Les fioretti du pape François (5)

Nous poursuivons la publication d'extraits de propos tenus par le pape devant divers publics.

Dieu est mauvais perdant

A Sainte Marthe, le 7 novembre 2013 :

« Le message le plus profond : la joie de Dieu ». Un Dieu « qui n’aime pas perdre. Et pour cela, pour ne pas perdre, il sort de lui-même et va, cherche ». C’est « un Dieu qui cherche tous ceux qui sont loin de lui ». Précisément « comme le pasteur » de la parabole racontée par l’évangéliste Luc, « qui part à la recherche de la brebis égarée » et, malgré l’obscurité, laisse les autres brebis « en lieu sûr et va chercher celle » qui manque, « il part à sa recherche ». La parabole de l’Évangile montre donc « combien ces gens qui murmuraient contre Jésus étaient loin du cœur de Dieu. Ils ne le connaissaient pas. Ils croyaient qu’être religieux, être de bonnes personnes », signifiait « aller toujours bien, être aussi bien élevés et faire parfois semblant d’être bien élevés. Telle est l’hypocrisie de ceux qui murmurent. En revanche, la joie de Dieu le Père est celle de l’amour. Il nous aime ». Même si nous disons : « Mais moi je suis un pécheur : j’ai fait ceci, j’ai fait cela... ». Dieu nous répond : « Moi je t’aime quand même et je vais te chercher et je te ramène chez moi! »

Ne donnez pas du pain sale à vos enfants

A Sainte Marthe, le 8 novembre 2013

« Dieu nous a commandé : porter du pain à la maison avec notre travail honnête ». En revanche, « cet administrateur [de la parabole évangélique] donnait à manger du pain sale à ses enfants. Et ses enfants, peut-être élevés dans des collèges coûteux, qui avaient peut-être grandi dans des milieux cultivés, avaient reçu de leur père la saleté en repas. Car leur père, en apportant du pain sale à la maison, avait perdu sa dignité. Et cela est un péché grave ». Même si la première enveloppe est « petite, ensuite il en vient une autre et une autre encore : et on finit avec la maladie de l’accoutumance aux pots de vin (…)  Mais il existe une autre route, celle de la « malice chrétienne » — « entre guillemets », qui permet de « faire des choses un peu malignes, mais pas avec l’esprit du monde. Jésus lui-même nous l’a dit : astucieux comme des serpents, purs comme des colombes ». Mettre « ensemble ces deux » réalités est « une grâce » et « un don du Saint-Esprit ». C’est pourquoi nous devons demander au Seigneur d’être capables de travailler, sans participer à ces choses-là ». D’où l’invitation à « prier pour que le Seigneur change le cœur de ces dévots au dieu pot de vin », pour qu’ils comprennent « que la dignité vient du travail digne, du travail honnête, du travail de chaque jour, et non de ces voies plus faciles, qui à la fin enlèvent tout ».

On ne peut pas connaître Jésus « en première classe »

A Sainte Marthe, le 26 septembre

« Qui est celui-ci ? D’où vient-il ? Pensons à Nazareth, par exemple, dans la synagogue de Nazareth, quand il est parti pour la première fois : mais où a-t-il appris ces choses ? Nous le connaissons bien : c’est le fils du charpentier. Pensons à Pierre et aux apôtres après cette tempête, ce vent que Jésus a fait taire. Mais qui est celui-ci auquel obéissent le ciel et la terre, le vent, la pluie, la tempête ? Mais qui est-il ? ». Quiconque connaît Jésus se pose ces questions. D’ailleurs, « certains commencent à avoir peur de cet homme, parce qu’il peut les conduire à un conflit politique avec les Romains » ; et donc, ils pensent ne pas davantage tenir en considération « cet homme qui crée tant de problèmes ». Et pourquoi Jésus crée-t-il des problèmes ? « On ne peut pas connaître Jésus sans avoir de problèmes (…) Si tu veux avoir un problème, va sur la route qui te conduit à connaître Jésus. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas connaître Jésus « en première classe » ou « dans la tranquillité », encore moins « en bibliothèque ». Jésus on ne le connaît que sur le chemin quotidien de la vie. Et on peut le connaître « également dans le catéchisme (…) Le catéchisme nous enseigne tant de choses sur Jésus et nous devons l’étudier, nous devons l’apprendre. C’est ainsi que nous apprenons que le Fils de Dieu est venu pour nous sauver et nous comprenons l’amour du Père à travers la beauté de l’histoire du salut ». Reste toutefois le fait que la connaissance de Jésus à travers le catéchisme « n’est pas suffisante » ; le connaître avec l’esprit est déjà un pas en avant, mais « il faut connaître Jésus dans le dialogue avec lui. En parlant avec lui, dans la prière, à genoux. Si tu ne pries pas, si tu ne parles pas avec Jésus tu ne le connais pas ». Il y a enfin une troisième voie pour connaître Jésus : « C’est la sequela, aller avec lui, marcher avec lui, parcourir ses routes  (…) Si tu connais Jésus avec ces trois langages : de l’esprit, du cœur, de l’action, alors tu peux dire que tu connais Jésus ». Donc, pour le connaître vraiment, il est nécessaire de lire « ce que l’Eglise te dit de lui, de parler avec lui dans la prière et de marcher sur sa route avec lui ».