Prier devant la Crèche comme un personnage de plus

Dans ta prière, je te conseille de plonger dans les scènes de l’Évangile, comme un personnage de plus. Représente-toi d’abord la scène ou le mystère, qui te servira à te recueillir et à méditer. Ensuite mets à contribution ton intelligence pour contempler un trait de la vie du Maître.

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Dans ta prière, je te conseille de plonger dans les scènes de l’Évangile, comme un personnage de plus. Représente-toi d’abord la scène ou le mystère, qui te servira à te recueillir et à méditer. Ensuite mets à contribution ton intelligence pour contempler un trait de la vie du Maître : son Cœur attendri, son humilité, sa pureté, son accomplissement de la Volonté du Père. Puis raconte-lui ce qui t’arrive d’ordinaire dans ce domaine-là, ce qui se passe chez toi, en ce moment. Demeure attentif. Peut-être aimerait-il te faire remarquer quelque chose : c’est alors qu’affleureront les motions intérieures, la prise de conscience, les reproches.

Amis de Dieu, 253.

L’Enfant

« Voici le signe qui vous sera donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une crèche » (Évangile de Saint Luc, 2, 12 )

En m’exprimant devant une Crèche, j’ai toujours tâché de voir le Christ ainsi, emmailloté, sur la paille d’une mangeoire; et alors qu’il n’est qu’un Enfant et qu’il ne dit rien, de retrouver chez Lui le Docteur et le Maître. J’ai besoin de le considérer ainsi parce que c’est de Lui qu’il me faut apprendre. Et pour apprendre de Lui, il faut tâcher de connaître sa vie : lire le Saint Évangile, méditer les scènes que nous rapporte le Nouveau Testament afin de pénétrer le sens divin de la démarche de Jésus ici-bas.

Nous devons, en effet, reproduire en notre vie celle du Christ, en connaissant le Christ, à force de lire la Sainte Écriture et de la méditer, à force de prier comme à présent, devant la crèche. Il faut comprendre les leçons que nous donne Jésus depuis qu’il est un Enfant, un nouveau-né, depuis que ses yeux ont perçu cette terre bénie des hommes.

Quand le Christ passe, 14

Noël. Tu m’écris : « au fil de cette sainte attente de Marie et de Joseph, moi aussi j’attends impatiemment l’Enfant. Comme je vais être heureux à Bethléem ! Je pressens que j’éclaterai d’une joie sans limite. Et avec Lui je veux aussi naître de nouveau… »

— Puisse-t-il se réaliser ce vœu si cher!

Sillon, 62

Lorsque Noël arrive, je me plais à contempler les images de l’Enfant Jésus. Ces figures qui nous montrent l’anéantissement du Seigneur, me disent que Dieu nous appelle, que le Tout-Puissant a voulu se montrer démuni, avoir besoin des hommes. Depuis son berceau à Bethléem, le Christ me dit, et te dit, qu’Il a besoin de nous ; Il nous encourage à une vie chrétienne, sans ménagements, à une vie dévouée, de travail, de joie.

Quand le Christ passe, 18

Grandeur d’un Enfant qui est Dieu: son Père est le Dieu qui a fait le ciel et la terre, et Lui, le voilà dans une étable, quia non erat eis locus in diversorio, car il n’y avait pas d’autre endroit sur terre pour le maître de toute la création.

Quand le Christ passe, 18

Jésus est né dans une grotte à Bethléem, dit l'Ecriture, « parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'auberge ».

— Je ne suis pas loin de la vérité théologique si je te dis que Jésus cherche encore une demeure dans ton âme.

Forge, 274

Va à Bethléem, approche-toi de l'Enfant, berce-le dans tes bras, dis-lui tant choses tendres; et serre-le contre ton cœur.

— Il ne s’agit pas d’enfantillages, c’est d’amour dont je parle ! Et l'amour se manifeste dans les faits: dans l'intimité de ton âme, tu peux bien l’embrasser très fort!

Forge, 345

Maintenant, devant l’enfant Jésus, poursuivons notre examen personnel : sommes-nous décidés à faire en sorte que notre vie serve de modèle aux hommes, nos frères et nos semblables? Sommes-nous disposés à être d’autres Christs ? Il ne suffit pas d’en parler. Toi — je le demande à chacun d’entre vous et je me le demande à moi-même — toi qui, en tant que chrétien, es appelé à devenir un autre Christ, mérites-tu que l’on dise de toi aussi que tu es venu facere et docere, faire les choses comme un fils de Dieu, attentif à la volonté de son Père, pour qu’ainsi pouvoir encourager toutes les âmes à participer à tout ce qu’il y a de bon, de noble, de divin et d’humain dans la Rédemption ? Vis-tu de la vie du Christ, dans ta vie ordinaire au cœur du monde ?

