Les fioretti du pape François en janvier

Sommes-nous fidèles au programme du Christ ? il ne s’agit pas seulement de faire du social, et encore moins du politique. Il s’agit d’offrir la force de l’Evangile de Dieu qui convertit les cœurs, guérit les blessures : voici quelques extraits de propos tenus par le pape devant divers publics.

Il ne s’agit pas seulement de faire du social

Angelus du 24 janvier 2016 :

« Demandons-nous : que signifie évangéliser les pauvres ? Cela veut dire tout d’abord les approcher, cela signifie avoir la joie de les servir, de les libérer de l’oppression, et tout cela au nom de et avec l’Esprit du Christ, parce que c’est Lui l’Evangile de Dieu, c’est Lui la miséricorde de Dieu, Lui la libération de Dieu, Lui qui s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté. Le texte d’Isaïe, renforcé par de petites adaptations introduites par Jésus, indique que l’annonce messianique du Règne de Dieu venu parmi nous s’adresse préférentiellement aux exclus, aux prisonniers, aux opprimés.

Il s’agit d’offrir la force de l’Evangile de Dieu qui convertit les cœurs, guérit les blessures, transforme les relations humaines et sociales selon la logique de l’amour

Probablement, à l’époque de Jésus, ces personnes n’étaient pas au centre de la communauté de foi. Nous pouvons nous demander : aujourd’hui, dans nos communautés paroissiales, dans les associations, dans les mouvements, sommes-nous fidèles au programme du Christ ? L’évangélisation des pauvres, leur apporter la Bonne Nouvelle, est-elle la priorité ? Attention : il ne s’agit pas seulement de faire du social, et encore moins du politique. Il s’agit d’offrir la force de l’Evangile de Dieu qui convertit les cœurs, guérit les blessures, transforme les relations humaines et sociales selon la logique de l’amour. Les pauvres, en effet, sont au centre de l’Evangile. »

Pas de pèlerinage de masse

Le 21 janvier 2015, aux organisateurs de pèlerinages :

« Ce serait une erreur de considérer que celui qui part en pèlerinage vit une spiritualité qui ne serait pas personnelle, mais qui serait une spiritualité ‘de masse’. En réalité, le pèlerin porte en lui sa propre histoire, sa propre foi, les lumières et les ombres de sa vie. Chacun porte dans son cœur un désir spécial et une prière particulière. Celui qui entre dans le sanctuaire se sent aussitôt chez lui, accueilli, compris et soutenu. […] Le pèlerin qui arrive au sanctuaire est souvent fatigué, il a faim, soif… Et bien souvent cette condition physique reflète sa condition intérieure. C’est pourquoi cette personne a besoin d’être bien accueillie, tant sur le plan matériel que sur le plan spirituel. C’est important que le pèlerin qui franchit le seuil du sanctuaire se sente traité plus que comme un hôte, comme étant de la famille.

Le pèlerin qui arrive au sanctuaire est souvent fatigué, il a faim, soif… Et bien souvent cette condition physique reflète sa condition intérieure.

Il doit se sentir chez lui, attendu, aimé et regardé avec des yeux de miséricorde. Quel qu’il soit, jeune ou vieux, riche ou pauvre, malade et dans l’épreuve ou touriste curieux, qu’il puisse trouver l’accueil qui lui est dû, parce qu’en chacun il y a un cœur qui cherche Dieu, parfois sans en être pleinement conscient. Faisons en sorte que tous les pèlerins aient la joie de se sentir enfin compris et aimés. Ainsi, en rentrant chez lui, ils éprouveront la nostalgie de ce qu’ils auront expérimenté et ils auront le désir de revenir, mais surtout ils voudront poursuivre un chemin de foi dans la vie ordinaire. »

Je me mets en colère, mais je ne mords pas !

Dialogue avec les pueri cantores, le 31 décembre 2015 :

« Saint Augustin dit une phrase très belle. […] En parlant de la vie chrétienne, de la joie de la vie chrétienne, il dit ceci : ‘Chante et marche !’ La vie chrétienne est un chemin, mais ce n’est pas un chemin triste, c’est un chemin joyeux […] Souvenez-vous de cela : ‘Chante et marche !’ Et ainsi ton âme éprouvera davantage la joie de l’Evangile. […]

‘Chante et marche !’ La vie chrétienne est un chemin, mais ce n’est pas un chemin triste, c’est un chemin joyeux

Parfois, je me mets en colère quand quelqu’un fait une chose qui ne va pas […] Pour m’aider je m’arrête et je pense à toutes les fois où moi j’ai provoqué la colère des autres. Je pense et je me demande : ‘Est-ce que j’ai mis quelqu’un en colère ?’ Et oui, tant de fois ! ‘Alors tu n’as pas le droit de te mettre en colère’. ‘Mais il a fait…’ Oui, mais s’il a fait cette chose méchante, s’il a fait quelque chose de pas bien, appelle-le et parle-lui, comme un frère, parle comme un frère, et une sœur, parle, parle ! Mais sans se mettre en colère, parce que la colère est venimeuse, elle t’empoisonne l’âme.

L’envie tue

À Sainte Marthe, le 21 janvier 2016

« L’envie tue, et elle ne tolère pas qu’un autre ait quelque chose que je n’aie pas » : le cœur du jaloux ou de celui qui envie « souffre », « c’est un cœur souffrant », et « cette souffrance conduit à désirer la mort des autres ».

« Combien de fois dans nos communautés – nous ne devrions pas aller trop loin pour voir cela – la jalousie tue avec la langue. On envie les autres et on commence les médisances : et les médisances tuent. […] Je vous invite tous, comme je m’invite moi-même, à chercher s’il y a dans notre cœur de la jalousie ou de l’envie, qui conduisent toujours à la mort et empêchent d’être heureux. […] C’est un grave péché, c’est le début de beaucoup, beaucoup de crimes. »