Josémaria, priez pour nous

Nous reproduisons ci-dessous un article de Paul-Emmanuel Biron paru dans le site web du congrès Bruxelles-Toussaint 2006 ce 31 octobre.

Hier soir, le centre culturel Narval de l’avenue de Tervueren ouvrait ses portes aux congressistes. C’est dans la salle feutrée de ce centre pour garçons de l’Opus Dei que Marco Signore, directeur du centre, nous a entretenu de ‘la grandeur de la vie quotidienne’, un aspect particulier de la spiritualité du fondateur de l’institution, Saint Josémaria Escrivá de Balaguer. Marco Signore a tout d’abord fait apparaître l’apparente contradiction intrinsèque à l’expression, pour évoquer ensuite le ‘Désert des Tartares’, de Dino Buzatti. Une histoire qui nous offre le portrait d’un Drogo confronté à ses désirs d’héroïsme, alors que les Tartares tardent à venir … Une histoire qui nous place en face de nos propres rêves d’héroïsme, qui pour certains se seront mutés en idéaux de sainteté, découvrant par la BD la vie de Mère Theresa, de Don Bosco ou de Saint Vincent de Paul.

« Avec le temps, nous oublions ces idéaux, rejetant ces idéaux vers d’autres époques, vers d’autres lieux, ou reportant ce projet de sainteté personnelle à la pension … », a ajouté Marco Signore, avant de nous rappeler la date du 2 octobre 1928, jour de la fête des Saints Anges gardiens. Un jour particulier pour Josémaria, puisqu’appelé par le Seigneur à faire connaître son appel universel à la sainteté : « Car tous les chrétiens, de par leur baptême, sont invités à devenir des alter Christus, ipse Christus. Longtemps, on a cru que suivre le Christ de près, contempler Dieu sur terre signifiait changer d’état, en se faisant moine, prêtre ou religieuse. Les saints toutefois nous montrent que c’est ici et maintenant n’est pas une erreur de Dieu ; nous avons donc à prendre ce que nous avons ‘sous la main’ pour nous sanctifier ». Le conférencier a ainsi utilisé l’expression de Josémaria « transformer la prose quotidienne en poème héroïque », pour nous montrer que la sanctification passe par un changement des plus petites habitudes : se taire plutôt que de médire, rendre un service purement gratuit, se montrer patient devant les erreurs des autres et devant les nôtres surtout, etc. « C’est en se sanctifiant, dans le travail, que nous nous transformerons. Et ainsi, nous transformerons les autres. La sanctification ne se trouve pas dans ces petites choses elles-mêmes, mais bien dans la grâce de Dieu qui s’offre à cette occasion, par l’Esprit-Saint qui vit en nous », a ajouté Marco Signore.

Dès la Genèse, Dieu offre à l’homme de cultiver et de garder l’Eden ; ce travail d’un talent reçu est un thème récurrent de la Bible. Pour Marco Signore, « le travail est le lieu quotidien dans lequel se sanctifier et sanctifier les autres, en restant fidèles dans les petites choses ; car il n’y a pas de ‘no God’s land’, pas de territoire où Dieu n’aie de plan providentiel ». Une conférence et un témoignage qui s’est conclu sur cette idée simple : manifester avec naturel ce que Dieu a mis en nos cœurs. Un apostolat qui conçoit la vie quotidienne et les aspirations religieuses non pas comme deux sphères qui s’entrechoqueraient, mais bien comme deux domaines qui trouvent une même origine en Dieu.

Cette rencontre, qui a accueilli près de 60 personnes, s’est terminée par un jeu de questions-réponses sur l’Opus Dei en tant qu’institution, sur son statut de prélature ou encore sur les différentes rumeurs ayant circulé à son sujet. Un échange qui a permis à tous et toutes de pouvoir lever un coin du voile sur cette institution depuis longtemps décriée, réputée élitiste malgré les nombreuses implications sociales de l’Oeuvre et sa majorité de membres issus de classes sociales défavorisées. Une soirée agrémentée d’un film sur l’une des dernières rencontres du fondateur à Buenos Aires ; soirée qui vous sera reproposée le 3 novembre à 20h, au Centre Culturel Fontenelle, Boulevard Brand Whitlock, 36 à 1200 Bruxelles. Accès facile via les Métros et trams, arrêt Montgomery.

    Paul-Emmanuel Biron / www.bruxelles-toussaint2006.be