Quand le Christ passe, 21

Entrant dans la maison, ils virent L’Enfant avec Marie, sa Mère et, s’agenouillant, ils l’adorèrent. Nous nous agenouillons, nous aussi, devant Jésus, Dieu caché sous son humanité : nous lui redisons que nous ne voulons pas tourner le dos à son appel divin, que nous ne nous écarterons jamais de Lui; que nous enlèverons de notre chemin tout ce qui est un obstacle à notre fidélité; que nous désirons sincèrement être dociles à ses inspirations. Toi, dans ton âme, et moi aussi — dans ma prière intime, aux profonds cris silencieux — nous disons à l’Enfant Jésus que nous voulons être d’aussi bons intendants que les serviteurs de la parabole, pour qu’Il puisse nous dire, à nous aussi : réjouis-toi, serviteur bon et fidèle.

Quand le Christ passe, 35

La Sainte Vierge

« Voici que la Vierge concevra et enfantera un Fils qu’elle appellera Emmanuel, ce qui veut dire Dieu-avec-nous » (Évangile de Saint Matthieu, 1, 23).

Marie, avec sa charité, a coopéré à ce que naissent dans l’Église les fidèles, membres de la Tête dont elle est effectivement mère selon le corps. En tant que Mère, elle est enseignante et c’est aussi parce qu’elle est Mère que ses leçons ne sont pas bruyantes. Il faut que notre âme soit pourvue de finesse, d’un doigté de délicatesse, pour comprendre ce qu’Elle nous dit avec ses œuvres plus qu’avec ses promesses.

C’est Noël. Nous avons en tête tous les faits, toutes les circonstances qui ont entouré la naissance du Fils, et notre regard se pose sur la grotte de Bethléem, sur le foyer de Nazareth. Marie, Joseph, Jésus Enfant, prennent place au plus intime de notre cœur. Que nous dit, que nous apprend la vie à la fois simple et admirable de cette Sainte Famille ?

Je me plais à imaginer les foyers chrétiens, lumineux et joyeux, comme le fut celui de la Sainte Famille. Le message de la Nativité résonne de toute sa force: Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Que la paix du Christ triomphe dans vos cœurs , écrit l’apôtre. La paix de nous savoir aimés de Dieu notre Père, incorporés au Christ, protégés par la Sainte Vierge Marie, protégés par Saint Joseph. C’est la grande lumière qui éclaire nos vies et qui, dans nos difficultés et nos misères personnelles, nous pousse à avancer courageusement. Chaque foyer chrétien devrait être le havre de sérénité où, au-delà des petites contradictions quotidiennes, l’on trouve une affection vraie et sincère, une profonde tranquillité, fruit d’une foi réelle et vécue.

Quand le Christ passe, 22

Remercions Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit, et Sainte Marie, par laquelle nous parviennent toutes les bénédictions du ciel, de ce don qui, avec celui de la foi, est le plus grand que le Seigneur puisse accorder à une créature: la volonté bien déterminée d’atteindre la plénitude de la charité, dans l’idée que la sainteté au cœur des tâches professionnelles, sociales, est non seulement possible, mais tout aussi nécessaire.

Quand le Christ passe, 32

Je termine en reprenant quelques mots de l'Évangile d’aujourd’hui: entrant dans la maison, ils virent l’Enfant avec Marie, sa mère . Notre Dame ne se sépare pas de son Fils. Les Rois Mages ne sont pas reçus par un roi juché sur son trône, mais par un Enfant dans les bras de sa Mère. Demandons à la Mère de Dieu, qui est notre Mère, de nous préparer le chemin qui conduit au plein amour: Cor Mariæ dulcissimum, iter para tutum! Son cœur très doux connaît le chemin le plus sûr pour rencontrer le Christ.

Quand le Christ passe, 38

Saint Joseph

« À son réveil, Joseph fit ce que l’Ange lui avait demandé et il reçut son épouse chez lui » (Évangile de Saint Luc 1, 24).

Un décret de César Auguste, ordonnant un recensement général, vient d’être promulgué. Chacun doit se rendre pour cela au pays de ses aïeux. — Étant de la maison et de la famille de David, Joseph, avec la Vierge Marie de Nazareth, va jusqu’à une ville de Judée appelée Bethléem (Lc 2, 1 5).

Et c’est à Bethléem que naît notre Dieu : Jésus-Christ ! — Il n’y a pas de place à l’auberge : il viendra au monde dans une étable. — Et sa Mère l’enveloppe dans des langes et le couche dans une mangeoire (Lc 2, 7).

