mort naturelle. Ne sont-ils pas créés à l’image et à la ressemblance de Dieu?»
Autre caractéristique intéressante: pour assurer une atmosphère familiale au projet, les familles des patients seront encouragées à prendre soin de la personne en résidence. «Pas question de venir parquer des patients chez nous, prévient l’infirmière. Avec l’aide du personnel, la famille doit assumer ses responsabilités et jouer un rôle très actif.»
Pour combler le fossé entre générations et «enseigner un peu de compassion aux enfants», Mary Roth prévoit également inviter les écoliers à venir visiter les aînés et à jouer auprès d’eux un rôle actif: conversations, aide pour les repas, petites courses.
«Ils ont assurément beaucoup à apprendre des personnes âgées, croit-elle. Souvent, les aînés se sentent inutiles. Ils ont l’impression de déranger. Et pourtant, ils ont encore tellement à donner à la société! J’aimerais que les jeunes découvrent cela en même temps que la joie de donner à leur tour.»