Or, a conclu la commission médicale de la Congrégation pour les causes des saints, le docteur Nevado a bénéficié en 1992 d’une guérison «très rapide, complète et durable, scientifiquement inexplicable», attribuée à l’intercession du bienheureux Josémaria Escriva.
Si bien qu’à l’occasion d’un récent consistoire le pape Jean-Paul II a annoncé que le fondateur de l’Opus Dei sera canonisé le 6 octobre prochain à Rome. Huit autres bienheureux monteront aussi bientôt sur les autels.
«Je voudrais rendre grâces et exprimer ma reconnaissance à la Très Sainte Trinité, qui nous envoie le cadeau de ses saints, a immédiatement réagi le prélat actuel de l’Opus Dei en rappelant l’apport spécial de trois d’entre eux à la vie de l’Église.
«Padre Pio (canonisation le 16 juin), fidèle au charisme des Capucins, nous rappelle la profondeur de l’amour avec lequel Dieu nous aime, amour communiqué à travers l’Église par ses sacrements, en particulier la Pénitence et l’Eucharistie. Juan Diego (canonisation le 30 juin) a été le premier à recevoir la visite de Notre-Dame de la Guadeloupe, où chaque année des millions de pèlerins prient Sainte Marie.»
Monseigneur Javier Echevarria souligne également le rôle des innombrables personnes qui ont accompagné et soutenu le bienheureux Josémaria: «Dans son histoire, nous découvrons la trace lumineuse de parents chrétiens, dont il a reçu l’héritage de la foi; d’évêques qui ne lui ménagèrent pas leur appui, afin qu’il puisse développer sa tâche d’évangélisation; de nombreux prêtres, religieux et religieuses (...) et de milliers de laïcs qui ont su transformer en réalité son message de sanctification du travail ordinaire au milieu du monde.»
Les pauvres et les malades ont aussi joué un rôle clé, rappelle le prélat: «Ils ont donné généreusement la seule chose qu’ils avaient et converti leurs souffrances en prière pour le travail sacerdotal du fondateur de l’Opus Dei.»
Leur exemple, croit-il, «est une magnifique occasion de ressentir de nouveau la responsabilité de ne pas priver de prière et de charité ceux qui nous entourent, parce que nous sommes tous appelés à être saints». RÉACTIONS
La nouvelle de la canonisation du bienheureux Josémaria et la célébration de son 100e anniversaire de naissance (1902-2002) ont suscité des réactions enthousiastes chez de nombreux évêques et cardinaux du monde entier. En voici quelques unes...
—«Josémaria Escriva est une de ces figures qui traversent les siècles et révèlent, d’une certaine façon, à l’observateur qui sait voir, ce que l’Esprit est en train de faire dans son Église. Avec bien d’autres, et on pourrait dire depuis un siècle, Dieu a ainsi suscité des hommes et des femmes qui ont d’avance réalisé ce que l’Esprit allait faire clarifier au concile Vatican II, à savoir, notamment sur l’oeuvre précise à laquelle la Providence a appelé le bienheureux Josémaria, mettre en oeuvre l’appel à la sainteté de tout le peuple chrétien» (cardinal Jean-Marie Lustiger, Paris).
—«Béatifications et canonisations signifient une “déprivatisation” de la personne qui se met à appartenir au patrimoine commun de l’Église. Le bienheureux Josémaria est et sera toujours le fondateur de l’Opus Dei, mais il appartient à nous tous dans l’Église» (cardinal Joachim Meisner, Cologne).
—«Quel est le secret de la fécondité de la vie du bienheureux Josémaria? Surtout son don total à la mission ecclésiale que Dieu lui avait confiée. Ce qu’il faisait, il le faisait bien. Un don sans réserve. Josémaria avait compris avec clarté cette idée: le travail est un service. Un service au Roi divin, aux frères rachetés par le Sang Précieux du Christ. Servir signifie se donner, se dépenser» (Mgr Giuseppe Costanzo, Syracuse).
—«Le bienheureux Josémaria est vraiment un apôtre de Jésus, parcourant le monde à la recherche des brebis perdues, (...) n’ayant d’autre but que de servir ses frères et de répéter la joyeuse nouvelle de la Pâque du Christ. Car, écrit-il, “lorsque tu te lances dans l’apostolat, sois convaincu qu’il s’agit toujours de rendre les gens heureux, très heureux: la vérité est inséparable de la joie”. Peut-être est-ce un aspect de l’Évangile que nous avons oublié: la foi rend heureux, la vérité libère en joyeuse espérance» (Mgr Bernard Panafieu, Marseille).
—«“Duc in altum!” (Avance au large!) Face à cette perspective, l’esprit du bienheureux Josémaria est un point de référence ferme pour s’avancer dans le troisième millénaire. La vie et les oeuvres du bienheureux nous offrent une orientation précise pour ne pas perdre de vue la première et fondamentale “priorité pastorale” qu’a signalée le pape pour toute l’Église: la sainteté» (cardinal Camillo Ruini, vicaire épiscopal du pape pour le diocèse de Rome).
RESPONSABILITÉ
Quant au docteur Nevado, il a découvert une «indéniable cohérence» entre sa guérison miraculeuse et le message spirituel du fondateur de l’Opus Dei: «Auparavant, je le connaissais à peine, mais ensuite j’ai appris à lire ses oeuvres1 et j’ai été très impressionné par sa prédication, dont le centre est la valeur sanctifiante du travail.
«J’ai consacré toute ma vie à travailler, mettant mes connaissances et toutes mes forces au service de ceux qui souffrent. Je n’interprète pas ma guérison comme une récompense, mais comme une responsabilité: un appel à travailler davantage.»
Dans un livre récent1, intitulé Un monde de miracles, le postulateur de la cause de Josémaria Escriva, monseigneur Flavio Capucci décrit en détail 18 guérisons extraordinaires —dont celle du docteur Nevado— attribuées à l’intercession du futur saint.u
Note:
1. Disponibles à la Librairie Spirimédia. Deux recueils d’homélies: Amis de Dieu et Quand le Christ passe; trois livres de pensées et de conseils spirituels: Chemin, Forge et Sillon. Aussi, Chemin de croix, Saint Rosaire, Aimer l’Église et Entretiens.