Froid. — Pauvreté. — Je suis un petit serviteur de Joseph.

— Comme il est bon, Joseph ! — Il me traite comme un père. — Et même il me pardonne si je prends l’Enfant dans mes bras et passe des heures entières à lui dire des choses douces et ardentes !

Saint Rosaire, commentaire au troisième mystère joyeux

Joseph a aimé Jésus comme un père aime son fils, il a pris soin de Lui, en Lui donnant ce qu’il avait de meilleur. Joseph qui s’est occupé de cet Enfant comme il lui avait été ordonné, a fait de Jésus un artisan, lui a transmis son métier; c’est pourquoi, les voisins de Nazareth lorsqu’ils feront allusion à Jésus parleront indistinctement du faber ou du fabri filius, de l’artisan ou du fils de l’artisan. Jésus a travaillé à l’atelier, tout près de Joseph. De quelle trempe était-il, combien la grâce a-t-elle agi en lui, pour qu’il fût capable de procéder à l’éducation humaine du Fils de Dieu ?

Quand le Christ passe, 55

Saint Joseph, le Père du Christ, est aussi ton Père et Seigneur. —Va donc le trouver.

Chemin 559

Une dernière pensée pour cet homme juste, notre Père et Seigneur saint Joseph, qui, à son habitude, ne se montre pas dans le cadre de l'Épiphanie. Je devine qu’il est recueilli, en contemplation, à protéger avec amour le Fils de Dieu fait homme qui a été confié à ses soins paternels.

Avec la merveilleuse délicatesse de celui qui ne vit pas pour lui-même, le saint Patriarche se livre à un service aussi silencieux qu’efficace.

Nous avons parlé aujourd’hui de vie de prière et de souci apostolique. Quel meilleur maître que saint Joseph ? Si vous voulez un conseil, voici celui que je prodigue inlassablement depuis des années:Ite ad Ioseph , allez trouver saint Joseph. Il vous montrera des chemins concrets, des façons humaines et divines d’approcher Jésus. Et, très vite, vous oserez, comme lui, porter dans vos bras, embrasser, vêtir, entourer cet Enfant-Dieu qui nous est né. Avec l’hommage de leur vénération, les Mages offrirent à Jésus de l’or, de l’encens et de la myrrhe; quant à Joseph, il lui donna tout entier son cœur, jeune et plein d’amour.

Quand le Christ passe, 38

Les bergers

« L’ange leur dit: Ne craignez point, car je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple une grande joie : il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ Seigneur ». (Évangile de Saint Luc 2, 10-11).

Notre Seigneur s’adresse à tous les hommes pour qu’ils viennent à sa rencontre et qu’ils soient saints. Il n’appelle pas seulement les Rois Mages, sages et puissants; auparavant, Il avait déjà envoyé aux bergers de Bethléem non pas une étoile, mais l’un de ses anges. Or tous, pauvres et riches, savants ou moins savants, sont tenus de cultiver en leur âme cette humble disposition qui permet d’écouter la voix de Dieu.

Quand le Christ passe, 33

Maîtresse de foi. Bienheureuse toi qui as cru ! C’est ainsi que sa cousine Élisabeth salue Notre Dame qui, dans la montagne, va lui rendre visite. Ce fut un acte de foi merveilleux que celui de Sainte Marie : voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole.

À la naissance de son Fils, elle contemple les grandeurs de Dieu sur la terre : il y a un chœur d’anges, et les bergers, tout comme les puissants de la terre, viennent adorer l’Enfant. Mais peu après, la Sainte Famille doit fuir en Égypte, pour échapper aux intentions criminelles d’Hérode. Ensuite le silence : trente longues années de vie simple, ordinaire, comme celle d’un foyer de plus dans un petit village de Galilée.

Amis de Dieu, 284

Les anges

« Soudain se joignit à l’ange une troupe de la milice céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime » (Évangile de Saint Luc 2, 13-14)

Je demande au Seigneur que, lors de notre séjour ici-bas, nous ne nous écartions jamais du voyageur divin. Pour ce faire, faisons grandir aussi notre amitié avec les saints anges gardiens. Nous avons tous besoin d’être bien entourés, de la compagnie du Ciel et de la terre. Soyez des dévots des Saints Anges ! L’amitié est très humaine or elle est aussi très divine, tout comme notre vie qui est divine et humaine. Pensez à ce qu’en dit le Seigneur : je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle amis ? Il nous apprend à faire confiance aux amis de Dieu qui sont déjà au Ciel, et aux créatures qui vivent avec nous, à celles qui semblent s’être écartées du Seigneur aussi, pour les attirer sur le bon chemin.

