Yaoundé: Il suffisait de peu pour leur tirer un sourire

Rencontre Internationale pourrait aussi s’intituler le programme d’animation rurale qui vient de se dérouler dans les villages de Mehandan, Nsimalen et Nkolnda, près de Yaoundé

Josiane enseigne le coloriage à des enfants de Nkolnda

En effet, du 17 au 31 juillet dernier, plus d’une vingtaine de jeunes professionnelles et étudiantes quittaient chaque jour les locaux du Centre Rigel sis au quartier Ngoa Ekelle, en direction de villages du département de la Mefou, pour y dispenser divers enseignements aux populations, spécialement les femmes et les enfants. Le cœur de ce programme était une campagne de dépistage du cancer chez les femmes. Cette activité était dirigée par le Dr. Maria Rosa Meiriño, médecin oncologiste exerçant à Madrid. 

Les autres activités étaient des cours de nutrition, d'hygiène et de potabilisation de l'eau; pour les tout-petits: des jeux et autres activités pédagogiques. 

Blanche et Almudena avec le groupe d'adolescentes

Le groupe, constitué de 24 personnes originaires de l’Espagne, la Colombie, l’Argentine et le Cameroun, a dispensé les différents modules en suivant un programme de 3 jours respectivement dans chacun des villages choisis pour la formation.

La réponse des bénéficiaires a été à la hauteur de l'engagement des monitrices. Nerea, kinésithérapeute madrilène faisait partie de l'équipe médicale; elle raconte: "les femmes étaient très reconnaissantes. Elles se sont rendu compte qu'en général elles sont exclusivement centrées sur le paludisme, alors qu'il existe d'autres maladies tout aussi importantes tel le cancer et qui peuvent être guéries si elles sont dépistées à temps ". Julia, espagnole, a été positivement marquée par l'attitude des enfants, qui valorisaient grandement tout ce qu'ils recevaient. "Il suffisait de peu pour leur tirer un sourire. Un jour, j'ai fait cadeau à une fillette d'un petit avion en papier que je venais de fabriquer; elle a passé l'après-midi à s'amuser avec le jouet." Isabel renchérit: "les enfants s'amusaient avec n'importe quel jeu: aussi bien une danse espagnole que du bricolage; ils étaient toujours disposés à apprendre." 

Attirées par la formation, des adolescentes ont accouru aux lieux de rendez-vous dans chaque village. Blanche, jeune institutrice et Elsa, étudiante en droit, toutes les deux camerounaises, avec Almudena, madrilène, également étudiante en droit, ont préparé pour elles des leçons sur l'éducation à la vie et à l'amour, en mettant un accent particulier sur la dignité de la personne. "Il est important qu'elles reçoivent au plus tôt, ces enseignements qui leur permettront d'être épanouies dans leur vie future", souligne Elsa.

Fatima et Julia

Une autre tâche importante de ce programme était la peinture des salles de classe d'une école primaire du village Mehandan. Le jour prévu, toutes les monitrices n'ont formé qu'une équipe pour manier papier de verre, pinceaux et seaux. Toutes étaient motivées en pensant aux enfants qui trouveraient leur école toute neuve à la rentrée. 

Le programme, en plus de son objectif de formation des populations rurales, a permis à des étudiantes de différentes cultures de s’enrichir mutuellement en travaillant ensemble

Après la peinture d'une école primaire à Mehandan

Les matinées étaient dédiées à la préparation des différents cours dispensés dans l'après midi. Il y avait aussi de pratiques de piété auxquelles les participantes prenaient part librement, chacune selon son gré. L'assistance quotidienne à la Sainte Messe, la récitation du chapelet le plus souvent pendant les trajets au retour des villages, le visionnage d'un documentaire sur le fondateur de l'Opus Dei, ces jours ont été l'occasion d'un grand enrichissement spirituel pour chacune. "Pour moi, le plus important était de m'approcher davantage du Seigneur en tirant profit des activités spirituelles prévues tout au long du programme", affirme Laetitia, jeune professeur de biologie à Yaoundé.

Un samedi matin, le groupe a effectué une visite aux enfants du Centre de Réhabilitation des Handicapés de Yaoundé. Certaines n'ont pas pu cacher leur émotion en voyant ces petits non seulement handicapés, mais pour la plupart abandonnés par leurs parents. Les enfants se sont réjouis à la vue des peluches et autres jouets qui leur étaient offerts, et surtout par les marques d'affection.

Fátima avec un enfant handicapé

Les hôtes camerounaises n'ont pas manqué de faire découvrir quelques sites touristiques camerounais à leurs invitées: balade en pirogue sur le fleuve Nyong, excursion au sanctuaire des Gorilles au parc de la Mefou, promenade sur les hauteurs du Mont Febe…

Toutes sont d'accord: c'est une bonne expérience qu'il faudra renouveler l’année prochaine.