Les fins dernières

Mourir?... c'est Vivre! La mort, mes enfants, n’est pas une transe désagréable. La mort est une porte ouverte à l’Amour, à l’Amour avec un grand A, au bonheur, au repos, à la joie. Pour un chrétien mourir n’est pas mourir, c’est vivre. Vivre, avec un grand V. Seigneur, la mort est la vie. Seigneur, pour un chrétien, la mort est le repos, elle est l’Amour et je n’ai rien à ajouter.

Dans les Livres Saints, les Fins dernières concernent tout ce que l’homme retrouvera à la fin de sa vie : la mort, le jugement, la destinée éternelle : le ciel ou l’enfer. L’Église les évoque spécialement au mois de novembre à travers la liturgie et elle invite les chrétiens à y réfléchir.

Voici des extraits de l’enseignement de saint Josémaria:

Le vrai chrétien est toujours prêt à comparaître devait Dieu. En effet, s'il lutte pour vivre comme un homme du Christ, il est à haque instant prêt à accomplir son devoir.

Sillon, 875

Serein face à la mort! voilà comment je te veux! Ce n'est pas le stoïcisme froid d'un païen; mais la ferveur d'un enfant de Dieu, qui sait que la vie vient à changer et non à disparaître.

- Alors, mourir?... c'est Vivre!

Sillon, 876

Docteur en droit et en philosophie, il préparait un concours pour devenir professeur à l'Université de Madrid. Deux brillants cursus universitaires, menés à bien avec brio. J'ai reçu un message de lui: il était malade, et il désirait que j'aille le voir. Je suis arrivé à la pension où il logeait.

— "Père, je meurs", c'est ainsi qu'il m'a salué. Je l'ai réconforté avec affection. Il a voulu faire une confession générale. Et il est mort cette nuit-là. Un architecte et un médecin m'ont aidé à l'envelopper dans un linceul.

— Et, à la vue de ce corps jeune, qui commençait à se décomposer rapidement..., nous sommes tombés tous les trois bien d'accord: les deux cursus universitaires ne valaient rien, comparés au cursus définitif qu'il venait de couronner en bon chrétien.

Sillon, 877

Tout s'arrange, sauf la mort... Et la mort arrange tout.

Sillon, 878

La mort arrivera, inexorable. Par conséquent, comme il est vain, comme il est creux de centrer l'existence sur cette vie! Regarde comme ils souffrent, tous ces gens, hommes ou femmes. Pour les uns, leur vie se termine: ils souffrent tant de la quitter, pour les autres, elle dure, et elle les ennuie... En aucun cas nous ne pouvons justifier cette idée fausse que notre passage sur la terre est comme une fin en soi.

Il faut sortir de cette logique, et bien s'ancrer dans l'autre: la logique éternelle. Il faut faire un changement total: se vider de soi-même, de ses raisons égocentriques, qui sont caduques, pour renaître dans le Christ, qui est éternel.

Sillon, 879

Quand tu penses à la mort, n'en aie pas peur, malgré tes péchés... En effet il sait bien, Lui, que tu L'aimes..., et Il sait bien de quelle argile tu es fait.

— Si tu Le cherches, Il t'accueillera comme le père accueille son enfant prodigue: mais tu dois vraiment Le chercher!

Sillon, 880

Le temps est notre trésor: c'est "l'argent" qui achète l'éternité.

Sillon, 882

Ne fais pas de la mort une tragédie! car elle n'en est pas une. Seuls des enfants indifférents ne se réjouissent pas à l'idée de rencontrer leurs parents.

Sillon, 885

Lorsque je m’adresse à vous, quand nous nous entretenons ensemble avec Dieu notre Seigneur, je poursuis ma prière personnelle à voix haute : j’aime à le rappeler très souvent. Vous devez aussi vous efforcer d’alimenter votre prière dans votre âme, même si pour une raison quelconque, comme celle d’aujourd’hui par exemple, nous sommes tenus de traiter un sujet qui, à première vue, ne nous semble pas tout à fait propre au dialogue d’amour qu’est en fait notre conversation avec le Seigneur. Je dis à première vue, car tout ce qui nous arrive, tout ce qui se passe autour de nous peut et doit faire l’objet de notre méditation.

Je dois vous parler du temps, de ce temps qui fuit. Je ne reprendrai point l’affirmation connue selon laquelle “ un an de plus, c’est un an de moins ”. Je ne vous conseillerai pas non plus de demander aux gens ce qu’ils pensent du passage des jours. Si vous le faisiez, vous obtiendriez probablement d’eux une réponse du genre : jeunesse, trésor divin, tu t’en vas pour ne plus jamais revenir... Quoique je n’exclue pas que vous entendiez des propos plus chargés de sens surnaturel.

Je ne veux pas non plus m’arrêter à considérer la brièveté de la vie avec des accents nostalgiques. Le caractère éphémère de notre vie terrestre devrait plutôt inciter les chrétiens à mieux profiter de leur temps qu’à craindre Notre Seigneur ; moins encore à voir dans la mort une fin désastreuse. L’on a répété de mille façons différentes plus ou moins poétiques, qu’une année qui s’achève c’est, avec la grâce et la miséricorde de Dieu, un pas de plus qui nous rapproche du Ciel, notre Patrie définitive.

En pensant à cette réalité, je comprends très bien les mots que saint Paul adresse aux Corinthiens : tempus breve est ! que la durée de notre passage sur terre est brève ! Ces mots retentissent au plus profond du cœur de tout chrétien cohérent, comme un reproche face à son manque de générosité, et comme une invitation constante à la loyauté. Il est vraiment court le temps que nous avons pour aimer, pour offrir, pour réparer. Il n’est donc pas juste de le gaspiller, ni de jeter de façon irresponsable ce trésor par la fenêtre : nous ne pouvons pas laisser passer cette étape du monde que Dieu confie à chacun.

Amis de Dieu, 39