Amis de Dieu, 315

La terre et le ciel se rejoignent pour entonner avec les anges du Seigneur: Sanctus, Sanctus, Sanctus... J’applaudis et m’unis à la louange des anges: cela ne m’est pas difficile, car je me sais entouré d’eux quand je célèbre la Sainte Messe. Là, ils adorent la Trinité. De même que je sais aussi que la Très Sainte Vierge intervient, en quelque sorte, en raison de son union intime avec la Très Sainte Trinité, et parce qu’elle est Mère du Christ, de sa Chair et de son Sang : Mère de Jésus-Christ, Dieu parfait et Homme parfait. Jésus-Christ, conçu dans le sein de Sainte Marie sans l’intervention d’un homme, par la seule vertu du Saint-Esprit, a le même Sang que sa Mère et c’est ce Sang qui est offert en sacrifice rédempteur, au Calvaire et à la Sainte Messe.

Quand le Christ passe, 89

L’Étoile

« À la vue de l’étoile, ils eurent une très grande joie » (Évangile de Saint Matthieu, 2, 10)

Alors que notre vocation a la première place, alors que l’étoile brille en premier, pour nous guider sur notre chemin d’amour de Dieu, il n’est pas logique d’hésiter si jamais elle vient à se cacher. Il peut arriver à certains moments de notre vie intérieure, et presque toujours de notre faute, ce qui se passa dans le voyage des Rois Mages : l’étoile peut disparaître.

Nous sommes désormais au fait de la splendeur divine et nous sommes sûrs qu’elle est définitive. Mais il peut se faire que la poussière de nos misères, soulevée sous nos pas, forme un nuage opaque, empêchant la lumière de traverser.

Que faire alors? Suivre les pas de ces hommes saints: demander. Hérode se servit de la science pour se comporter injustement; les Rois Mages l’utilisèrent pour faire le bien. Mais, en tant que chrétiens, nul besoin d’interroger Hérode ou les sages de la terre. Le Christ a donné à son Église l’assurance de sa doctrine, le courant de grâce des Sacrements; Il a prévu qu’il y ait des personnes pour nous orienter, pour nous conduire, pour nous rappeler constamment quel est le chemin. Nous disposons d’un trésor infini de science : la Parole de Dieu, sur laquelle veille l'Église; la grâce du Christ, administrée dans les sacrements; le témoignage et l’exemple de ceux qui vivent droitement près de nous et qui ont su faire de leur vie un chemin de fidélité à Dieu.

Quand le Christ passe, 34

Si votre conscience vous reprochait quelque faute et que vous doutiez de sa gravité, ayez recours au sacrement de pénitence. Allez trouver le prêtre qui s’occupe de vous, celui qui sait exiger de vous une foi ferme, une âme délicate, une véritable force chrétienne. Dans l'Église, chacun est absolument libre de se confesser avec n’importe quel prêtre, pourvu qu’il en ait le pouvoir requis; mais un chrétien à la vie claire s’adressera librement à celui qu’il sait être le bon Pasteur, qui peut l’aider à lever les yeux pour retrouver, là-haut, l’étoile du Seigneur.

Quand le Christ passe, 34

Videntes autem stellam, gavisi sunt gaudio magno valde, dit le texte latin dans une admirable redondance: découvrant de nouveau l’étoile, ils se réjouirent avec une très grande joie. Pourquoi tant de joie ? Parce que ceux, qui n’ont jamais douté reçoivent du Seigneur la preuve que l’étoile n’avait pas disparu: ils avaient cessé de la contempler avec leurs yeux, mais ils l’avaient toujours conservée dans leur âme. Il en est ainsi de la vocation du chrétien: s’il ne perd pas la foi, s’il maintient son espérance en Jésus-Christ, qui sera avec nous jusqu’à la consommation des siècles, il voit réapparaître l’étoile. En constatant une fois de plus la réalité de sa vocation, il sent naître en lui une plus grande joie, qui augmente sa foi, son espérance et son amour.

Quand le Christ passe, 35

Les Rois Mages avaient leur étoile; nous nous avons Marie, Stella maris, Stella orientis. Nous lui disons aujourd’hui, Sainte Marie, Étoile de la Mer, Étoile du matin, aide tes enfants.

