Pour le pape Léon XIV, les pauvres ne détournent pas l’attention de l’Église : ils en sont le centre vivant. Ce sont nos frères et sœurs bien-aimés, souligne-t-il. Par leurs vies, leurs paroles, leur sagesse, ils nous révèlent la vérité de l’Évangile. Cette vision nourrit la 9ᵉ Journée mondiale des pauvres, célébrée le 16 novembre par le Jubilé des Pauvres. Message limpide : les plus fragiles sont au cœur de la mission chrétienne. Par leurs visages et leurs histoires, ils nous ramènent à l’essentiel : le Christ.
On se mobilise!
Ces mots ont touché notre famille en plein cœur. Mon mari et moi avons voulu faire plus que donner. Nous voulions transmettre à nos enfants et à nos proches le feu de la compassion. Direction le Downtown Eastside, quartier le plus démuni du pays, où se mêlent dépendance, errance et solitude.

L’appel à la solidarité a été immédiat. Familles, adolescents, jeunes adultes : tout le monde s’y est mis. On tartine, on emballe des fruits, on ajoute un mot d’espérance dans chaque sac. En travaillant, on prie — pour ceux et celles qui recevront ces repas, pour les vies éprouvées.
Au parc, deux tables suffisent : l’une pour les repas, l’autre pour les vêtements. En quelques minutes, tout disparaît. Les « Dieu vous bénisse ! » fusent. Certains restent, parlent, racontent leur parcours. Une femme évoque son passage dans l’école catholique de notre fille. Un autre confie avoir dirigé une entreprise avant de tout perdre. Les visages expriment surtout une gratitude immense — celle d’être reconnus, écoutés, respectés.

Effet multiplicateur…
Au fil des années, notre famille s’est engagée dans la Société Saint-Vincent-de-Paul, auprès des paroisses qui soutiennent familles, réfugiés et nouveaux arrivants. Nos enfants ont grandi au rythme des paniers de Noël remplis de cadeaux et de victuailles. Nous avons aussi servi au centre The Door is open géré par l’archidiocèse de Vancouver, refuge accueillant pour ceux qui ont faim, froid ou simplement besoin d’un peu d’humanité.
Le pape Léon XIV conclut son message sur un défi et une promesse : que ce Jubilé suscite de nouvelles initiatives pour combattre la pauvreté sous toutes ses formes. Dans Dilexi te (nº 121), il rappelle : À travers votre action, qu’elle transforme la société ou qu’elle se limite à un simple geste fraternel, les pauvres comprendront que ces mots de Jésus leur sont adressés : “Je t’ai aimé.”
Chaque petit geste, chaque prière…
On ne peut pas tous bâtir des œuvres grandioses. Mais chaque repas offert, chaque sourire échangé, chaque prière murmurée devient un signe visible de l’espérance. En servant les pauvres, c’est le Christ Lui-même que l’on rencontre.