Quand le Christ passe, 38

Les Rois Mages

Jésus étant né à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, voici que des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem, disant : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile à l’orient et sommes venus l’adorer ». (Évangile de Saint Matthieu 2, 1-2)

Le but n’est pas facile: nous identifier au Christ. Mais il n’est pas difficile non plus, si nous vivons comme le Seigneur nous l’a appris : si nous avons recours tous les jours à sa Parole, si nous imprégnons notre vie de la réalité sacramentelle, l’Eucharistie qu’Il nous a laissée comme aliment, car le chemin du chrétien est carrossable, comme le dit bien une vieille chanson de chez moi. Dieu nous a appelés clairement et sans équivoque. Comme les Rois Mages, nous avons découvert une étoile, notre lumière et notre nord, dans le ciel de notre âme.

Quand le Christ passe, 32

Appréciez la finesse de l’invitation du Seigneur. Il se sert de paroles humaines, en amoureux : je t’ai appelé par ton nom... tu es à moi. Dieu, qui est la beauté, la grandeur, la sagesse, nous annonce que nous sommes à lui, que nous avons été choisis comme terme de son amour infini. Il faut une vie de foi ferme pour ne pas dénaturer cette merveille que la Providence divine met entre nos mains! Une foi comme celle des Rois Mages : la conviction que ni le désert, ni les tempêtes, ni le calme des oasis ne nous empêcheront de parvenir au terme de ce Bethléem éternel : la vie définitive avec Dieu.

Quand le Christ passe, 32

L'Evangéliste nous rapporte que les Mages, "videntes stellam" — en revoyant l'étoile — furent remplis d'une grande joie. — Ils se réjouissent, mon enfant, d'une joie immense, parce qu'ils ont la certitude de parvenir au Roi qui n'abandonne jamais ceux qui le cherchent.

Forge, 239

Jésus, que dans ton Eglise sainte, tous persévèrent sur le chemin de leur vocation divine, tout comme les Mages ont suivi l'étoile: en méprisant les conseils d'Hérode..., qui ne sauraient leur manquer.

Forge, 366

Offrons-Lui ainsi de l’or: l’or fin de notre détachement de l’argent et des moyens matériels. N’oublions pas que ce sont de bonnes choses, qui viennent de Dieu. Mais le Seigneur a voulu que nous nous en servions sans y attacher notre coeur, en les rentabilisant au profit de l’humanité.

Quand le Christ passe, 35

Nous lui offrons de l’encens: nos désirs, qui s’élèvent vers le Seigneur, de mener une vie noble, d’où se dégage le bonus odor Christi, le parfum du Christ. Imprégner nos paroles et nos actions de ce bonus odor, c’est semer la compréhension, l’amitié. Que notre vie accompagne la vie des autres, pour que personne ne se trouve ou ne se sente seul. Notre charité doit aussi être faite d’affection, de chaleur humaine […].

Nous devons agir comme des enfants de Dieu avec les enfants de Dieu: notre amour se doit d’être un amour sacrifié, quotidien, fait de mille détails de compréhension, de sacrifice silencieux, de don discret de soi. Voilà le bonus odor Christi, qui faisait dire aux compagnons de nos premiers frères dans la foi: voyez comme ils s’aiment!

Il ne s’agit pas d’un idéal lointain. Le chrétien n’est pas un Tartarin de Tarascon, obstiné à chasser le lion là où il ne peut le trouver, dans les couloirs de chez lui. Je tiens plutôt à parler de notre vie quotidienne et concrète : de la sanctification du travail, des relations familiales et de l’amitié. Si ce n’était pas là que nous sommes chrétiens, où le serions-nous ? La bonne odeur de l’encens provient d’une braise qui, sans ostentation, brûle une multitude de grains; le bonus odor Christi que l’on perçoit chez quelqu’un n’est pas la flammèche d’un feu occasionnel, mais l’efficacité d’un brasier de vertus : la justice, la loyauté, la fidélité, la compréhension, la générosité, la joie.

Quand le Christ passe, 36

Et avec les Rois Mages, nous offrons aussi la myrrhe, le sacrifice qui ne saurait manquer à notre vie chrétienne.

La myrrhe nous rappelle le souvenir de la passion du Seigneur : sur la Croix on Lui donne à boire de la myrrhe mélangée à du vin, et c’est avec de la myrrhe que son corps est oint pour la sépulture. Mais n’allez pas croire que penser à la nécessité du sacrifice et de la mortification puisse ajouter une note de tristesse à la joie de la fête célébrée aujourd’hui.

La mortification n’est ni pessimisme ni aigreur. La mortification ne vaut rien sans la charité: aussi, devons-nous chercher des mortifications qui, en nous permettant de maîtriser les choses de la terre, ne mortifient pas ceux qui vivent avec nous. Le chrétien ne peut être ni un bourreau ni un misérable; c’est quelqu’un qui sait aimer dans les faits et que la douleur est la pierre de touche de l’amour.

Quand le Christ passe, 37